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mardi 22 octobre 2024

La marmite France commence à bouillir (selon un sondage récent)

 La fracture entre les français et Macron est consommée, confirme un sondage exclusif. Pour 84% les politiques doivent être pénalement responsables 

 Publié par Brujitafr le 22 Octobre 2024, 11:12am

La fracture entre les français et Emmanuel Macron est consommée, confirme un sondage exclusif

Les situations nationale et internationale sont préoccupations de tous les Français avec la montée des zones de conflits et les engagements successifs de la France en Ukraine à coup de dizaine de milliards. Sur le plan intérieur, depuis la nomination très tardive du gouvernement Barnier, les mauvaises nouvelles se succèdent : comment financer le remboursement de la dette devenue gigantesque ? L’annonce tardive de la dérive massive des comptes publics a-t-elle affecté le vote des législatives ? Quelles sont les zones géographiques aux plus grands risques de conflits généralisés ? À quel point la fracture entre le président Macron et les Français est-elle consommée ? Une commission covid pour évaluer les politiques mises en place est-elle souhaitée ? À l’aube de la nouvelle campagne de vaccination covid comment les français perçoivent-ils l’efficacité de ces thérapies expérimentales et les effets secondaires ?

Afin de répondre à toutes ces questions, un sondage a été effectué ce 10 octobre 2024 sur un échantillon représentatif de 1200 français. Cette enquête a été effectuée par l’institut MIS Group pour le compte de France-Soir et de l’association BonSens.org. 

En temps normal, les sondages utilisent des échantillons de 1000 personnes répartis selon la méthode des quotas, cependant augmenter le nombre de sondés permet des analyses bien plus fines.

 

Les résultats principaux

  • Sur leur situation personnelle : 43 % des Français estiment que leur situation s’est aggravée au cours des six derniers mois. Et 70 % tiennent Emmanuel Macron et son gouvernement pour responsables.
  • Confiance dans l’exécutif : 59 % désapprouvent la politique d’Emmanuel Macron et/ou pensent qu’il mène le pays dans la mauvaise direction. 59 % n’ont pas confiance dans le gouvernement et 58 % estiment que Michel Barnier ne changera rien.
  • Le risque de guerre nucléaire est de plus en plus important pour 67 %. 61 % évaluent que l’on ne doit pas envoyer de troupes en Ukraine et 50 % estiment que la France ne devrait pas envoyer d’armes dans les pays en guerre. Pour 62 %, le vote des députés européens du 20 septembre 2024 permettant les frappes profondes dans le territoire russe présente un réel problème pour la paix.
  • Sur la corruption et la responsabilité des politiques : 68 % qui jugent la corruption trop importante en France et 84 % estiment que les politiques devraient être tenus pénalement responsables de leurs actes.
  • Sur la dette et les comptes de la nation : 85 % jugent la dette trop élevée et 54 % que les comptes de la nation ont été maquillés. Il est important de noter que moins de la moitié déclarent qu'ils n'auraient pas changé leur vote et 15 % qu'ils l'auraient modifié pour les législatives s’ils avaient été au courant du dérapage des comptes publics. 74 % ne sont pas prêts à payer plus d’impôts pour rembourser la dette.
  • La censure devient de plus en plus importante pour 57 % et 40 % jugent que l’on devrait mettre fin aux subventions des médias.
  • 50 % demandent une commission covid pour comprendre comment les fonds ont été dépensés et leur impact. 48 % estiment qu’il y a beaucoup d’effets secondaires de la vaccination et seulement 37 % jugent que la politique vaccinale est un succès. La commission covid devraient permettent de restaurer bien des éléments de pollution informationnelle sur les choix de la politique sanitaire et des mesures prises.
  • En termes de politique nationale, 75 % estiment que la France doit mieux contrôler sa politique migratoire comme le font d’autres pays.
  • Si des élections avaient lieu demain, les français favoriseraient les forces politiques qui défendent les intérêts nationaux 58 % et pour 35 % celles qui diminuent les soutiens financiers à l’Ukraine.
  • Sur les degrés d’information, les Français semblent mal informés sur la balance bénéfice risque des thérapies géniques contre la covid, ou que des traitements ont fait preuve d’efficacité dans de nombreuses études et que les risques qui leur étaient prêtés étaient fallacieux et trompeurs. Par exemple l’étude trompeuse Pradelle Lega qui estimait que 17 000 personnes pourraient être décédés de la prise d’hydroxychloroquine était trompeuse, elle a été rétractée le 22 aout 2024, cependant subsistent les éléments de désinformation. Les français semblent moins bien informés sur les traitements contre le covid puisque 40 % ne savent pas répondre alors que pour d’autres éléments cette proportion est bien inférieure.

Sur la situation des français

L’objectif primaire de ce sondage est de comprendre la perception des français sur la situation et la réponse des politiques à cette situation. Sont-ils à la hauteur ? Prennent-ils les bonnes décisions ?

Pour 43 %, leur situation personnelle économique s’est aggravée au cours des six derniers mois alors qu’elle ne s’est améliorée que pour 9 %. Un véritable séisme, alors que l’endettement de la France a augmenté de manière gigantesque.

GSFS01 - Situation personnelle des français

Pour 52 %, les produits alimentaires et pour 39 % l’énergie électrique sont les domaines les plus sensibles à la hausse des prix ces derniers mois.

GSFS01 - Les produits les plus sensibles à la hausse des prix

70 % tiennent Emmanuel Macron et le gouvernement français responsable des difficultés économiques françaises, loin devant l’Europe et Ursula von der Leyen.

GSFS03 - qui est responsable

Ceci se traduit par le fait que 59 % désapprouvent la politique d’Emmanuel Macron, dont 42 % pensent qu’il mène le pays dans la mauvaise direction.  À l’opposé, seuls 6 % approuvent.  Le séisme politique est donc consommé.

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GSFS04 - evaluation de la politique de Macron

Sur les éléments de détails de la politique, 75 % sont d’accord que la France devrait mieux contrôler sa politique migratoire comme le font beaucoup de pays, 63 % pensent que la France devrait cesser d’accepter de nouveaux migrants en provenance de tous pays. Les français sont scindés en deux clans avec 30 % qui attribuent les difficultés économiques de la France aux sanctions imposées contre la Russie et 30 % qui ne considèrent pas cela comme un facteur important. Idem pour la montée du Rassemblement national au premier tour des élections législatives puisque 41 % se déclarent non catastrophés. Quant à la position de la France dans l’Europe, elle divise aussi : 33 % pensent qu’il n’est pas rentable pour nous de continuer à rester dans l’UE et 35 % l’opposé. La différence entre les deux est non significative.

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GSFS05 - Evaluation politique étrangère

Une seconde question sur la direction prise par le pays.  58 % pensent qu’Emmanuel Macron dirige le pays dans la mauvaise direction. Seul 3 % dans la bonne direction !

GSFS05 - Evaluation de la conduite du président

La situation est délicate sur le plan national avec une évaluation très sévère de l’action du président Macron. Sur le plan international, c’est plus marqué encore puisque 65 % pensent que l’influence de la France baisse. Une ultra minorité de 5 % pensent qu’elle augmente !

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GSFS07 - Place de la France dans le monde

Quand on évoque les pays qui posent une menace sur la sécurité de la France, 54 % citent la Russie.

GSFS08 Pays représentant le plus grand risque

Et 49 % jugent le Moyen-Orient comme la région du monde d’où vient la plus grande menace pour la sécurité internationale.

GSFS09 region représentant la plus grande menace

Pour 67 % des interrogés, le risque de guerre nucléaire est de plus en plus présent dans le monde. 50 % pensent que la France ne doit pas envoyer d’armes dans les pays en guerre. 20 % seulement évaluent que le gouvernement français fait tout ce qu’il peut pour arrêter la guerre au Moyen-Orient. De plus, le vote des députés européens du 20 septembre permettant les frappes profondes sur le territoire russe constitue un réel danger pour la paix pour 62 % des sondés. 61 % jugeant que la France ne doit pas envoyer de troupes en Ukraine pour participer aux hostilités et 50 % que l’aide de la France à l’Ukraine doit diminuer (22 % ne sont pas d’accord).

GSFS09 - evaluation des risques liés au conflit

La France, pays de la diplomatie, serait-elle sur le point d’avoir perdu toute influence sur la scène internationale en jouant un rôle dangereux sans l’approbation du Parlement français ni référendum.

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Sur les points spécifiques liés à la politique intérieure et les affaires récentes.  La confiance dans le gouvernement n’est vraiment pas au beau fixe malgré le changement de premier ministre. 57 % n’ont pas confiance dans le gouvernement et 58 % pensent que le gouvernement Barnier ne changera rien. Pour 68 % la corruption est trop élevée en France. 

Pour 85 %,c’est-à-dire tous bords politiques confondus, l’endettement est trop élevé et le déficit est largement supérieur au 4 % attendus pour 73 %. Ce qui montre que les français sont attentifs à l’état des finances du pays puisque ces informations datent de début septembre 2024. Plus concernant encore, 54 % des Français jugent que les comptes de la nation ont été maquillés par le gouvernement Macron, franchissant ainsi une ligne rouge. Entre l’absence de confiance dans le gouvernement et le président, un point critique est que 84 % pensent que les politiques devraient être pénalement responsables de leurs actes.

Quant à l’usage des fonds publics pour la gestion de la crise covid, 50 % sont d’accord que le gouvernement devrait mettre en œuvre une commission covid comme c’est le cas dans bien des pays afin d’évaluer la politique et les dépenses. Cela se traduit par le fait que seuls 36 % pensent que le gouvernement a bien géré la crise covid (37 % pensent le contraire et 24 % ne savent pas).

GSFS10 - evaluation sur divers élements politique intérieure

La censure dans les médias est de plus en plus visible pour 57 %. Les français ne sont plus dupes des diverses communications et 40 % pensent que les subventions aux médias devraient être totalement suspendues, seuls 20 % ne sont pas d’accord.

À l’approche des élections américaines, 48 % estiment que l’alliance républicaine Trump/Kennedy ne doit pas remporter les élections américaines. Seulement 16 % estiment qu’elle doit les remporter.  Ceci ne correspond aucunement aux derniers sondages qui donnent Trump à 56 % devant Kamala, mais fournit une illustration de la propagande informationnelle sur ces élections qui sévit en France.

 Quand on interroge les français pour savoir si leur vote aux législatives aurait été modifié s’ils avaient su que le déficit était bien plus important que prévu, la réponse est surprenante.  49 % déclarent qu’ils n’auraient pas changé leur vote. Ont-ils déjà pris cette information en considération ? Cependant, 15 % déclarent qu’ils auraient probablement modifié leur vote. Et 33 % d’entre eux auraient voté pour le Rassemblement National ou 17 % pour le Nouveau Front Populaire. 

#Macron veut aider la #Russie… après avoir menacé de l’attaquer : une position schizophrénique !

GSFS11 - Modification de leur vote

Cette information est importante, car un écart de 15 % peut énormément jouer dans les élections. Le Conseil constitutionnel devrait se pencher sur cette irrégularité qui entraine un biais électoral essentiel. Il n’est donc pas étonnant que 68 % évaluent la corruption trop importante en France.

GSFS13 Pour qui auriez vous voté?


Sur le financement de la dette

Nous avons vu plus haut que 85 % estiment la dette est trop importante. Pour la résorber, 74 % ne sont pas prêts à payer plus d’impôts.  Ni le grand emprunt (22 % d’accord), ni l’impôt type impôts de guerre (19 % d’accord) emportent l’adhésion des sondés. Le gouvernement devra donc trouver d’autres sources financement s’il ne veut pas subir la foudre des français.

GSFS14 financement de la dette

 

Sur la covid

La période covid est toujours présente dans les esprits puisque 50 % estiment qu’il faudrait une commission covid pour évaluer l’efficacité et les dépenses. Malgré le fait que de nombreuses études montrent l’inefficacité des mesures covid et du confinement, 57 % ont toujours l’impression que ces mesures étaient utiles. Beaucoup plus mitigés sur la vaccination comme seuls 37 % estiment que la politique de vaccination est un succès (33 % ne sont pas d’accord avec cette affirmation et 23 % ne savent pas). Cependant, le message du gouvernement qu’il n’y a pas d’effets secondaires de la vaccination n’emporte plus l’adhésion : 48 % sont d’accord qu’il y a beaucoup d’effets secondaires.  Un élément de pollution informationnelle supplémentaire que le gouvernement aura à gérer, bien loin des messages publicitaires qui se révèlent mensongers. L’importance de la commission covid apporterait probablement un complément d’information à ces personnes. Sur les traitements contre la covid, 40 % déclarent ne pas savoir s’il y a des traitements efficaces. On peut le regarder comme 60 % ont un point de vue, et celui-ci est fragmenté puisque 18 % sont d’accord pour dire qu’il y a des traitements efficaces et 17 % qu’il n’y en a pas !

Quant à l’étude trompeuse Pradelle Lega, elle a fait bien sûr des dégâts. En effet, 23 % sont d’accord pour dire qu’une étude a montré que l’hydroxychloroquine aurait causé la mort de nombreuses personnes dans le monde et seulement 16 % des interrogés savent que cette étude a été rétractée et que cette assertion était donc fausse et trompeuse.  Une illustration supplémentaire de la pollution informationnelle.

GSFS15 Periode covid

Intentions de vote en cas de prochaines élections

58 % favoriseraient les forces politiques qui poursuivent en priorité les intérêts nationaux et 15 % celles qui soutiennent en priorité les intérêts de l’Union européenne.

GSFS15 Priorités nationales

35 % soutiendraient les forces qui soutiennent une réduction du soutien à l’Ukraine.

GSFS16 Soutien à l'Ukraine

Et 33 % soutiennent les forces politiques qui proposent une participation complète aux missions de l’Otan.

GSFS17 Soutien à l'Otan

Enfin, sur le vote aux élections présidentielles, 32 % déclarent avoir voté pour Macron et 32 % pour Le Pen, 9 % ne voulant pas répondre. Alors que les élections ont été remportées par Emmanuel Macron (EM) avec 58,5 % (vs 41,5 % pour Marine Le Pen). Soit 38,5 % des inscrits votant pour EM et 27,26 % pour MLP. Cette analyse est intéressante, car les 9 % qui ne veulent pas répondre ont pour une majeure partie probablement voté pour EM en 2022, afin qu’il atteigne les 38,5 %. Ces personnes ont-elles pris conscience des problèmes qu’Emmanuel Macron rencontre dans le pays et préfèrent ne plus déclarer avoir voté pour lui ? Un signe supplémentaire de désaveu.  Une interprétation alternative pourrait être que le sondage de 2022 n’était pas aussi sincère que certains ont voulu faire croire.

GSFS18 vote en 2022

Parmi les interrogés, 31 % déclarent avoir voté pour le RN aux européennes, consacrant sa place de premier parti.

GSFS19 vote aux européennes

Et 32 % des sondés ont voté pour le RN aux législatives, loin devant le NPF avec 18 %

 GSFS20 - vote legislatives


Sur le sondage

L'étude BonSens.org et France-Soir analysée par FranceSoir.fr sur la situation, en France, à l’international menée du 10 au 11 octobre 2024 sur un échantillon représentatif de la population française de 1200 personnes. Méthode des quotas sur les critères de sexe, âge, catégorie socio-professionnelle et répartition géographique. L'enquête a été réalisée par MIS Group pour l’association Bonsens.org et la société Shopper Union France SAS qui publie et édite le site www.francesoir.fr  

Tout sondage comporte statistiquement des marges d'erreurs, réduites en l'espèce de par la taille de l'échantillon de 1200 personnes. Toute personne a le droit à consulter la notice prévue par l'article 3 de la loi.

Marge d'erreur

mardi 27 août 2024

La naissance "programmée" du mouvement Hippie

 Le village des damnés

Cet article est la traduction du premier chapitre du livre de David MacGowan, Weird Scenes Inside The Canyon.

L'histoire étrange, mais néanmoins véridique, du Laurel Canyon et de la naissance de la génération hippie.

Morrison jeune

Avant qu'il ne devienne le Lizard King : l'amiral de l'U.S. Navy George Stephen Morrison et son fils,
James Douglas Morrison, sur le pont de l'USS Bon Homme, en janvier 1964

Télécharger l'article en pdf

 

"There’s something happening here
What it is ain’t exactly clear"


"Je crois que de nos jours, surtout aux States, vous devez être un politicien ou un assassin ou quelque chose de ce genre pour devenir une vraie superstar"
Jim Morrison

 

   Joignez-vous à moi, si vous en avez le temps, pour une petite balade qui nous entraînera sur le chemin de la mémoire, en un temps, il y a de cela près de quatre décennies et demie, où l'Amérique avait pour la dernière fois envoyé des troupes en uniformes se battre pour imposer, au cours d'un conflit sanglant, la hmmm... « démocratie » à une nation souveraine.

    Nous sommes dans la première semaine d'août 1964, et des navires de guerre américains sous le commandement de l'amiral de la Navy George Stephen Morrison ont prétendument subi une attaque lors d'une patrouille dans le Golfe du Tonkin, au Vietnam. Cet événement, baptisé « l'incident du Golfe du Tonkin », va entraîner l'adoption immédiate par le Congrès américain de la Résolution du Golfe du Tonkin, qui était, de toute évidence, préparée à l'avance. Cette résolution va rapidement entraîner l'immersion de l'Amérique dans le bourbier vietnamien. À la fin du conflit, plus de cinquante mille cadavres américains vont joncher les champs de bataille du Vietnam, du Laos et du Cambodge, aux côtés de millions de cadavres de sud-asiatiques.

   Pour information, il apparaît que l'incident du Golfe du Tonkin diffère quelque peu des autres provocations supposées qui ont conduit ce pays à la guerre. Il ne s'agissait pas, comme nous l'avons vu à de nombreuses reprises, d'une opération « sous faux drapeau » (en d'autres termes, une opération lors de laquelle l'Oncle Sam s'attaque lui-même, puis pointe un index accusateur vers quelqu'un d'autre). Il ne s'agissait pas non plus d'une attaque délibérément provoquée, comme nous avons, là aussi, pu le constater à de nombreuses reprises par le passé. En réalité, le Golfe du Tonkin est une « attaque » qui n'a jamais eu lieu. Il est maintenant très largement admis, en dehors des cercles officiels, que l'incident a été entièrement inventé (il est en revanche tout à fait possible que l'intention des militaires américains était de provoquer une réponse défensive, qui aurait alors été présentée comme une attaque-surprise contre les navires américains. Les navires en question étaient en mission de collecte de renseignements, et se comportaient d'une façon très provocante. Il est tout à fait possible que, les forces vietnamiennes ne répliquant pas comme prévu, l'Oncle Sam ait décidé de se comporter comme si elles l'avaient tout de même fait).

    Malgré tout, les USA allaient bombarder le Vietnam Nord aveuglément au début du mois de février 1965, et ce sans déclaration de guerre préalable ni raison valable pour entrer en guerre. Le mois de mars de la même année marquait le début de la tristement célèbre « Operation Rolling Thunder ». Au cours des trois années et demie suivantes, des millions de tonnes de bombes, de missiles, de roquettes, d'armes incendiaires et d'agents chimiques allaient être déversées sur le peuple vietnamien, au cours de ce qui ne peut être décrit autrement que comme l'un des pires crimes contre l'humanité jamais perpétré sur cette planète.

   C'est également en mars 1965 que le premier soldat américain en uniforme posa officiellement le pied sur le sol vietnamien (bien que des unités des forces spéciales, présentées comme des « conseillers » et des « formateurs » s'y trouvaient depuis au moins quatre ans, et probablement depuis plus longtemps). Dès le mois d'avril 1965, 25 000 gamins américains en uniforme, dont la plupart étaient de grands adolescents à peine sortis du lycée, se retrouvaient à patauger dans les rizières du Vietnam. À la fin de l'année, le contingent américain se montait à 200 000 hommes.

    Au même moment, en un autre endroit du monde, une nouvelle « scène » commence à prendre forme dans la ville de Los Angeles, en ces premiers mois de 1965. Des musiciens, des chanteurs et des compositeurs, comme mus par un joueur de flûte invisible, commencèrent à se rassembler dans une communauté isolée à la fois géographiquement et socialement, connue sous le nom de Laurel Canyon – une partie de L.A. fortement boisée, rustique et sereine mais néanmoins vaguement inquiétante, qui sépare le bassin de Los Angeles de la vallée de San Fernando. En quelques mois, le mouvement « hippie/flower child » prendra naissance en ce lieu, de même que le nouveau style musical qui va fournir la bande-son de la tumultueuse fin des années 60.

   Un nombre troublant de superstars du rock vont émerger du Laurel Canyon entre le début des années 60 et le milieu des années 70. Les premiers à sortir un album seront le groupe The Byrds, dont la plus grande star s'avérera être David Crosby. Le premier titre du groupe, « Mr. Tambourine Man » sortit le jour du solstice d'été de 1965. Il sera rapidement suivi par le groupe dirigé par John Phillips, The Mamas and the Papas (« If You Can Believe Your Eyes and Ears » en janvier 1966), puis par Love et Arthur Lee (« Love » en mai 1966), Frank Zappa and the Mothers of Invention (« Freak out » en juin 1966), Buffalo Springfield avec Stephen Stills et Neil Young (« Buffalo Springfield » en octobre 1966), et The Doors (« The Doors » en janvier 1967).

    L'un des premiers présents sur la scène de Laurel Canyon et du Sunset Strip fut l'énigmatique chanteur du groupe The Doors, Jim Morrison. Jim va très vite devenir l'une des figures les plus influentes, les plus iconiques, les plus encensées par la critique et les plus controversées à élire domicile à Laurel Canyon. Curieusement, l'auto-proclamé « Lizard King » aurait pu être célèbre d'une autre façon, bien qu'aucun de ses biographes n'ait jugé bon de mettre en relation ce point avec sa carrière ou sa mort prématurée: il s'avère qu'il est le fils de l'amiral George Stephen Morrison, que nous avons mentionné précédemment.

   Ainsi donc, pendant que le père conspire activement pour fabriquer de toutes pièces un incident qui sera utilisé pour accélérer de façon décisive le déclenchement d'une guerre illégale, le fils prend position pour devenir l'une des icônes du mouvement « hippie »/anti-guerre. J'imagine que tout ceci n'a rien d'inhabituel. Après tout, le monde est petit, comme chacun sait. Et ce n'est pas comme si l'histoire de Jim Morrison était la seule dans ce genre.

The Doors
The Doors

 

   Au cours des premières années de son apogée, la figure tutélaire de Laurel Canyon était l'excentrique Frank Zappa. Bien que lui et les diverses versions de ses Mothers of Invention n'atteindront jamais le succès du fils de l'amiral, Frank sera une personnalité extraordinairement influente auprès de ses contemporains. Cloîtré dans une demeure nommée la « Log Cabin » [ndt: cabane en bois] – située en plein cœur du Laurel Canyon, au croisement du Laurel Canyon Boulevard et de la Lookout Mountain Avenue – Zappa deviendra l'hôte de virtuellement tous les musiciens qui passeront par le canyon dans la deuxième moitié des années 60. Il va aussi découvrir et faire signer de nombreux artistes de scène dans ses différents labels basés au Laurel Canyon. La plupart des performances de ces artistes mettait en scène des personnages étranges au passé trouble (en particulier Captain Beefheart et Larry « Wild Man » Fischer), mais certains d'entre eux, dont le rocker psychédélique et shock-rocker Alice Cooper, vont accéder au statut de superstar.

    Zappa et certains membres de son important entourage (la « Log Cabin » était dirigée comme une communauté hippie avant l'heure, infestée de parasites qui occupaient les diverses chambres de la résidence principale et de la maison d'invités, ainsi que les étranges grottes et tunnels situés dans le sous-sol de la maison; bien loin de la petite propriété désuète que son nom semble impliquer, la « Log Cabin » était une propriété caverneuse de cinq étages, avec un salon de plus de 600 mètres carrés orné de trois chandeliers massifs et d'une énorme cheminée allant du sol au plafond) allaient aussi avoir une influence décisive dans la mise en place du look et de l'attitude qui allaient devenir la marque de fabrique de la contre-culture « hippie » (bien que l'équipe de Zappa préférât le label « Freak »). Malgré tout cela, Zappa (né, curieusement, le jour du solstice d'hiver de 1940) n'a jamais caché le fait qu'il n'éprouvait que du mépris pour la culture « hippie » qu'il avait contribué à créer, et qui constituait son entourage immédiat.

   Sachant que Zappa était, d'après de nombreux témoignages, un maniaque du contrôle, autoritaire et rigide, ainsi qu'un fervent supporter des menées militaires américaines en Asie du Sud-Est, il n'est sans doute pas surprenant de constater qu'il n'éprouvait aucune affinité avec le mouvement qu'il avait contribué à former. Et on peut probablement dire sans grand risque de se tromper que le père de Frank n'estimait pas beaucoup le mouvement hippie des années 60 lui non plus, sachant que Francis Zappa était, au cas où vous l'ignoriez, un spécialiste de la guerre chimique en poste à l'Edgewood Arsenal, comme il se doit. Edgewood est, bien sûr, le centre américain de la recherche sur les armes chimiques, ainsi qu'un complexe fréquemment cité comme étant l'un des principaux centres du programme MK-ULTRA. Étrangement, Frank a littéralement été élevé à l'Edgewood Arsenal, ayant passé les sept premières années de son existence dans les quartiers militaires de cette base. La famille a ensuite déménagé à Lancaster, en Californie, près de la base Edwards de l'US Air Force, où Francis Zappa a continué à s'occuper en travaillant sur des dossiers classifiés pour le compte du complexe militaro-industriel. Pendant ce temps, son fils se préparait à devenir une icône du mouvement peace & love. Une fois de plus, j'imagine que tout ceci n'a rien d'inhabituel.

Frank Zappa
Frank Zappa and the Mothers of Invention


   Au fait, le manager de Zappa est un personnage mystérieux du nom d'Herb Cohen, qui a débarqué à L.A. en provenance du Bronx en compagnie de son frère Mutt, juste avant que la scène musicale et les clubs locaux ne commencent à monter en puissance. Cohen, un ancien U.S. Marine, a passé quelques années à voyager à travers le monde avant son arrivée sur la scène du Laurel Canyon. Étrangement, l'un de ses voyages l'amena au Congo en 1961, au moment même où le premier ministre de gauche Patrice Lumumba était torturé puis assassiné par notre CIA nationale. Pas d'inquiétude à avoir cependant; d'après l'un des biographes de Zappa, Cohen n'était pas au Congo pour y mener ce genre de mission malfaisante. Non, il était là-bas pour livrer des armes à Lumumba « dans le but de contrer la CIA », que vous le croyiez ou pas. Parce que, voyez-vous, c'est le genre de choses que faisaient les ex-Marines globe-trotters à cette époque (comme on va bientôt pouvoir le vérifier en examinant le cas d'une autre figure marquante du Laurel Canyon).

   Intéressons-nous à présent à l'autre moitié de la famille royale du Laurel Canyon, en la personne de Gail Zappa, la femme de Frank, précédemment connue sous le nom d'Adelaide Sloatman. Gail est issue d'une longue lignée d'officiers de marine, y compris son père, ce dernier ayant passé sa vie à travailler sur des recherches top-secret sur l'armement nucléaire pour le compte de l'U.S. Navy. Gail elle-même a occupé un poste de secrétaire à l'Office of Naval Research and Development (elle a aussi déclaré lors d'une interview qu'elle « avait entendu des voix toute [sa] vie »). De nombreuses années avant leur arrivée quasi-simultanée dans le Laurel Canyon, Gail avait fréquenté une maternelle de la Navy en compagnie de « Mr. Risin Mojo » en personne, Jim Morrison (il se raconte que, alors enfants, Gail a donné un coup de marteau sur la tête de Jim). Ce même Jim Morrison a par la suite étudié au lycée d'Alexandria en Virginie, tout comme deux autres célébrités du Laurel Canyon: John Phillips et Cass Elliott.

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vendredi 9 août 2024

Le passeport vaccinal européen débarque dans 5 pays pilotes : le projet EUVABECO à la loupe

Après les JO, la douche se rafraichit

 

par Essentiel News

La mise en place d’un système de contrôle numérique mondial se poursuit.

La CVE, la Carte de Vaccination européenne sera lancée dès septembre 2024 dans 5 pays pilotes. Elle consolidera non seulement toutes les données de vaccination en un seul endroit, mais aussi des «métadonnées» téléchargeables que l’on pourra partager avec un code QR.

Le projet fait partie d’un programme plus vaste nommé EUVABECO qui vise à contrôler et augmenter la vaccination au sein de l’Union. Intégrée au système de certification numérique mondiale de l’OMS, la CVE avance de pair avec l’introduction de l’identité numérique européenne et de la monnaie numérique en Europe.

La Carte devrait être en circulation dans tous les États membres de l’Union à partir de 2026.

Les citoyens attentifs à la menace d’un contrôle social accru réagissent. Comment faire face à cette nouvelle avancée vers un gouvernement mondial par la santé ?

EUVABECO

Lancé en janvier 2024 par la Commission européenne, le projet EUVABECO (European Vaccination Beyond Covid-19) réunit des institutions et universités de 14 pays qui devront élaborer et tester 12 projets pilotes pour la mise en place d’outils «innovants», destinés à préparer et prévenir les pandémies et à stimuler la vaccination au sein de l’UE.

Il est placé sous la coordination de l’université de Crète, en Grèce, avec un budget de 8,44 millions d’euros, dont 6,75 millions provenant du programme EU4Health et 1,69 million de «partenaires», non spécifiés.

5 outils sont actuellement à l’étude :

  1. Le Système de Décision Clinique (CDS), un outil médical qui a pour objectif de fournir des arguments et des recommandations à la vaccination. Le CDS partira des pratiques de la France et du Luxembourg.
  2. Le ciblage des populations (SCR), un outil social qui comprend la sélection, l’identification et l’invitation des catégories et personnes spécifiques à vacciner. Ce système s’inspirera de l’exemple belge durant le Covid.
  3. Le feuillet d’information électronique des vaccins (ePIL), un outil industriel pour faciliter le transfert des vaccins d’un pays à l’autre.
  4. La modélisation et les prévisions (FOR), un outil de santé publique qui a pour but de prévoir la production et les commandes de vaccins en fonction des données épidémiologiques. Ce volet se basera sur le simulateur de l’université de Saarland en Allemagne.
  5. La carte de vaccination européenne (CVE), un outil (de contrôle) «qui assure la continuité des soins». Il sera testé par 5 pays pilotes sur base du passe sanitaire Covid.

Planning des projets EUVABECO

Implication des pays pilotes dans les différents projets

La Carte de vaccination européenne

Durant le Covid, la Grèce avait été le premier pays à développer un passe sanitaire et à demander la mise en place d’un équivalent européen. Le pays avait tout fait pour pousser sa population à se vacciner, allant jusqu’à prendre des mesures extrêmes comme l’obligation vaccinale pour les plus de 60 ans, assortie d’une amende de 100 euros par mois pour les récalcitrants. Forte de cette expérience, la Grèce est aujourd’hui l’un des pays les plus impliqués dans les projets de l’EUVABECO. Les autres pays qui introduiront la CVE à partir de septembre sont : l’Allemagne, la Belgique, la Lettonie et le Portugal.

Pour l’instant, il s’agit d’une démarche volontaire de la part des patients. En pratique, la carte de vaccination sera disponible sur différents supports et pourra être obtenue sur les lieux de vaccination (établissements de santé), par courrier ou téléchargée numériquement sur un smartphone. Elle contiendra des informations complètes sur l’historique des vaccins, y compris des notes détaillées, un code QR et des «métadonnées» téléchargeables. Chaque vaccination sera aussi enregistrée dans la base de données d’un organisme de santé approuvé par le système.

Le code QR donnera accès aux «métadonnées» pour que les professionnels de santé puissent lire, compléter et confirmer les entrées de vaccination dans leur système de dossier médical électronique.

Le «couteau suisse» de la santé numérique ?

En quoi consistent les mystérieuses «métadonnées» ? On peut imaginer des informations qui touchent au contrôle social et au comportement du patient. Par exemple «le patient refuse la 5ème dose, parce qu’il pense en avoir assez avec 4» ou «Elle a accepté de se faire vacciner pour protéger son bébé», etc.

Mais, il est évident que l’intéropérabilité de la CVE est destinée à étendre sa portée au-delà de la seule vaccination et qu’il s’agit surtout de créer la base d’un portefeuille numérique qui rassemblera une multitude de données personnelles.

T-Systems, une filiale de Deutsche Telekom, qui est le principal architecte de cette plateforme, avait d’ailleurs déclaré que le passe fonctionne comme un véritable «couteau suisse» auquel on peut sans cesse ajouter de nouvelles applications.

Durant le Covid, il centralisait les certificats de vaccination, les résultats des tests PCR, et les attestations de guérison du Covid. Mais, on aurait déjà pu y ajouter les applications d’alerte et de traçage. D’autant que c’était également T-Systems qui avait conçu le European Federation Gateway Service, la passerelle qui a permis à ces fonctions de localisation et de suivi d’opérer à travers les différentes États membres.

À l’heure actuelle, l’entreprise dispose de beaucoup d’applications supplémentaires qui concernent les soins hospitaliers, l’assurance santé ou le recueil des données à des fins d’études scientifiques… sans parler des autres domaines comme les transports publics, l’administration et les véhicules automobiles. De là à tout rassembler sur une seule «méga appli», il n’y aura qu’un pas.

Au-dessus de l’Europe, l’OMS

C’est donc tout l’agenda de la santé numérique dans lequel l’OMS investit tant d’efforts qui se trouve derrière ces «métadonnées». L’on sait que le passe vaccinal mondial est un des éléments clé du «Traité», ou plutôt des «Accords» sur les pandémies de l’OMS, qui sont toujours en cours de négociation. Et même si cet instrument n’est pas voté, cela n’empêche pas les pays de se soumettre unilatéralement au contrôle de l’OMS.

On peut prendre l’exemple de la Belgique qui a prévu de prolonger la validité du passeport sanitaire (le Covid Safe Ticket) lors d’un accord gouvernemental pris en février 2024. Cette décision est prise avec un effet rétroactif au 30 juin 2023, soit la date de la fin du passe sanitaire européen. Mais surtout, elle acte un transfert de pouvoir à l’OMS en lui remettant les clés de vérification du CST, qui agit ici de facto comme un organisme de contrôle supranational.

La Carte de Vaccination européenne est donc conçue pour intégrer le réseau mondial de certification numérique de la santé de l’OMS, et les deux utilisent déjà la même plateforme. C’était manifestement prévu de longue date, puisque l’on mentionnait déjà les carnets de vaccination européens et l’idée des passes sanitaires en décembre 2018 dans les recommandations du Conseil de l’Europe, pour une coopération renforcée des politiques vaccinales.

De son côté, l’OMS avait lancé le développement d’un passe vaccinal mondial dès février 2022, en signant un accord avec T-systems. Rien d’étonnant donc, à ce que fin juin 2023, au lendemain de son expiration, la Commission lui ait transféré le passe sanitaire européen, par un simple «accord technique» conclu entre Stella Kyriakides (directrice de la DG santé) et Tedros Ghebreyesus.

Croiser les données

Un autre grand projet d’EUVABECO est de croiser les données de santé pour déterminer des groupes cibles. Ici, c’est la Belgique qui a fait figure de précurseur. Pendant la pandémie de Covid-19, différentes bases de données ont été liées au niveau individuel pour identifier avec précision des groupes prioritaires à la vaccination.

L’organigramme de Sciensciano illustre les différentes bases de données qui ont été croisées.

Le projet nommé LINK-VACC mené par l’Institut national de santé publique Scienciano reliait les données des patients extraites des registres de santé, des plateformes de dépistage de maladies et d’autres institutions publiques et privées, comme par exemple les dossiers d’assurances et les dossiers médicaux des médecins généralistes.

Il avait pour objectif de mesurer l’efficacité du vaccin contre les infections symptomatiques et les hospitalisations, de suivre la couverture vaccinale dans différents groupes démographiques et socio-économiques et de contribuer à la pharmacovigilance.

Ces analyses ont mené à l’identification de groupes prioritaires, non seulement les personnels de santé et les personnes âgées, mais aussi celles qui souffrent de conditions médicales spécifiques (par exemple le diabète), en tout près de 1,7 million de personnes durant la période Covid.

Il s’agit donc d’obtenir un maximum de données précises sur chaque individu, en temps réel. La Belgique est déjà très avancée dans ce domaine puisque les dossiers médicaux sont déjà liés à la carte d’identité électronique. L’ordonnance papier a disparu et tout se fait désormais avec la pièce d’identité : le dossier médical, les prescriptions, les schémas de médication et les remboursements de l’assurance santé.

Ciblage pour une vaccination personnalisée

Un autre outil développé par EUVABECO génèrera des conseils à la décision clinique de vaccination, à partir de la CVE, des dossiers médicaux et électroniques, des recommandations locales et des réactions du patient à différents questionnaires.

«Une évaluation exhaustive sera ensuite menée sur base de facteurs tels que les données démographiques, les conditions de vie, le statut professionnel, les antécédents médicaux et vaccinaux, des évènement familiaux tels que l’arrivée d’un nouveau-né, les maladies chroniques et les résultats des tests sérologiques, en veillant à ce que le CDS offre des conseils à la fois précis et personnalisés».

Cela devrait mener les patients et les personnels de santé à prendre des décisions éclairées.

Vendu comme outil de «souveraineté»

Bien qu’il s’agisse toujours du même objectif – vacciner tout le monde, partout, tout au long de la vie – comme on le rappelait lors d’un sommet entre l’OMS et la Commission européenne, l’on assiste aujourd’hui à un changement dans les discours institutionnels : la rhétorique de la peur a fait place à celle des bénéfices personnels.

L’on peut supposer que les études comportementales ont livré leur nectar. Sur le site d’EUVABECO, tout est fait pour présenter la Carte de vaccination européenne comme un outil qui donne au patient le pouvoir de décision (to «empower» him en anglais) et l’on prend soin de se démarquer des contraintes passées :

«Bien qu’il soit similaire au certificat numérique Covid de l’UE en ce qu’il constitue un carnet de vaccination portable, la CVE a un objectif différent. Contrairement au passe sanitaire, qui répondait souvent à des obligations légales, la CVE est spécifiquement conçue pour permettre aux individus de contrôler les informations relatives à leurs vaccinations. Ce contrôle est essentiel pour assurer la continuité des soins aux personnes qui traversent les frontières ou qui passent d’un système de santé à l’autre».

Réactions face à la menace d’un carcan numérique

Tout le monde n’a pas la mémoire courte, en particulier ceux qui ont refusé les injections Covid. Obligations et suspension pour les soignants, discrimination, amendes punitives, traque, isolement, exclusion de droits et services, lynchage médiatique, tout cela est susceptible de revenir en un instant.

Interrogé par le média The Defender, le Dr David Bell, médecin spécialiste de la santé publique, consultant en biotechnologie et ancien directeur des technologies de santé mondiale chez Intellectual Ventures Global Good Fund, a déclaré :

«La carte de vaccination proposée reflète un effort croissant pour utiliser les outils de santé publique comme moyen de concentrer les richesses et de contrôler les populations. Elle rappelle fortement les approches adoptées dans certaines parties de l’Europe avant la Seconde Guerre mondiale et sert essentiellement un objectif similaire : exclure de la société les individus qui ne suivent pas les instructions du gouvernement.

L’essai en Europe est une étape évidente après l’élargissement récent de la surveillance dans le cadre des amendements au RSI (Règlement sanitaire international), qui augmentent considérablement la probabilité de fermetures récurrentes pour permettre la vaccination obligatoire comme moyen de forcer l’utilisation massive des vaccins et d’en tirer des bénéfices».

En Belgique, Notre Bon Droit, l’une des rares organisations en Europe à avoir remporté une victoire sur le passe sanitaire durant la crise Covid, met ses lecteurs en garde : il s’agit de redoubler d’efforts. Non seulement en refusant ce type de document, mais aussi en renforçant le travail de dénonciation des effets secondaires de la vaccination.

«Contribuer à la validation des effets secondaires de la vaccination est une autre solide option à envisager. Aujourd’hui, le mythe de la vaccination «sûre, sans danger et efficace» permet de justifier la volonté de rendre les vaccins obligatoires.

Ce n’est qu’en reconnaissant et en documentant les effets secondaires potentiels des vaccins que nous pouvons freiner ce mouvement».

Le refus de demander ou d’autoriser l’établissement de ce passeport vaccinal est déjà un premier pas. Mais cela demande non seulement de comprendre les enjeux qui y sont liés, mais aussi de développer la capacité de faire face aux pressions des établissements et personnels de santé. C’est particulièrement le cas lorsque les choses sont présentées dans un langage trompeur qui laisse penser que la vaccination est obligatoire, même si elle ne l’est pas.

D’autres pratiquent une «discrimination vertueuse» en privilégiant les établissements qui ont fait preuve d’ouverture durant la période Covid. Peut-être faut-il les identifier par un label de défenseur des libertés ?

Sur sa page, Florian Philippot s’insurge contre le fait que personne ne parle du retour du fameux pass, alors que les J.O. relancent les tourments du contrôle social par le numérique. Comment organiser le refus total de cette dictature s’exclame-t-il ? Il ne voit plus guère que la solution du Frexit : sortir de l’Union européenne et de l’agenda mondialiste.

source : Essentiel News

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lundi 22 juillet 2024

Bientôt chez nous : Le consensus de Washington

 Au début des années 1980, la crise de la dette du Tiers-Monde  a été déclenchée par la hausse des taux d'intérêt décidée par Paul Volker, alors Président de la FED (Réserve fédérale). Le système d'exploitation de domination et de contrôle a instrumentalisé ladite crise pour imposer des politiques néolibérales censées "redresser" la situation. Synthétisées sous l'appellation de "consensus de Washington", elles ont en réalité conduit à l'imposition de la mondialisation, au pillage des rentes et à l'appauvrissement des populations.

A l'instar de la Grèce, la France actuellement surendettée est menacée de subir la même thérapie. 

Le FMI et les Etats-Unis, désignés responsables par les populations d’Amérique latine des désagréments sociaux

Le « consensus de Washington »

par Bernard Conte (2005).

courriel : bd.conte@gmail.com

 

La fin de la décennie 1970 a connu un changement d’orthodoxie concernant la pensée économique dominante relative au développement[1]. En effet, le consensus structuraliste issu des années 1950 (et néo-keynésien dans les pays industrialisés) s’est dissous, devant la double remise en question des théoriciens néoclassiques et des néomarxistes.

L’occurrence de la crise de la dette au début des années 1980 a plongé les pays du Sud dans les programmes d’ajustement structurel (PAS) menés sous l’égide du FMI et de la Banque mondiale[2]. Les modèles théoriques sous-tendant l’ajustement se fondaient sur l’hypothèse « qu’au commencement il y avait le marché »[3] justifiant ainsi un train de mesures ultra-libérales.

A la fin des années 1980, l’éclatement soudain du bloc soviétique a entraîné le rejet des idées socialistes ainsi que de la planification centralisée. Cette situation a permis de faire entériner, sous la pression des Etats-Unis désormais seule puissance mondiale, l’approche néoclassique sous la forme du « consensus de Washington ».

            Au début des années 1990, John Williamson a donné son interprétation du Consensus de Washington à travers dix “commandements”[4] qui visent essentiellement la libéralisation, la dérégulation et la privatisation :  

 

  1. La discipline budgétaire : le déficit budgétaire doit rester modeste (représenter une faible part du PNB) car des déficits trop importants engendrent l’inflation et la fuite des capitaux.
  2. La réorientation de la dépense publique : redéployer la dépense des secteurs politiquement sensibles (clientélisme) vers les secteurs éducatif, la santé de base, les infrastructures…
  3. La réforme fiscale : élargir l’assiette de la fiscalité et modérer les taux marginaux.
  4. La libéralisation financière, conduisant notamment à la détermination des taux d’intérêt par le marché.
  5. L’adoption d’un taux de change unique et compétitif susceptible de générer des excédents commerciaux par la croissance des exportations non-traditionnelles.
  6. La libéralisation des échanges : abaisser les tarifs douaniers et réduire les barrières non-tarifaires.
  7. L’élimination des barrières à l’entrée des investissements directs étrangers et le renforcement de l’attractivité du territoire national.
  8. La privatisation des entreprises publiques
  9. La dérégulation : supprimer les barrières à l’entrée de nouvelles entreprises sur le marché national et éliminer toute entrave à la concurrence.
  10. Les droits de propriété : promouvoir et garantir le droit de propriété.

Ces dix préceptes constituent le fondement de la première génération de réformes des PAS menés sous l’égide du FMI et de la Banque Mondiale. Il est à noter que le consensus de Washington présente un caractère universel en ce sens qu’il est applicable à n’importe quel pays capitaliste. Il nie toute spécificité économique, politique ou sociale des pays du Sud.

Le consensus de Washington apparaît comme l’émanation directe de la théorie néoclassique qui postule que les problèmes relatifs au développement doivent être approchés à deux niveaux. D’une part, il convient de libéraliser l’économie et de privatiser l’activité économique à grande échelle. Cette démarche permet une meilleure allocation et une utilisation plus efficace des ressources. Dans ce contexte, l’Etat doit procéder à la dérégulation de l’économie et réduire au maximum son intervention. D’autre part, l’activité économique ne doit pas être entravée par des distorsions dans les conditions macroéconomiques. Cela implique une réduction des déficits publics et une politique monétaire aussi neutre que possible.

La mise en œuvre correcte des dix commandements devrait donner libre cours aux forces du marché, seules susceptibles d’engendrer la croissance et par là-même le développement.

Ainsi, la seule issue à la crise passe par le consensus de Washington qui est présenté comme la vérité économique objective.



[1] Voir sur le site : La contre révolution néolibérale. nota : à mon départ à la retraite l'Université a fermé mon site Internet.

[2] Voir sur le site : Les origines de la crise de la dette. nota : idem

[3] Voir sur le site : Le modèle simplifié du FMI. Citation : Dani Rodrik, « Development strategies for the next century », Harvard University. The first draft of this paper was presented at the conference on "Developing Economies in the 21st Century: The Challenges to Globalization," organized by the Institute of Developing Economies (IDE), JETRO, in Chiba, Japan, January 26-27, 2000.

[4] Williamson, John. (1990). “What Washington Means by Policy Reform.” In John Williamson, ed., Latin American Adjustment: How Much Has Happened? Washington, D.C.: Institute for International Economics. Williamson, John. (2000),  “What Should the World Bank Think about the Washington Consensus?”, The World Bank Research Observer, vol. 15, no. 2 (August 2000), pp. 251–64.