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lundi 24 juin 2024

France : le nouveau Front populaire, un air de Sirtaki

 par Bernard Conte le 24/06/2024

 


En 2015, lorsque Alexis Tsipras est devenu premier ministre de la Grèce, cela a suscité des espoirs dans la sphère gauchienne dans le monde entier. A l’époque, une radio m’avait interviewé et j’avais déclaré mon scepticisme à l’égard de ces espoirs. L’interview n’a jamais été diffusée.

Déjà en 2010, j’avais écrit : « la Grèce préfigure la Tiers-Mondialisation de l’Europe ». Dans cet article, j’expliquais qu’à l’instar du Tiers-Monde après la crise de la dette de 1982 provoquée par l’envolée des taux d’intérêt de la FED de Paul Volker, la Grèce surendettée allait tomber sous les fourches caudines des institutions néolibérales du système : FMI, Banque Mondiale, dispositifs européens…

En 2015, Tsipras devenu Premier ministre, n’a pu tenir ses promesses car ses marges de manœuvre étaient fortement réduites par les exigences des préteurs. En effet, pour rembourser la dette, il fallait appliquer les commandements du Consensus de Washington, c’est-à-dire dégager des ressources.

 Cette démarche passe par la compression des dépenses et l’augmentation des recettes de l’État.

 L’action sur la dépense publique implique la réduction :

*      de la masse salariale de la fonction publique (baisse des effectifs et/ou du niveau des traitements)

*      des autres dépenses de fonctionnement (éducation, social...)

*      des subventions (services publics, associations...)

*      des investissements publics (infrastructures...)

 

L’augmentation des recettes réclame :

*      l’alourdissement de la fiscalité

*      la privatisation de services publics rentables (eau, électricité...)

Comme les bailleurs de fonds ne sont pas des philanthropes, à l’instar de Syriza, le Front populaire (avec une dette publique de 3100 milliards) ne sera pas en mesure de mettre en œuvre son programme et ce,  d’autant plus en restant dans le cadre du carcan européen.

Il ne restera plus au Front au pouvoir que de danser le Sirtaki.

A lire également, La Tiers-Mondialisation de la planète.

 

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