Gilets jaunes : le
début de la fin ?
Bien que son origine ne soit
pas déterminée de façon précise, le mouvement des gilets jaunes apparaît
spontané et populaire, totalement en dehors des structures et des institutions de
la démocratie de connivence (de copinage) gérée par l’État profond.
L’État profond c’est la
structure permanente qui dirige la société en manipulant ses agents-marionnettes dans
les domaines politique, syndical, médiatique, judiciaire, sécuritaire… L’État profond
façonne la société dans l’objectif de toujours plus de profit, ce qui implique
une exploitation accrue de la majorité de la population et la paupérisation qui
s’en suit.
Parfois, il arrive que la
société sous contrainte génère des « chocs » non anticipés par le
système. Cela semble être le cas du mouvement des gilets jaunes, qui a fait tâche
d’huile, et dont la base s’étend quasiment à l’ensemble des couches sociales.
L’élément déclencheur a été la
hausse répétée du prix des carburants, mais très vite de multiples
revendications se sont ajoutées aux doléances initiales.
Le mouvement paraît avoir
surpris l’État profond pour un certain nombre de raisons :
·
Son ampleur,
·
La décentralisation des actions sur l’ensemble
du territoire,
·
La non-violence et la convivialité,
·
L’élan de sympathie pour le mouvement dans l’opinion
publique,
·
L’absence de leaders clairement identifiés.
L’État profond a horreur des
évènements qui se développent en dehors de schémas connus et « codifiés »
dont le système maîtrise le déroulement. En conséquence, il apparaît nécessaire
d’infléchir la trajectoire du mouvement des gilets jaunes pour le faire entrer
dans ces schémas connus.
Réduire l’ampleur du mouvement
Comme d’habitude, les médias
aux ordres et les marionnettes politiques vont mentir en minimisant le nombre
de manifestants.
Centraliser les actions dans des lieux « clos »
Le système préfère les batailles « en
ligne » aux actions décentralisées de « manifestations non-violentes ».
En centralisant les regroupements dans les zones urbaines, le système peut
mettre en œuvre son appareil répressif surarmé face à des personnes en majorité
sans défense. Dans le cas de très nombreuses actions atomisées, le système ne
serait pas en mesure, faute de personnel notamment, de tout contrôler et de
réprimer.
Remplacer la non-violence par la
violence gratuite
Les manifestations de masse dans
des zones urbaines closes, permettent de susciter, voire d’organiser des
actions violentes réalisées par des « casseurs » anonymes. Alors que
ce genre d’actions serait plus délicat à mettre en œuvre dans des lieux
dispersés accueillant au plus quelques centaines de personnes.
Briser l’élan de sympathie pour les gilets jaunes
Cette opération essentiellement
médiatique se révèle multiforme : mettre en avant, les gênes engendrées
par le mouvement, « révéler »
des soutiens extrémistes aux gilets jaunes, hyper médiatiser les actions des « casseurs »…
Faire émerger des « leaders » aux ordres ou prêts à le
devenir
L’insistance du gouvernement
pour dialoguer avec des représentants des gilets jaunes entre dans un schéma « classique ».
C’est le cas du syndicalisme par exemple : très souvent, contre quelques
miettes largement médiatisées, les mouvements se terminent lamentablement car
les « négociateurs n’ont pu, malgré tous leurs efforts, obtenir mieux ».
Le piège de l’État profond est tendu, gilets jaunes n’y tombez pas !
Pour ne pas tomber dans le
piège, les gilets jaunes doivent retrouver leur élan initial dans des formes
que le système ne peut réellement maîtriser. Des actions spontanées, décentralisées,
non-violentes… qui sont gages d’efficacité, de sympathie de la majorité de l’opinion
publique. Si l’État veut négocier, les négociations devront se dérouler en toute
transparence sur la place publique. En l’absence de telles préconisations, le
mouvement pourrait être conduit à sa perte.
Bernard CONTE
Belle analyse Bernard. C'est exactement ce que je pensais moi même mais tu y apporte ton expertise et tu y mets les mots justes.
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