Attentats
au ricin, Talence à l’abri
Les projets ou tentatives d’attentats au ricin
se multiplient en Europe, (France, mai
2018 ; Allemagne, juin 2018[i]).
Il y a trois ans, j’avais prévenu les autorités municipales talençaises de la
présence de ricin dans plusieurs massifs de fleurs situés sur le domaine
public. Mon avertissement avait alors été perçu comme
« saugrenu ». L’actualité
montre la pertinence de ma mise en garde.
La
dangerosité du ricin
« La totalité de la plante semble
toxique en raison de la présence d’une lectine glycoprotéique, la ricine. La
concentration de la ricine est maximale dans les graines[ii] ».
« La ricine est particulièrement dangereuse :
selon l'Institut national de veille sanitaire, seuls quelques milligrammes
suffiraient à provoquer une mort par intoxication. Cette substance peut être
ingérée ou inhalée mais elle est 1 000 fois plus toxique par inhalation que par
ingestion. Elle peut par ailleurs être facilement diluée dans l’eau sans que
cela en change le goût, mais aussi introduite dans un produit alimentaire,
dispersée avec un aérosol ou ingérée sous forme de pastille. Par comparaison,
d'après l'Université de Limoges, la ricine est 6 000 fois plus toxique que le
cyanure et 12 000 fois plus que le venin de crotale[iii] ».
La mairie de Talence alertée en 2015
Le 21 septembre 2015, j’avais
alerté la mairie par le biais d’une question orale[iv]
en Conseil municipal sur la présence de nombreux plans de ricin et d'autres plantes toxiques dans différents lieux publics
de la ville. Le Conseil avait écouté avec, chez certains, un sourire entendu
soulignant le caractère « saugrenu »
de mon intervention. D’ailleurs, certaines réponses apportées à ma question
traduisent bien un défaut de crédit sur mes affirmations.
Une question « alarmiste » pour
un problème marginal
Monsieur
Christian Pene alors en charge du secteur des espaces verts avait trouvé
« cette question … un peu alarmiste[v] ». « Le Service Environnement et Paysage est conscient des risques
liés à l’utilisation de certains végétaux. C’est la raison pour laquelle il
s’applique à les utiliser sur très peu d’endroits sur d’importants domaines que
possède la Ville. » Cet argument est
très discutable car ce n’est pas le « nombre d’endroits » qui compte
mais l’accessibilité. Il est à noter que j’avais signalé la présence de ricin
sans protection spécifique (c’est-à-dire à la portée de tous) à
l’angle des rues Peydavant et Frédéric Sévène, sur la place Mozart et à l’angle
de la rue Camille Pelletan et de l’avenue de la Vielle tour.
Il
n’y a pas urgence, l’esthétique prime sur la sécurité
Pour monsieur Pene, supprimer
les plantes dangereuses n’était pas une urgence, l’esthétique, les récompenses…
primant sur la sécurité. « Non, nous n’envisageons pas d’éliminer tout de suite
toutes les plantes, arbres, arbustes toxiques ou allergisantes du paysage de
notre commune, considérant qu’il ne resterait plus grand-chose sur les nombreux
massifs de la Ville qui ont fait que notre mairie a obtenu, grâce au travail
acharné de ses agents en 2014 le label Deuxième fleur et qui sont très appréciés
des visiteurs et des habitants de Talence ».
On va étudier le problème
Malgré
tout la mairie allait « étudier » la question. « Cependant, soucieux des risques
encourus et suite à vos remarques pertinentes, nous allons dresser un état des
lieux des plantes et emplacements susceptibles de constituer un danger pour le
public. Nous pourrons ainsi procéder au retrait des essences présentant un
danger potentiel ».
On vous tiendra au courant
Pour conclure, Monsieur Pene
déclarait : « vous serez bien entendu
informé des interventions à venir ». Une promesse non tenue, car je n’ai jamais
reçu quelque information sur ce sujet.
Former le personnel ?
À la
déclaration finale du maire (A. Cazabonne) : « Les services pourraient-ils nous aider en définissant les plantes qui
ont un aspect décoratif, mais qui n’auraient pas ce genre de danger ? »,
j’avais répondu : « Je pense simplement qu’il faut une formation
pour les agents ». Cette formation a-t-elle eu lieu ?
Depuis Tchernobyl, on sait que le danger
s’arrête toujours aux portes de la cité.
[v] Voir le compte-rendu du Conseil
municipal pour cette citation et celles qui suivent : http://www.talence.fr/uploads/tx_anetbasedoc/9_-_CM_21_SEPT_2015.pdf
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