Pages

mercredi 10 octobre 2018

Réunion de la Zone franc à Paris : Commedia dell’arte

Réunion de la Zone franc à Paris : 

Commedia dell’arte



Le 8 octobre s’est déroulée à Paris la réunion des ministres des finances des pays de la Zone franc. À l’ordre du jour, la lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme, et la mobilisation des recettes fiscales.

La lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme sont des sujets d’affichage qui donnent lieu à des déclarations solennelles généralement suivies de peu d’effets.

L’augmentation des recettes fiscales, en lien avec l’accroissement de l’endettement externe, signifie une ponction accrue sur les revenus des populations au profit de la finance internationale. Malgré les dispositifs pour la rendre « soutenable », mais surtout pas l’effacer, la dette est toujours présente car nécessaire pour justifier l’imposition des politiques néolibérales qui organisent la prédation du surplus par la finance internationale et ses agents.

Les participants à la réunion se sont aussi penchés sur la convergence des politiques économiques et sociales nationales au sein de la Zone Franc. La convergence néolibérale dont il s’agit, vise à réduire les coûts de fonctionnement des États membres, notamment en abaissant la dépense publique, afin de générer un surplus croissant qui sera exporté.

Les participants ont souligné les performances des pays de la Zone franc dans le domaine de la croissance économique. Il faut savoir qu’en Afrique, la croissance économique suit les cycles d’évolution des prix des matières premières et de l’énergie. Lorsque les cours internationaux des produits de base sont élevés les experts, les politiques et les medias célèbrent la croissance retrouvée : «  l’Afrique re-décolle ».  Lorsque le marché se retourne, ces mêmes agents déplorent la fatalité des crises en Afrique.

En fait, après presque 60 ans d’indépendance, les pays africains de la Zone franc ont des économies peu diversifiées. Ils restent globalement exportateurs de produits bruts et importateurs de produits transformés. La spécialisation coloniale se poursuit.

Les vraies questions n’ont pas été évoquées. Par exemple, comment diversifier la production dans un contexte de libre-échange débridé ? Ou encore, serait-il utile que les pays de la Zone recouvrent leur souveraineté monétaire ?

Encore une fois, cette réunion n’a été que de la commedia dell'arte.

Bernard CONTE


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire