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mercredi 27 juin 2018

Attentats au ricin, Talence à l’abri


Attentats au ricin, Talence à l’abri

Les projets ou tentatives d’attentats au ricin se multiplient en Europe,  (France, mai 2018 ; Allemagne, juin 2018[i]). Il y a trois ans, j’avais prévenu les autorités municipales talençaises de la présence de ricin dans plusieurs massifs de fleurs situés sur le domaine public. Mon avertissement avait alors été perçu comme « saugrenu ».  L’actualité montre la pertinence de ma mise en garde.

La dangerosité du ricin 
« La totalité de la plante semble toxique en raison de la présence d’une lectine glycoprotéique, la ricine. La concentration de la ricine est maximale dans les graines[ii] ». « La ricine est particulièrement dangereuse : selon l'Institut national de veille sanitaire, seuls quelques milligrammes suffiraient à provoquer une mort par intoxication. Cette substance peut être ingérée ou inhalée mais elle est 1 000 fois plus toxique par inhalation que par ingestion. Elle peut par ailleurs être facilement diluée dans l’eau sans que cela en change le goût, mais aussi introduite dans un produit alimentaire, dispersée avec un aérosol ou ingérée sous forme de pastille. Par comparaison, d'après l'Université de Limoges, la ricine est 6 000 fois plus toxique que le cyanure et 12 000 fois plus que le venin de crotale[iii] ».
 
La mairie de Talence alertée en 2015
Le 21 septembre 2015, j’avais alerté la mairie par le biais d’une question orale[iv] en Conseil municipal sur la présence de nombreux  plans de ricin et d'autres plantes toxiques dans différents lieux publics de la ville. Le Conseil avait écouté avec, chez certains, un sourire entendu soulignant le caractère « saugrenu » de mon intervention. D’ailleurs, certaines réponses apportées à ma question traduisent bien un défaut de crédit sur mes affirmations. 

Une question « alarmiste » pour un problème marginal
Monsieur Christian Pene alors en charge du secteur des espaces verts avait trouvé « cette question … un peu alarmiste[v] ».  « Le Service Environnement et Paysage est conscient des risques liés à l’utilisation de certains végétaux. C’est la raison pour laquelle il s’applique à les utiliser sur très peu d’endroits sur d’importants domaines que possède la Ville. » Cet argument est très discutable car ce n’est pas le « nombre d’endroits » qui compte mais l’accessibilité. Il est à noter que j’avais signalé la présence de ricin sans protection spécifique (c’est-à-dire à la portée de tous) à l’angle des rues Peydavant et Frédéric Sévène, sur la place Mozart et à l’angle de la rue Camille Pelletan et de l’avenue de la Vielle tour. 

Il n’y a pas urgence, l’esthétique prime sur la sécurité
Pour monsieur Pene, supprimer les plantes dangereuses n’était pas une urgence, l’esthétique, les récompenses… primant sur la sécurité. « Non, nous n’envisageons pas d’éliminer tout de suite toutes les plantes, arbres, arbustes toxiques ou allergisantes du paysage de notre commune, considérant qu’il ne resterait plus grand-chose sur les nombreux massifs de la Ville qui ont fait que notre mairie a obtenu, grâce au travail acharné de ses agents en 2014 le label Deuxième fleur et qui sont très appréciés des visiteurs et des habitants de Talence ».

On va étudier le problème
Malgré tout la mairie allait « étudier » la question. « Cependant, soucieux des risques encourus et suite à vos remarques pertinentes, nous allons dresser un état des lieux des plantes et emplacements susceptibles de constituer un danger pour le public. Nous pourrons ainsi procéder au retrait des essences présentant un danger potentiel ». 

On vous tiendra au courant
Pour conclure, Monsieur Pene déclarait : « vous serez bien entendu informé des interventions à venir ».  Une promesse non tenue, car je n’ai jamais reçu quelque information sur ce sujet. 

Former le personnel ?
À la déclaration finale du maire (A. Cazabonne) : « Les services pourraient-ils nous aider en définissant les plantes qui ont un aspect décoratif, mais qui n’auraient pas ce genre de danger ? »,  j’avais répondu : « Je pense simplement qu’il faut une formation pour les agents ». Cette formation a-t-elle  eu lieu ?

Depuis Tchernobyl, on sait que le danger s’arrête toujours aux portes de la cité.
 

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