Le prélèvement à la source
et la fin de l’illusion fiscale
L’illusion monétaire concerne la
différence entre le revenu nominal (net à payer au bas de la feuille de paie)
et le revenu réel (pouvoir d’achat).
En cas d’inflation, à revenu
nominal constant, le revenu réel (pouvoir d’achat) diminue en raison de la
hausse des prix des biens et services achetés.
Avec un revenu nominal de 9€ je
peux acheter 9 kilos de patates à 1€ le kg. Si le prix des patates augmente de
50% et passe à 1,5€ le kilo, avec mes 9€ je ne peux plus acheter que 9/1,5=6
kilos de patates.
L’illusion monétaire c’est que j’ai
toujours 9€ inscrits au bas de ma feuille de paie. Mais ces 9€ de revenu
nominal ne représentent plus qu’un revenu réel de 6€. En effet, avant l’augmentation
du prix, mon revenu équivalait à 9kilos de patates, après l’augmentation ledit
revenu ne représente plus que 6kilos de patates. Mon pouvoir d’achat (revenu
réel) a baissé d’un tiers tandis que l’illusion monétaire montre que mon revenu
nominal reste inchangé (9€).
Sur le plan de la fiscalité
directe (IR), il y a un effet similaire. Jusqu’à présent, le net à payer au bas
de la feuille de paie indiquait un revenu nominal hors fiscalité, par exemple
2000€. L’impôt sur le revenu étant payé de façon indépendante, par exemple 20%,
soit 400€/mois ou 4800€/an.
L’illusion fiscale réside dans le
fait que le net à payer est de 2000€. Avec le prélèvement à la source, le net à
payer devient 1600€ au lieu de 2000€. L’illusion fiscale disparait car le
contribuable se rend immédiatement compte du montant du prélèvement qui ampute
son revenu et son pouvoir d’achat. De plus, ledit contribuable s’apercevra immédiatement
de toute augmentation de la fiscalité directe.
La prise de conscience liée à la
fin de l’illusion fiscale n’est pas une bonne nouvelle pour l’État et la classe
politique qui le dirige en alternance. Mais elle sera certainement bénéfique au
mouvement des gilets jaunes.
Bernard CONTE
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