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mercredi 31 janvier 2024

Le wokisme démasqué (3) : Décolonialisme et VSS

 "Décolonialisme" et  "violences sexistes et sexuelles" (VSS)

Il faut se méfier du mot « décolonialisme » : il ne s’agit plus d’encourager ou de saluer une nécessaire décolonisation, mais de réduire l’histoire actuelle d’une nation à son passé colonial, séparant ses citoyens entre, d’une part, ceux qui sont nés sur son territoire et doivent donc être assimilés aux « colonisateurs » dont ils sont les héritiers, et, d’autre part, ceux dont les ancêtres ont souffert de la colonisation et qui doivent donc, à ce titre, bénéficier du statut de victime, quelle que soit leur situation actuelle (et y compris lorsque leurs ancêtres eux-mêmes ont été des colonisateurs). Et si vous protestez contre ce réductionnisme, c’est que vous refusez de prendre conscience de votre « privilège blanc », ou bien que vous n’êtes qu’un « arabe de service », complice du « racisme systémique » des « sociétés occidentales ».

Il faut se méfier du sigle « VSS », pour « violences sexistes et sexuelles » : il ne s’agit plus du combat légitime pour l’égalité des droits des femmes, mené depuis des générations par des militantes avec de remarquables résultats, mais il s’agit d’imposer une vision agonistique et puritaine des rapports entre les sexes, où les hommes seraient forcément des prédateurs voire des violeurs en puissance, profiteurs d’un « patriarcat » omniprésent, et les femmes des victimes forcément innocentes et qu’il faudrait toujours croire sur parole, au mépris de la présomption d’innocence et des droits de la défense. Et d’ailleurs, quel sens cela a-t-il de parler de « violences sexistes » alors qu’il s’agit de discriminations en raison de l’appartenance à un sexe, et de « violences sexuelles » alors que, la plupart du temps, il s’agit d’attentats à la pudeur ou de harcèlement ? Certes, ce sont là des actes répréhensibles et pénalisables, mais les qualifier de « violences » les assimile implicitement à un viol, au mépris de la véritable violence que subissent les femmes violées, et qui est sans commune mesure avec le fait d’être touchée ou sollicitée contre son gré. L’abus du terme « viol » pour mieux victimiser les femmes et culpabiliser les hommes n’est rien d’autre qu’une insulte aux femmes violées. Et, au passage, une excellente façon de gagner beaucoup d’argent sur le dos des contribuables pour les officines créées afin de proposer les « formations aux VSS » imposées par l’Union européenne.

Lire aussi : Le wokisme démasqué (1) ; Le wokisme démasqué (2) 

 Source : Nathalie Heinich Sociologue, directrice de recherche au CNRS, membre du CRAL (EHESS) https://www.telos-eu.com/fr/societe/lentrisme-semantique-du-wokisme.html#_ftnref3  28/12/2023

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