Ni
arsenic, ni cyanure
À l’issue du premier
tour des élections présidentielles deux candidats restent en lice :
Emmanuel Macron et Marine Le Pen, deux marionnettes manipulées par l’État
profond.
Marine,
l’épouvantail
Marine, nouvelle gérante
de la SARL Le Pen, n’est présente sur la scène politique que pour un rôle de faire-valoir.
À l’instar de son père Jean-Marie en 2002, elle va susciter la levée d’un
« front républicain » qui fera plébisciter son adversaire du second
tour de l’élection. Dans le cas très improbable où elle serait élue, comme
Donald Trump elle rentrerait rapidement dans le rang pour imposer une politique
conforme aux désirs de ses sponsors liés à l’État profond.
Emmanuel, Lélio
Emmanuel Macron est la
« pochette surprise » de cette élection. Lui aussi est une
marionnette de la Commedia dell'arte (Lélio, par exemple) manipulée par l’État profond. Son élection,
quasiment assurée, ouvrira la voie à un néolibéralisme décomplexé car
officiellement plébiscité par le peuple.
En fait, le choix au
second tour de l’élection présidentielle se résume entre ingérer de l’arsenic
ou du cyanure. Les souffrances seront voisines et l’issue sera fatale dans les
deux cas.
Menu
restreint
Pour ma part, ce menu
concocté par l’État profond ne me convient pas et je l’estime très dangereux
pour l’immense majorité d’entre nous. Dans ces conditions, j’exercerai mon
droit de retrait et j’irai à la pêche le 7 mai et mon choix se fera entre la pêche
à la ligne ou la pêche à pied.
Je n’irai même pas voter
blanc car mon vote serait compté dans la participation. Je ne culpabilise pas
non plus car le choix des candidats n’est pas démocratique, ils sont tous
cooptés (500 signatures) et les candidats majeurs sont imposés par l’État
profond. Ce n’est qu’un simulacre de démocratie, une pseudo-démocratie. (voir :
La démocratie de connivence et
l’anéantissement de la France, https://www.legrandsoir.info/la-democratie-de-connivence-et-l-aneantissement-de-la-france.html)
Comment
changer les choses ?
Les
candidats sont des produits du Système qui nous les vend comme il le fait pour
n’importe quel bien ou service. Pour changer les choses, il faut s’attaquer
directement au Système. C’est une machine sophistiquée dont les rouages sont
bien huilés et protégés mais tout système possède des failles qui peuvent être
exploitées.
En
effet, pour asseoir et perpétuer leur domination, les 0,1% ont besoin d’un
soutien, sous diverses formes, du reste de la population. Réduire et même
supprimer ce soutien paralyseraient le système. Fragilisée, puis à l’agonie, la
structure de domination s’effondrera alors d’elle-même.
La suppression du
soutien passe par des moyens qui ne sortent pas de la légalité comprenant
l’arrêt du bénévolat et des dons, l’utilisation de la consommation comme une
arme et la désobéissance civile.
Le boycott
du bénévolat
Le
bénévolat concerne plus de 20 millions de personnes et s’exerce dans de
nombreux domaines [social caritatif (27%), sport (24%), loisirs (21%), jeunesse
éducation populaire (18%), culture (17%), environnement (9%) santé, recherche
médicale, aide aux malades (8%), solidarité internationale (7%), formation,
emploi, insertion économique (7%), autres (16%)]. Un arrêt de ces activités
désorganiserait le fonctionnement de nombreux secteurs de la vie sociale.
Le boycott
des dons
En
2015, 1,2704 milliard d’euros ont été collectés par 145 associations majeures.
Les églises (catholique et protestante) ont collecté environ 0,5 milliard tandis que les partis politiques ont
officiellement reçu 94 millions d’euros. Les dons représentent un montant non
négligeable et ils permettent le fonctionnement effectif de nombreux
dispositifs.
Tarir une source de
financement des activités sociales et politiques que les gouvernements
devraient financer, mais ne le font pas pour ne pas amputer les profits de leur
sponsors, est en mesure d’insérer des grains de sable dans les rouages bien
huilés de l’appareil d’exploitation et de contrainte au service du capitalisme
de connivence qui gère la démocratie des copains et des coquins.
Le boycott
de la consommation
Dans
le domaine de la consommation, le boycott est l’expression non violente du
pouvoir du consommateur. Les profits naissent de la vente de biens et de
services. Décider de ne pas acheter constitue une menace pour le chiffre
d’affaires, les bénéfices de l’entreprise visée et par suite pour les
dividendes des actionnaires.
Se
poser la question de ce que l’on cautionne à travers son acte d’achat permet de
devenir acteur de sa consommation. A partir de la traçabilité de la production
les consommateurs peuvent cibler leurs actions de boycott et mettre au pas les
acteurs du capitalisme des copains.
La
désobéissance civile
L’arsenal
précédent peut être complété par des actions de désobéissance civile. Il s’agit
en fait d’actions de boycott dans d’autres domaines que le bénévolat, les dons
et la consommation.
Par exemple,
l’abstention de vote est un acte de désobéissance civile car le vote est un
droit en non un devoir. Et ne pas voter est un acte de désobéissance au système
si l’on considère qu’il n’est pas démocratique. « Faire l’amour tous les 5
ans, est-ce une vie sexuelle ? Alors voter tous les 5 ans, est-ce une
démocratie ? » (http://www.lalibre.be/actu/belgique/ces-citoyens-qui-veulent-tout-autre-chose-55144fac35707e3e9420787a ).
De
même, ne plus faire le tri sélectif des déchets, privilégier les circuits
courts, acheter des produits d’occasion (sans TVA)… sont aussi des actions de
désobéissance.
Par
contre, des actes de désobéissance civile comme le non-paiement de l’impôt sont
à proscrire car le système réagirait par la contrainte car la loi l’y autorise.
Boycott et
reconstruction de la démocratie
Le boycott du bénévolat au
service du Système pourrait « frustrer » de nombreux bénévoles et
donateurs. Le processus de reconstruction de la démocratie pourrait faire appel
aux bénévoles désœuvrés ainsi qu’aux donateurs dépourvus.
En
effet, bâtir un nouveau système démocratique implique une démarche de la base
vers le haut afin de recueillir les aspirations des populations dont l’issue
pourrait se traduire par une nouvelle Constitution. Dans ce cadre, les « ex-bénévoles »
auraient un rôle primordial à jouer dans l’ensemble du processus allant de la
collecte des « doléances » au niveau local jusqu’à la synthèse finale.
Ce nouveau type d’engagement serait enfin profitable à la population et au lieu de servir le Système.
Il est vrai que le
boycott du bénévolat et des dons produira des effets collatéraux indésirables
notamment sur des populations vulnérables. Néanmoins, depuis des décennies, la
mise en œuvre de politiques néolibérales de casse sociale, de destruction des
services publics… a eu des effets autrement plus néfastes sur l’ensemble de la
société. Pour changer le système, il faut d’abord faire table rase, se débarrasser
de tout poison et dépolluer la démocratie pour construire ensemble un projet à
long terme en vue du bien commun.
Bernard CONTE
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