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vendredi 28 avril 2017

Ni arsenic, ni cyanure



Ni arsenic, ni cyanure


À l’issue du premier tour des élections présidentielles deux candidats restent en lice : Emmanuel Macron et Marine Le Pen, deux marionnettes manipulées par l’État profond.

Marine, l’épouvantail
Marine, nouvelle gérante de la SARL Le Pen, n’est présente sur la scène politique que pour un rôle de faire-valoir. À l’instar de son père Jean-Marie en 2002, elle va susciter la levée d’un « front républicain » qui fera plébisciter son adversaire du second tour de l’élection. Dans le cas très improbable où elle serait élue, comme Donald Trump elle rentrerait rapidement dans le rang pour imposer une politique conforme aux désirs de ses sponsors liés à l’État profond.

Emmanuel, Lélio  
Emmanuel Macron est la « pochette surprise » de cette élection. Lui aussi est une marionnette de la Commedia dell'arte (Lélio, par exemple)  manipulée par l’État profond. Son élection, quasiment assurée, ouvrira la voie à un néolibéralisme décomplexé car officiellement plébiscité par le peuple.

En fait, le choix au second tour de l’élection présidentielle se résume entre ingérer de l’arsenic ou du cyanure. Les souffrances seront voisines et l’issue sera fatale dans les deux cas.  

Menu restreint
Pour ma part, ce menu concocté par l’État profond ne me convient pas et je l’estime très dangereux pour l’immense majorité d’entre nous. Dans ces conditions, j’exercerai mon droit de retrait et j’irai à la pêche le 7 mai et mon choix se fera entre la pêche à la ligne ou la pêche à pied.
Je n’irai même pas voter blanc car mon vote serait compté dans la participation. Je ne culpabilise pas non plus car le choix des candidats n’est pas démocratique, ils sont tous cooptés (500 signatures) et les candidats majeurs sont imposés par l’État profond. Ce n’est qu’un simulacre de démocratie, une pseudo-démocratie. (voir : La démocratie de connivence et l’anéantissement de la France, https://www.legrandsoir.info/la-democratie-de-connivence-et-l-aneantissement-de-la-france.html)

Comment changer les choses ?
                Les candidats sont des produits du Système qui nous les vend comme il le fait pour n’importe quel bien ou service. Pour changer les choses, il faut s’attaquer directement au Système. C’est une machine sophistiquée dont les rouages sont bien huilés et protégés mais tout système possède des failles qui peuvent être exploitées.
            En effet, pour asseoir et perpétuer leur domination, les 0,1% ont besoin d’un soutien, sous diverses formes, du reste de la population. Réduire et même supprimer ce soutien paralyseraient le système. Fragilisée, puis à l’agonie, la structure de domination s’effondrera alors d’elle-même.
La suppression du soutien passe par des moyens qui ne sortent pas de la légalité comprenant l’arrêt du bénévolat et des dons, l’utilisation de la consommation comme une arme et la désobéissance civile.

Le boycott du bénévolat
            Le bénévolat concerne plus de 20 millions de personnes et s’exerce dans de nombreux domaines [social caritatif (27%), sport (24%), loisirs (21%), jeunesse éducation populaire (18%), culture (17%), environnement (9%) santé, recherche médicale, aide aux malades (8%), solidarité internationale (7%), formation, emploi, insertion économique (7%), autres (16%)]. Un arrêt de ces activités désorganiserait le fonctionnement de nombreux secteurs de la vie sociale.

Le boycott des dons
            En 2015, 1,2704 milliard d’euros ont été collectés par 145 associations majeures. Les églises (catholique et protestante) ont collecté environ 0,5 milliard  tandis que les partis politiques ont officiellement reçu 94 millions d’euros. Les dons représentent un montant non négligeable et ils permettent le fonctionnement effectif de nombreux dispositifs.
Tarir une source de financement des activités sociales et politiques que les gouvernements devraient financer, mais ne le font pas pour ne pas amputer les profits de leur sponsors, est en mesure d’insérer des grains de sable dans les rouages bien huilés de l’appareil d’exploitation et de contrainte au service du capitalisme de connivence qui gère la démocratie des copains et des coquins.

Le boycott de la consommation
            Dans le domaine de la consommation, le boycott est l’expression non violente du pouvoir du consommateur. Les profits naissent de la vente de biens et de services. Décider de ne pas acheter constitue une menace pour le chiffre d’affaires, les bénéfices de l’entreprise visée et par suite pour les dividendes des actionnaires.
            Se poser la question de ce que l’on cautionne à travers son acte d’achat permet de devenir acteur de sa consommation. A partir de la traçabilité de la production les consommateurs peuvent cibler leurs actions de boycott et mettre au pas les acteurs du capitalisme des copains.

La désobéissance civile
            L’arsenal précédent peut être complété par des actions de désobéissance civile. Il s’agit en fait d’actions de boycott dans d’autres domaines que le bénévolat, les dons et la consommation.
Par exemple, l’abstention de vote est un acte de désobéissance civile car le vote est un droit en non un devoir. Et ne pas voter est un acte de désobéissance au système si l’on considère qu’il n’est pas démocratique. « Faire l’amour tous les 5 ans, est-ce une vie sexuelle ? Alors voter tous les 5 ans, est-ce une démocratie ? » (http://www.lalibre.be/actu/belgique/ces-citoyens-qui-veulent-tout-autre-chose-55144fac35707e3e9420787a ).
            De même, ne plus faire le tri sélectif des déchets, privilégier les circuits courts, acheter des produits d’occasion (sans TVA)… sont aussi des actions de désobéissance.
            Par contre, des actes de désobéissance civile comme le non-paiement de l’impôt sont à proscrire car le système réagirait par la contrainte car la loi l’y autorise.

Boycott et reconstruction de la démocratie
Le boycott du bénévolat au service du Système pourrait « frustrer » de nombreux bénévoles et donateurs. Le processus de reconstruction de la démocratie pourrait faire appel aux bénévoles désœuvrés ainsi qu’aux donateurs dépourvus.
            En effet, bâtir un nouveau système démocratique implique une démarche de la base vers le haut afin de recueillir les aspirations des populations dont l’issue pourrait se traduire par une nouvelle Constitution. Dans ce cadre, les « ex-bénévoles » auraient un rôle primordial à jouer dans l’ensemble du processus allant de la collecte des « doléances » au niveau local jusqu’à la synthèse finale. Ce nouveau type d’engagement serait enfin profitable à  la population et au lieu de servir  le Système.

Il est vrai que le boycott du bénévolat et des dons produira des effets collatéraux indésirables notamment sur des populations vulnérables. Néanmoins, depuis des décennies, la mise en œuvre de politiques néolibérales de casse sociale, de destruction des services publics… a eu des effets autrement plus néfastes sur l’ensemble de la société. Pour changer le système, il faut d’abord faire table rase, se débarrasser de tout poison et dépolluer la démocratie pour construire ensemble un projet à long terme en vue du bien commun. 

Bernard CONTE

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