Équité et antiracisme
Il faut se méfier du mot « équité » : il ne s’agit pas de traiter les gens selon des normes de justice, mais de piétiner ce critère de justice essentiel qu’est la valeur de mérite ou de compétence, en lui substituant le critère d’appartenance à une « communauté » considérée comme « dominée » ou « discriminée », y compris dans des domaines, tels la science ou l’art, où seul le talent devrait guider les évaluations. « DEI », pour « Diversité, Équité, Inclusion » : c’est le sigle ravageur des nouvelles normes universitaires, culturelles et entrepreneuriales, qui imposent l’éradication du critère de la compétence ou du talent au profit de l’appartenance à un sexe ou à une race, voire d’une orientation sexuelle.
Il faut se méfier du mot « antiracisme » : il ne s’agit plus de notre bonne vieille lutte contre les discriminations envers les arabes, les noirs ou les asiatiques, mais de l’imposition d’une grille de lecture « racialisante », où les individus sont réduits à leur couleur de peau, elle-même associée à un statut, soit de dominant, donc coupable parce que forcément raciste en tant que blanc, soit de dominé, donc victime en tant que « racisé ».
Lire aussi : Le wokisme démasqué (1)
Source : Nathalie Heinich Sociologue, directrice de recherche au CNRS, membre du CRAL (EHESS) https://www.telos-eu.com/fr/societe/lentrisme-semantique-du-wokisme.html#_ftnref3 28/12/2023
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