L’économie et la fin de l’esclavage
Par Bernard Conte, chercheur associé à LAM
La très grande majorité des économistes
considère que le capitalisme s’adapte pleinement aux variations, parfois
erratiques, de son environnement. Ainsi, le système s’ajusterait aux
« chocs » tant internes qu’externes dans une stratégie essentiellement
défensive. Au contraire, j’affirme que pour atteindre son objectif
d’exploitation maximale à moindre coût, le système capitaliste déploie
une stratégie offensive de façonnage de son environnement. Il impose un
ajustement structurel permanent à la société dans son ensemble[1].
Dans sa recherche du profit maximal et de l’asservissement du plus
grand nombre, il procède par étapes successives qui façonnent les
structures de la société. Chaque phase correspond à une configuration
spécifique du rapport social qui prépare la suivante.
Lorsqu’une configuration d’exploitation
donnée se révèle moins profitable qu’une autre option, le système
modifie l’organisation initiale. Pour ce faire, il mobilise ses agents
(ses auxiliaires) dans les domaines politique, littéraire, médiatique,
juridique… pour rendre le changement plausible pour les populations.
Bien souvent, les raisons mises en avant pour justifier l’ajustement des
structures sont d’ordre moral, philosophique, humanitaire… plutôt
qu’économique.
La fin du système esclavagiste, objet de ce texte, semble bien répondre à la logique capitaliste de recherche du profit maximal.
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