L'humour est un excellent vecteur pour véhiculer les messages.
Mon ennemi, c’est la finance… !
Par Charles Sannat- Au COFFRE
Publié le 22 novembre 2013
Par Charles Sannat- Au COFFRE
Publié le 22 novembre 2013
Mes chères contrariennes, mes chers contrariens !
J’espère que l’édito du jour va vous plaire, en tout cas, moi, il me plaît
bien, normal vu que c’est moi qui l’écris, mais plus sérieusement, je vous ai
déniché deux petites perles aujourd’hui. L’une plutôt inquiétante sur l’avenir
de votre papier toilette… heu pardon, sur l’avenir de votre monnaie, l’euro, et
l’autre carrément scandaleuse sur les banques…
Sur des bases purement macroéconomiques, l’Allemagne devrait sortir de la zone euro !
Eh non mes chers lecteurs, ce n’est pas moi qui le dis, bien que je le pense
très fort comme vous le savez. C’est le dernier titre du tout dernier Flash de
la recherche économique de NATIXIS (oui, c’est bien ça, une banque).
Je vais vous citer le résumé de cette note car il est très important que vous
en ayez bien conscience (vu que pour une fois, ce n’est pas moi qui vous le dis
!!).
« Il existe bien sûr de nombreuses raisons non économiques (politiques,
géostratégiques…) pour former une union monétaire. Mais nous nous limitons ici
aux arguments purement macroéconomiques, qui conduisent à penser que l’Allemagne
devrait sortir de la zone euro :
• asymétrie des cycles entre l’Allemagne et le reste de la zone euro ;
• liens économiques s’affaiblissant entre l’Allemagne et le reste de la zone euro ;
• asymétries structurelles entre l’Allemagne et le reste de la zone euro (structure sectorielle de l’économie, comportement d’épargne et démographie, règles du marché du travail) ;
• besoins différents de l’Allemagne et du reste de la zone euro en ce qui concerne la politique de change ;
• incapacité de la zone euro hors Allemagne à réaliser des « dévaluations internes ».
• liens économiques s’affaiblissant entre l’Allemagne et le reste de la zone euro ;
• asymétries structurelles entre l’Allemagne et le reste de la zone euro (structure sectorielle de l’économie, comportement d’épargne et démographie, règles du marché du travail) ;
• besoins différents de l’Allemagne et du reste de la zone euro en ce qui concerne la politique de change ;
• incapacité de la zone euro hors Allemagne à réaliser des « dévaluations internes ».
En résumé, l’économie de l’Allemagne diverge tellement des économies du reste
de la zone euro, les différences de structures sont telles, que l’hétérogénéité
de la zone euro n’est plus compatible avec sa survie à terme.
Conclusion logique, nous allons évidemment vers une « reconfiguration »
(terminologie politiquement correcte pour éviter de dire « explosion ») de la
zone euro et donc de notre monnaie.
Je vous laisse imaginer la tête de vos comptes en nouveaux francs gérés par
Pierrot le fou, pardon, par sa sainteté notre ministre de l’Économie et de nos
finances (béni soit son nom)… Il n’est pas dit qu’une sortie de la zone euro
pilotée par ces ectoplasmes se passent vraiment très bien pour nous, le commun
des mortels du bas.
Vous pouvez donc poursuivre dans l’incantatoire « ça ira mieux demain » ou
encore « le pire n’est jamais sûr », ou vous préparer. Je vous incite évidemment
grandement à cette deuxième solution.
Je vous appelle donc encore une nouvelle fois à débancariser. Et ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit ! Débancariser ne veut pas dire fermer son compte en banque et vivre de troc dans une tribu d’Amazonie. Débancariser c’est un processus qui vise à réduire votre exposition aux banques, aux placements financiers et à la monnaie en privilégiant autant que faire se peut les actifs tangibles. Pour le reste, nous avons tous besoin d’être prélevés et de pouvoir recevoir des virements… mais prenez vos précautions.
Je vous appelle donc encore une nouvelle fois à débancariser. Et ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit ! Débancariser ne veut pas dire fermer son compte en banque et vivre de troc dans une tribu d’Amazonie. Débancariser c’est un processus qui vise à réduire votre exposition aux banques, aux placements financiers et à la monnaie en privilégiant autant que faire se peut les actifs tangibles. Pour le reste, nous avons tous besoin d’être prélevés et de pouvoir recevoir des virements… mais prenez vos précautions.
Mon ennemi, c’est la finance mais je leur fais tout plein de cadeaux en cachette !
C’est un sacré micmac sur lequel Médiapart a mis le doigt il y a quelques
jours. Du coup, je suis allé vérifier et c’est bien vrai de vrai. Bon, c’est
super technique et terriblement abscons (histoire que monsieur et madame Michu
n’y comprennent que dalle sinon ils pourraient avoir envie de sortir les
fourches et les piques).
Car ce n’est pas une affaire… mais deux pour le prix d’une dans ce « simple »
article n°60 du projet de loi de finance 2014 ! C’est énorme !
Bon, le premier sujet c’est protéger les collectivités dirigées par des bras
cassés à la limite de l’intégrité intellectuelle qui, pour ne pas augmenter les
zimpôts de leurs administrés, sont allés chercher les crédits les moins chers…
et les plus compliqués ! Rien que le fait que ce soit compliqué était suffisant
normalement pour leur mettre une puce à l’oreille. Mon grand-père, un grand sage
devant l’éternel, m’a toujours expliqué que lorsque l’on ne comprend pas… on ne
fait pas et on signe encore moins ! Bref, comme toutes ces collectivités sont
désormais coulées par des crédits indexés sur l’évolution inverse du cours du
cacao pondéré d’un coefficient majorateur de 10 000 pour que le total finisse
par coûter très cher au con-tribuable, il fallait bien trouver une solution. La
solution c’est évidemment l’intervention de l’État (c’est-à-dire du
con-tribuable aussi mais sur une base plus large… là, ce sont tous les
con-tribuables plutôt qu’uniquement ceux de la ville dont le maire a fait le
couillon en signant un truc qu’il n’avait pas compris du tout dans le meilleur
des cas, puisque dans le pire il avait bien pigé mais l’a fait quand même). Bon,
passons, on fait fond avec votre pognon et on le donne en gestion… à une banque,
en général celle à la source des problèmes… mais n’insistons pas là-dessus,
l’AMF pourrait me tomber dessus pour outrage à autorité bancaire, ce qui est
nettement plus dangereux qu’un outrage au président de la République (mamamouchi
1er).
Bon, la deuxième info contenue dans cet article 60 est nettement plus
croustillante mais il me semble que Médiapart est passé à côté (je n’ai pas pu
lire l’article en entier, donc s »il y a un abonné parmi vous… je suis preneur
de ces précisions).
Petit retour en arrière pour bien comprendre le scandale et l’immense cadeau
juridique et donc financier fait aux banques (heu madame l’AMF, à partir de ce
niveau de mon texte, si tu pouvais arrêter ta lecture et regarder ailleurs, ce
serait sympa car je sens que je ne vais pas être très gentil).
Des banques incompétentes (ne le dites pas à l’AMF, ils préfèrent sanctionner
des blogueurs que des banquiers dangereux).
Vous avez en annexe cet article d’Europe 1 qui nous annonçait une super bonne
nouvelle, à savoir que les banquiers étant nuls et ne sachant même plus nous
faire un contrat de prêt qui tienne la route, ils se faisaient désormais
condamner… Il faut dire qu’en plus les juges, que l’on peut critiquer si l’on
veut, ne sont pas forcément très pro-banquier surtout si leur carte bleue a été
coupée la veille par le gentil « conseiller » vu que le juge était à découvert,
vu qu’il avait reçu des factures et qu’il avait dû les payer… Bref, les juges ne
roulent pas sur l’or donc les fins de mois pas faciles, ils peuvent connaître
aussi.
« En cas d’erreur, il se passe quoi ? Problème : certaines banques se
trompent en calculant le TAEG ou le TEG. La question se poserait dans 50 % à 75
% des emprunts selon l’association des usagers des banques (Afub). Toutefois,
l’association précise qu’il faut que l’erreur soit supérieure à un dixième de
point pour porter l’affaire en justice. La loi stipule que si la faute de la
banque est reconnue, elle doit appliquer le taux d’intérêt légal en vigueur au
moment du prêt, qui s’élève pour l’année 2013 à 0,04 %. À peu de chose près,
l’emprunteur devra rembourser uniquement le capital auquel il a souscrit, voire
récupérer une partie des intérêts de ce qu’il a déjà payé. »
Et là, vous devez commencer à comprendre le problème… Si 75 % des ménages
commencent à ne plus payer les intérêts sur leur crédit ça va faire comme qui
dirait un vilain trou dans les bilans de nos banques déjà pas fameux (quoi que
nous interdise de dire l’AMF, les bilans des banques sont moisis, que ça vous
plaise ou non).
Donc panique chez les banquiers, et l’un des anciens patrons de la BNP vient
de se faire nommer à Bercy pour laisser un peu plus de temps à Pierrot
Moscovenivedivessie pour aller jouer avec Marie-Charlène et pouvoir baigner le
chat… Oui ça prend du temps d’élever un chat et avec son agenda de ministre,
c’était pas facile. La SPA se faisait menaçante, donc du coup, à l’Élysée, on
lui a refilé un quatre/cinquième, il pourra s’occuper du chat le mercredi…
Pendant ce temps la BNP pardon je m’égare, passons, l’AMF veille (mais vous
m’avez compris). C’est toujours une excellente idée de faire garder un troupeau
par un loup… même papy me le disait déjà quand j’étais gosse. Donc quand la
bergerie est bien gardée donc la loi, ça donne ça :
« II. – Sous réserve des décisions de justice passées en force de chose
jugée, sont validés les contrats de prêt et les avenants à ces contrats conclus
antérieurement à la publication de la présente loi entre un établissement de
crédit et une personne morale, en tant que la validité de la stipulation
d’intérêts serait contestée par le moyen tiré du défaut de mention du taux
effectif global prescrite par l’article L. 313-2 du code de la consommation, dès
lors que ces contrats et avenants indiquent de façon conjointe
1° le montant ou le mode de détermination des échéances de remboursement du
prêt en principal et intérêts ;
2° la périodicité de ces échéances ;
3° le nombre de ces échéances ou la durée du prêt. »
Hahahahahahahahaha….En clair, la loi est rétroactive, protège les banquiers
de tout vice de forme passé, présent et futur, force les clients à raquer
jusqu’à ce que ruine s’ensuive, et accessoirement empêche ces vilains juges de
protéger la veuve et l’orphelin (ce qui ma foi me semble être quand même le sens
de leur engagement).
Les banquiers sont tellement nuls (mais l’AMF ne le sait pas, chuuut !),
qu’il faut leur pondre une loi sur mesure disant que si dans le contrat de prêt
(qui en général fait plus de 30 pages) ils ont indiqué la « périodicité de ces
échéances » alors le contrat est bon… Et ça c’est un beau cadeau, car même le
banquier le plus crétin pense à écrire dans le contrat de 30 pages qu’il faut
payer votre mensualité… tous les mois !
Alors oui, ainsi fonctionne notre socialie, où l’ennemi sans visage de notre
haut et grand mamamouchi normal 1er était un ennemi sans visage… celui de la
finance ! Heureusement qu’ils n’étaient pas copains…
Au fait, je n’ose à peine le dire, mais à mon avis, ils se sont plantés dans
la rédaction de la loi, car ils ont écrit : « entre un établissement de crédit
et une personne morale » et jusqu’à nouvel ordre, un particulier n’étant pas une
personne morale, il y a peut-être moyen de moyenner si vous voyez ce que je veux
dire. Comme quoi, il peut y avoir encore plus con qu’un banquier… un banquier
qui écrit une loi pour un ministre des Finances, hahahahahaha, qu’est-ce qu’on
rigole quand même !
Restez à l’écoute.
À demain… si vous le voulez-bien !!
Ceci est un article ‘presslib’, c’est-à-dire libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Le Contrarien Matin est un quotidien de décryptage sans concession de l’actualité économique édité par la société AuCOFFRE.com. Article écrit par Charles SANNAT, directeur des études économiques. Merci de visiter notre site. Vous pouvez vous abonner gratuitement www.lecontrarien.com.
Note de Natixis
Projet de Loi de Finance
Article d’Europe 1
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