Pages

mercredi 30 octobre 2019

Talence raisonnée et raisonnable (TR²) (texte intégral)


Talence raisonnée et raisonnable
TR²
Bernard CONTE
Tel : 06 98 52 99 78
« Faire vivre la politique
et non pas faire de la politique pour en vivre ».

La conjoncture tant internationale que nationale ne cesse de se dégrader. En France, l’activité économique est au plus bas avec des fermetures et/ou des restructurations d’entreprises permanentes qui se traduisent par des licenciements nombreux alimentant un chômage massif que le gouvernement a du mal à cacher malgré des statistiques manipulées. Les entreprises encore en bonne santé sont bradées aux commanditaires de nos gouvernants.

Sur le plan social, le gouvernement actuel poursuit, en l’approfondissant, la politique de destruction de l’État-providence débutée en 1983 par les socialistes. Les attaques se multiplient touchant le pouvoir d’achat, les retraites, la santé, l’enseignement… Il s’agit pour le pouvoir de paupériser l’immense majorité de la population et plus particulièrement d’euthanasier la classe moyenne.

Comment résister à ce rouleau compresseur politique ?
La solution ne se trouve pas dans les partis traditionnels qui ont, tour à tour, gouverné et conduit peu ou prou la même politique de laminage du pouvoir d’achat des français. La solution ne se situe pas, non plus, dans les extrêmes de l’échiquier politique qui font partie intégrante du système. Ce sont des chiens de berger qui aboient, parfois férocement, pour canaliser les votes du troupeau. Ils servent avant tout à pérenniser le système du bipartisme de connivence de la droite tiède et de la gauche caviar-écolo.

Le salut réside dans un large rassemblement, au-delà des clivages politiques entretenus par et pour le système, de personnes de bonne volonté, soucieuses d’œuvrer pour le bien commun de la population.

L’expérience du Conseil National de la Résistance (CNR)

Il faut rappeler qu’à la fin de la deuxième guerre mondiale, alors que la France était à genou, des personnes de bonne volonté, initialement peu nombreuses, il est vrai, de sensibilités politiques différentes, voire opposées, se sont réunies pour élaborer un programme pour relever notre pays. Il s’agit du Conseil National de la Résistance (CNR) rassemblant des patriotes, femmes et hommes, aux sensibilités politiques qui allaient du gaullisme au communisme.

Le CNR a rédigé un programme politique dont l’application à la Libération a  construit l’État-providence à travers la Sécurité sociale, les régimes de retraites, la santé, l’enseignement, le droit du travail…  Le programme du  CNR a aussi conduit à la  création d’entreprises publiques (EDF, SNCF…).  Les gouvernements successifs réduisent les acquis sociaux, démantèlent et privatisent depuis le début des années 1980.

Résister au niveau local

Dans le contexte actuel de réelle guerre des « élites » contre les populations, il est important d’organiser la résistance à tous les niveaux et, particulièrement, sur le plan local. En effet, cette démarche doit, à mon sens, prendre naissance dans un périmètre restreint, une commune par exemple, et ce, pour des raisons évidentes de proximité. Par la suite, l’addition des expériences locales permettra le changement dans les niveaux plus élevés.

Quelle  résistance au niveau municipal ?

Il s’agit de se rassembler et de fédérer les énergies pour préserver, voire si possible accroître, le bien-être des habitants (de Talence). Dans le contexte économique et social actuel, il apparaît totalement utopique de promettre le nirvana aux électeurs. Si ce n’est pour les séduire et obtenir leur vote. Après quoi, lesdites promesses électorales seront oubliées ou leur non-respect sera attribué à des causes externes nouvelles et inattendues.

En conséquence, compte tenu de l’ensemble des contraintes, le programme de gouvernance doit être raisonné et raisonnable pour répondre aux attentes des habitants de Talence.

Les contraintes à l’action

Les contraintes sont multiples.  La principale se situe au niveau du budget qui est l’instrument majeur de la politique économique et sociale.  De plus, le cadre juridique et institutionnel limite l’action du maire, notamment en raison du transfert progressif des compétences de la commune vers la Métropole. Enfin, il existe des contraintes physiques relatives, par exemple, à l’exiguïté du territoire de Talence (835 hectares) ainsi qu’à sa situation géographique.

La contrainte budgétaire

Le budget municipal comporte des dépenses et des recettes. Comme il doit impérativement être équilibré, une augmentation des dépenses implique une augmentation corrélative des recettes. Etant donné le désengagement financier progressif de l’État, malgré un transfert de charges de service public en direction des communes, la marge de manœuvre financière des communes se réduit graduellement. Dans ces conditions, une inflation des promesses électorales par une liste « Père Noël », se traduira inévitablement, si lesdites promesses sont tenues, par une explosion de la fiscalité et/ou un endettement croissant. En conséquence, le budget municipal doit être raisonné et raisonnable.

La contrainte institutionnelle

La création de la CUB, devenue Métropole bordelaise, a engagé un processus d’aspiration et de concentration des compétences des communes membres. Sous couvert d’une mutualisation des services, bien venue, il s’agit aussi d’un transfert de pouvoir des communes vers la Métropole. Ce transfert réduit le rôle du maire, qui, à terme, deviendra un simple fondé de pouvoir de la Métropole, un maire de quartier comme à Bordeaux. A l’instar de l’UE, le processus de métropolisation permet d’échapper à la contrainte démocratique et génère une autonomie croissante de l’institution. La Métropole (à la solde de quels intérêts ?) devient en mesure d’imposer ses vues par le biais de son pouvoir règlementaire et de ses « experts ». Les « experts » établissent la vérité « apolitique » et les élus n’ont qu’à cautionner. En conséquence, la commune doit coopérer mais lutter contre l’intégration-soumission synonyme de perte de souveraineté.

La contrainte géographique

Talence possède une superficie réduite (8,35 km²) qui a de multiples conséquences. D’une part, il apparaît difficile, voire impossible, d’y construire des projets de grande ampleur : parcs industriels, énergies renouvelables, immobilier…, tout en conservant un minimum d’espaces verts. D’autre part, Talence est un lieu de passage très fréquenté vers le Campus, vers Bordeaux… ce qui rend problématiques tous les déplacements. En conséquence, l’aménagement de notre ville doit être pensé à l’intérieur de ce cadre étriqué, lieu de grand passage.

Malgré une marge de manœuvre réduite, l’action est indispensable

Du fait du resserrement des contraintes, la marge de manœuvre dans la mise en œuvre d’une politique municipale a tendance à se réduire. Mais, il convient de maintenir, voire accroître, les degrés de liberté existant pour mettre en œuvre une politique de la ville centrée sur le bien-être de la population de Talence.

Que souhaitent réellement les talençais ?

Au lieu d’imposer, sous couvert de pseudo-concertation, un projet défini par des « experts »  (qui ont la connaissance) à une population considérée comme « ignorante » des grands enjeux (locaux, régionaux, nationaux, européens, planétaires…), il convient d’interroger l’ensemble des habitants de Talence sur leurs souhaits pour le présent et pour le futur.

Bien entendu, des groupes et des partis politiques (qui revendiquent un certain apolitisme de circonstance au moment des élections) se font entendre plus ou moins bruyamment en proposant au choix un « changement dans la continuité du néolibéralisme » ou des programmes utopiques visant à sauver la planète sous couvert de centralisme démocratique.

En 2014, lors des élections municipales 44% des électeurs, soit presque 10 000, se sont abstenus d’aller voter. Je ne pense pas que ce soit parce qu’ils ne s’intéressent pas à la vie de notre cité. Ils considèrent probablement l’offre politique insuffisante et manquent de confiance dans les partis politiques.

Cette large population silencieuse doit pouvoir aussi s’exprimer, être écoutée et entendue dans le cadre d’une politique municipale pondérée, raisonnée et raisonnable.

Talence raisonnée et raisonnable

Compte tenu des contraintes, la politique de la ville doit s’articuler autour de grands thèmes qui préoccupent les habitants de Talence.

Lutter contre la pauvreté

La France se paupérise, c’est un fait indéniable. En 2018, 9,3 millions de personnes étaient en situation de pauvreté, soit 500 000 personnes de plus qu’en 2017. Talence n’est pas épargnée par ce phénomène. Il existe aussi une pauvreté « dissimulée » qui touche essentiellement des personnes âgées ayant des retraites de faible niveau sans cesse laminées. Il y a également des propriétaires (vieillissants) dont les revenus se révèlent insuffisants pour « moderniser » leurs logements « indignes » car inadaptés au vieillissement, au handicap et caractérisés par la précarité énergétique.

Il sera procédé à un recensement de cette population qui n’a pas l’habitude de quémander et un dispositif d’aide sera mis sur pieds, pourquoi pas dans le cadre du CCAS qui œuvre déjà dans ce domaine. A cet effet, des ressources seront dégagées par arbitrage parmi les dépenses.

Promouvoir un urbanisme raisonné

Les « élites » rêvent d’une métropole bordelaise millionnaire en population. À Talence, ce rêve se traduira par une population 50 000 habitants à l’horizon 2030, c’est-à-dire  7000 habitants de plus qu’aujourd’hui. Il semble déjà que ce chiffre sera largement dépassé. En effet, par exemple, dans le cadre du projet Bordeaux Inno Campus (BIC), Talence s’engage à construire 240 logements par an jusqu’en 2035, soit 3 600 logements qui viendront s’ajouter aux constructions « classiques ».

La densification aura un impact sur la qualité de vie et le bien-être de nombreux talençais, mais elle constituera une aubaine pour les promoteurs immobiliers. L’idéal serait un moratoire sur la construction de nouveaux logements. La mise en œuvre de cette mesure radicale apparaît délicate en raison des nombreuses pressions politiques venant notamment d’instances de niveaux plus élevés. Dans ce contexte, il conviendra de réduire au maximum les constructions nouvelles tout en favorisant la réhabilitation du parc immobilier existant.

Certes, le logement social est important. Il constitue un cheval de bataille de nombreux mouvements politiques. Mais, selon la réglementation en vigueur, pour avoir 200 logements sociaux, il faut accepter 800 logements « normaux ». Au total, 1000 logements, c’est-à-dire environ 2250 habitants supplémentaires.

Il convient d’élaborer un urbanisme raisonné et raisonnable, respectueux des souhaits de bien vivre des talençais.

Faciliter les déplacements et le stationnement

La circulation dans la métropole et particulièrement à Talence est de plus en plus difficile. La cause première de cet engorgement n’est jamais évoquée. Il s’agit de l’accroissement de la population engendré par la densification urbaine. Bien entendu, les grands projets (réouverture éventuelle de la gare de la Médoquine, nouvelle ligne E…) vont apporter de la fluidité aux déplacements, mais leur mise en œuvre sera en retard par rapport à l’accroissement de la population et de ses besoins de déplacement.

De plus, la construction de logements avec du stationnement associé insuffisant aggrave les difficultés de stationnement sur les voies publiques que les extensions de zones bleues ou de zones payantes ne permettront pas de résoudre.

Les déplacements et le stationnement sont étroitement liés à une politique d’urbanisme raisonnée et raisonnable.

Préserver et développer les services publics

Depuis de nombreuses années, les services publics sont attaqués par les gouvernements qui se sont succédés depuis les années 1980. A ce propos, il convient de rappeler que Lionel Jospin est le Premier ministre qui a le plus privatisé, devant Dominique de Villepin. La plupart de ces services ne dépendent pas de la commune. Cependant l’importance de leur préservation implique d’organiser et de participer aux actions de mobilisation pour exiger leur maintien.

Au niveau de Talence, la politique en la matière visera à améliorer les services dépendant de la commune (enseignement, action sociale,…) tout en évitant qu’une explosion démographique vienne compromettre le bien-être des populations en exigeant des investissements susceptibles de grever le budget et/ou générant un endettement croissant, le tout synonyme d’augmentation de la fiscalité locale.

Démocratiser les arts et la culture

À Talence, le budget des arts et de la culture est conséquent, ce qui traduit un effort quantitatif soutenu de la municipalité. Néanmoins, la politique culturelle mérite une plus grande diffusion au sein de toutes les couches de la population. Le volet populaire de la politique culturelle ne doit pas se mesurer au nombre de feux d’artifices.


Assurer la sérénité

Il « fait bon vivre à Talence », mais notre cité n’est pas un havre de paix et de sérénité. Contrairement à certains élus d’opposition, j’ai soutenu l’installation de la vidéo-protection. Je suis aussi à l’origine de la réflexion qui a abouti positivement sur l’armement de la police municipale avec des armes non létales. Il va de soi que les activités de médiation sont importantes et contribuent à la sérénité des quartiers.

Il faut engager une réflexion sur les politiques à mener pour assurer le bien-vivre dans la sérénité des talençais. À ce propos, il conviendra aussi de faire un bilan de l’opération extinction de l’éclairage public entre 1h et 5h du matin.

Rendre des comptes

Les élus doivent rendre des comptes et l’équipe municipale le fera notamment à travers un rapport annuel d’activité qui sera diffusé à l’ensemble des talençais pour avis et commentaires. Des procédures de consultation de la population sur des sujets importants seront mises en place.


Appel

Si vous vous reconnaissez dans ces réflexions et ce programme à affiner, contactez-moi pour faire entendre une voix non partisane tout en restant politique. Pour « Faire vivre la politique et non pas faire de la politique pour en vivre » et écarter les professionnels de la politique. Avec pour objectif premier assurer le bien-être à Talence.

Bernard CONTE
Tel : 06 98 52 99 78
 
 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire