Un budget structurellement déséquilibré
Depuis le début de la présente mandature, en 2008, et jusqu’en 2012, l'évolution des dépenses et des recettes est présentée dans le graphique suivant.
Des dépenses qui augmentent plus fortement que les recettes...
De 2008 à 2012, les dépenses réelles de fonctionnement se sont accrues de 9,74%, alors que les recettes réelles n’ont progressé que de 6,36%, soit un écart de 3,38 points. (Nous prenons en considération ici les recettes réelles qui correspondent aux recettes effectivement enregistrées au cours d'un exercice et non pas les recettes globales qui incluent le report du solde de l'année précédente - ceci pour faciliter la comparaison avec les dépenses réelles).
Sur la période considérée (2008-2012) le taux de croissance annuel moyen s’est respectivement élevé à :
Des dépenses qui augmentent plus fortement que les recettes...
De 2008 à 2012, les dépenses réelles de fonctionnement se sont accrues de 9,74%, alors que les recettes réelles n’ont progressé que de 6,36%, soit un écart de 3,38 points. (Nous prenons en considération ici les recettes réelles qui correspondent aux recettes effectivement enregistrées au cours d'un exercice et non pas les recettes globales qui incluent le report du solde de l'année précédente - ceci pour faciliter la comparaison avec les dépenses réelles).
Sur la période considérée (2008-2012) le taux de croissance annuel moyen s’est respectivement élevé à :
+ 2,35 % pour les dépenses et
+ 1,55% pour les recettes réelles.
De plus, l’écart entre les taux de croissance s'est creusé en 2012 puisque la progression des dépenses a été de 2,38% alors que les recettes ont chuté de 1,68%.
Nous constatons un effet de ciseau caractérisé par une baisse des recettes et un accroissement des dépenses.
L’évolution divergente des recettes et des dépenses est masquée grâce à des éléments exceptionnels : (77) produits exceptionnels qui correspondent majoritairement à des cessions d’actifs.
Qui implique la vente continuelle de bijoux de famille...
De 2008 à 2012, ce sont presque 9,5 millions d’euros d’actifs qui ont été cédés. Par exemple en 2011, 3 254 032€ d’actifs ont été cédés et 1 567 244€ en 2012, soit plus de 4,8 millions d’euros sur les deux derniers exercices comptables.
Ces actifs - des terrains municipaux principalement - sont des biens publics qui appartiennent conjointement à toutes les talençaises et à tous les talençais.
Les cessions d’actifs, en augmentant artificiellement les recettes, permettent de jeter un voile sur le déséquilibre structurel du budget de Talence et elles autorisent la fuite en avant qui implique de brader sans cesse des bijoux de famille au prix des domaines, sous-estimé par rapport à celui du marché.
Les cessions d’actifs, en augmentant artificiellement les recettes, permettent de jeter un voile sur le déséquilibre structurel du budget de Talence et elles autorisent la fuite en avant qui implique de brader sans cesse des bijoux de famille au prix des domaines, sous-estimé par rapport à celui du marché.
Mais, attention, la boîte à bijoux est presque vide, la plupart des joyaux ont déjà été dispersés.
Notamment pour financer l'investissement
L'investissement comprend principalement le remboursement d'emprunts et les dépenses d'équipement.
De 2008 à 2012, les dépenses d’investissement ont subi une réduction de 16,5% en valeur soit en moyenne annuelle, une chute de 4,4% (par an).
Sur la période considérée, le taux de croissance annuel moyen des dépenses d’équipement a diminué globalement de 27,15% et de 7,6% en moyenne annuelle. Les chiffres parlent d’eux-mêmes.
De plus, les dépenses d'équipement semblent fortement corrélées (elles évoluent dans le même sens et avec une intensité voisine) avec les produits exceptionnels. Pour simplifier, pour s'équiper on vend du patrimoine.
De plus, les dépenses d'équipement semblent fortement corrélées (elles évoluent dans le même sens et avec une intensité voisine) avec les produits exceptionnels. Pour simplifier, pour s'équiper on vend du patrimoine.
Avec la crise, il va falloir ajuster dépenses et recettes
Dans le contexte de la crise durable que nous vivons, l’augmentation des recettes apparaît bien problématique. Les dotations de l’État marquent une tendance lourde à la baisse. Certes, il est possible d’augmenter la fiscalité locale, mais il ne faut pas oublier que la pression fiscale qui pèse sur les ménages de Talence est déjà très forte.
En 2012, le ratio : produit des impositions directes sur population totale avait pour valeur 617 € alors que la moyenne des villes de la même strate est de 494 €.
La pression de la fiscalité locale directe sur l'habitant de Talence est de près de 25 % supérieure à la moyenne nationale. (Les impositions directes comprennent la taxe d'habitation, la taxe foncière sur les propriétés bâties, la taxe foncière sur les propriétés non bâties et, le cas échéant, la taxe professionnelle).
Bien entendu, la majorité municipale en charge des affaires peut toujours espérer augmenter les recettes de « poche » ou encore bénéficier d’une manne comme aurait pu l’être le stationnement payant. Mais, restons lucides, j’ai bien peur qu’il faille porter les derniers bijoux chez ma « tante ».
La réduction des dépenses va s'imposer
La réduction des dépenses devient impérative, même si cette réduction doit se heurter inévitablement, dans certains domaines, à un effet de cliquet surtout pour les dépenses à visée clientéliste, d'autant plus que l'année 2014 sera marquée par les élections municipales. Dans ces conditions, le dilemme de la majorité actuelle sera de réduire la "voilure" en évitant de mécontenter son électorat.
Bien entendu, la majorité municipale en charge des affaires peut toujours espérer augmenter les recettes de « poche » ou encore bénéficier d’une manne comme aurait pu l’être le stationnement payant. Mais, restons lucides, j’ai bien peur qu’il faille porter les derniers bijoux chez ma « tante ».
La réduction des dépenses va s'imposer
La réduction des dépenses devient impérative, même si cette réduction doit se heurter inévitablement, dans certains domaines, à un effet de cliquet surtout pour les dépenses à visée clientéliste, d'autant plus que l'année 2014 sera marquée par les élections municipales. Dans ces conditions, le dilemme de la majorité actuelle sera de réduire la "voilure" en évitant de mécontenter son électorat.
Il est vrai que certaines dépenses de fonctionnement ont tendance à augmenter très fortement depuis plusieurs années.
Le poste 6042 : "achats de prestations de service (autres que terrains à aménager)" est celui qui est marqué par la plus forte croissance :
+ 24,5 % en 2010,
+ 35,5 % en 2011,
+ 69 % en 2012...
Une investigation concernant les types de services achetés est nécessaire afin de lever tout doute sur un lien possible avec la "clientèle".
Il semble d'ailleurs que la décélération soit déjà effective sur la dépense sociale
L'exemple de la subvention au CCAS (Centre communal d’action sociale) illustre bien cette tendance.
Malgré l’accentuation de la crise économique et sociale, la subvention au CCAS n’a enregistré qu’une augmentation de 0,68% en 2012 alors que, la dépense municipale de fonctionnement s’est globalement accrue de 2,38% en 2012.
Le recours à l'endettement pour financer la fuite en avant ?
La municipalité ne semble pas réellement en mesure de maîtriser les dépenses de fonctionnement. La variable d'ajustement est l'investissement (cf. supra). Les investissements sont reportés dans le temps, dans une sorte de fuite en avant.
Mais comme il faut assurer un service "minimum", il faut emprunter, car les ventes des bijoux sont, malgré tout, insuffisantes.
En conséquence, le montant total de la dette s'envole depuis 2011.
Bernard,
RépondreSupprimerEncore une fois excellent article !!! Très belle analyse de la gestion de notre ville en bon père de famille"
Merci....