Le
14 octobre 2021 le gouvernement français a annoncé son intention
d'éradiquer la maison individuelle en France, que le ministre du
logement Emmanuelle Wargon a qualifié de "non-sens écologique, économique et social", le gouvernement considérant désormais que "le modèle du pavillon avec jardin" n'est plus soutenable.
Ce
qui devient de moins en moins supportable, c'est que le régime aux
quarante ministères et secrétariats d'Etat se mêle de la vie
quotidienne des citoyens et des peuples du pays, alors même qu'il
néglige ou aliène ses quelques fonctions régaliennes détournant plus de
90% du budget public à des activités non étatiques, et qu'il se
distingue par l'incompétence systématique dans tous ses domaines
d'intervention. Personne n'a demandé à l'Etat central de soutenir "le modèle du pavillon avec jardin",
la société civile (les propriétaires et accédants) se débrouillant
très bien pour définir ses besoins et aspirations et l'économie (les
constructeurs) se débrouillant très bien pour satisfaire la demande.
Il y a pourtant bien d'autres non-sens écologiques, économiques et sociaux plus criants, imposés ou tolérés par le régime.
Le
commerce intercontinental sans entrave douanière est un non-sens
écologique par la consommation énergétique et le gaspillage qu'il
engendre. C'est aussi un non-sens social puisqu'au nom d'une
libre-concurrence basée sur des structures de coûts non comparables il
fait disparaître des emplois dignes dans un pays développé et policé
comme la France en encourageant la multiplication de l'esclavage
infantile (et autres abus) dans des pays socialement moins avancés
comme la Chine (et d'autres pays asiatiques), comme on le dénonçait au
moment de la pression étatsunienne pour imposer l'admission de
celle-ci à l'Organisation Mondiale du Commerce alors qu'elle n'en
remplissait pas les conditions, contrairement d'ailleurs à des pays
candidats européens simultanément bloqués par les Etats-Unis.
Les
guerres à répétition contre divers pays (généralement amis) pour leur
imposer des gouvernements ou des sécessions islamistes (Bosnie et
Herzégovine, Serbie, Côte d'Ivoire, Syrie, demain Algérie) ou pour les
punir de ne pas soutenir le dollar (Libye) sont un non-sens
écologique. Au contraire l'acceptation tacite sans la moindre
protestation ne serait-ce que diplomatique du projet, de l'annonce puis
de la mise en uvre de la pollution radioactive massive de l'océan
Pacifique par le Japon, comme l'acceptation de sa pratique de
ratissage indiscriminé des fonds océaniques à la recherche de toute
forme de vie marine y compris protégée car menacée, sont aussi un
non-sens écologique.
La
construction quasi-systématique d'immeubles d'appartements
tout-électriques ou tout-gaz en ville, alors que les maisons
individuelles sont obligées par loi de recourir à au moins une énergie
renouvelable, est aussi un non-sens écologique. La vente, en
particulier aux citadins, de voitures individuelles de cylindrée
largement supérieure au minimum nécessaire au déplacement de quatre
personnes à la vitesse maximum autorisée, est un non-sens écologique.
L'implantation massive de populations sans aucune conscience
écologique ou civique, venues de pays sous-peuplés voire de sociétés
de chasseurs-cueilleurs, est un non-sens écologique, économique et
social.
La
fermeture injustifiée (et non compensée) d'une centrale nucléaire
produisant plus de 2% de l'électricité consommée en France, et ayant
encore deux décennies d'exploitation devant elle, est un non-sens
écologique. La fourniture à bas prix, subventionnée par les foyers
français, d'électricité aux pays voisins afin de leur éviter de
s'interroger sur leurs modèles énergétiques respectifs, tous plus
polluants que la matrice française, est un non-sens écologique et
économique.
Le
tourisme, ou les congés annuels loin de chez soi, sont un total
non-sens écologique, et accessoirement économique (même si certains en
vivent comme de la construction de maisons individuelles) puisqu'il
s'agit d'activités de consommation, pas de production, et non
nécessaires. Depuis l'année dernière il est d'ailleurs officiel, et
pas seulement en France, que les loisirs en général sont considérés
par les politiciens comme une activité non essentielle, que l'on peut
autoriser, prohiber ou rationner à discrétion. Mais c'est encore plus
vrai pour les congés à l'étranger, à la montagne, à la mer ou à la
campagne qui impliquent un transport des masses de vacanciers, ainsi
que la transformation (dégradation) de milieux naturels et la
consommation d'énergie sur place.
Le
tabagisme, promu, fourni et abondamment taxé par l’État, est un
scandaleux non-sens écologique, économique et social, pour ne pas dire
aussi sanitaire, culturel et psychologique, qui coûte bien plus que
la maison individuelle à la nature et à la société, y compris aux
consommateurs dits passifs c'est-à-dire aux empoisonnés involontaires
fiscalement mis à contribution pour soigner les empoisonneurs
volontaires. Alors que le régime a su au siècle dernier interdire
l'absinthe en raison de ses méfaits, et l'année dernière profiter de la
sidération générale pour interdire en extérieur l'alcool (et le vin en
dépit de ses bienfaits) afin de satisfaire les revendications
mahométanes, il s'abstient obstinément d'interdire le tabac qui mine
la santé et les comptes des citoyens et du pays, en plus d'être un
non-sens écologique.
La
concentration de populations en centre-ville est un non-sens
sanitaire, comme le savaient déjà tous les épidémiologistes et tous
les éleveurs, comme l'ont appris à leurs dépens les peuples du monde
entier, et comme l'ont certainement compris l'année dernière même les
politiciens les plus cognitivement limités. La coupure de populations
entières de tout contact animal autre que le poisson rouge et le
moustique, et de tout contact végétal autre que le rameau de coléus sur
un coin de bureau, est un non-sens écologique et éthique conduisant à
la surconsommation carnée et au gaspillage massif des fruits et
légumes à la moindre irrégularité d'aspect. L'entassement de
populations dans les villes où elles ne peuvent vivre que de la
nourriture produite intensivement par les campagnes, et où elles
dépendent de la distribution physique des produits agricoles, est un
non-sens écologique, comme ont dû le comprendre l'année dernière tous
ceux qui n'avaient jamais eu le temps d'y penser auparavant.
Nonobstant, si le gouvernement voulait sérieusement exproprier les
Français et abattre un modèle de logement au prétexte du non-sens,
c'est la résidence secondaire des citadins qui représente le principal
non-sens en la matière.
Par
contre le phénomène de la datcha, à l'origine un simple loisir, a
littéralement sauvé les populations grand-russes, malorusses et
biélorusses de bien des famines d'origine naturelle ou politique. En
France le petit lopin cultivable temporairement attribué dans un
allotissement communautaire non constructible n'est peut-être plus
vraiment soutenable, ou du moins défendable face au pillage en cas de
disette, dans le contexte d'ensauvagement popularisé par Gérald
Darmanin ministre de l'intérieur du gouvernement qui installe donc des
"sauvages" (un mot bien détourné de son sens en quelques siècles) en
périphérie des villes. Cependant, la version contemporaine de la
datcha, c'est-à-dire l'aménagement d'un potager autour de la maison ou
la construction du logement dans le jardin, en remplacement d'un
appartement en centre-ville, est un concept particulièrement bien
adapté au mode de vie et de travail moderne notamment depuis la
révélation forcée des possibilités du télétravail. Sans omettre les
questions de santé (et de lien social), cela participe notamment à la
restauration d'une certaine autonomie familiale et souveraineté
alimentaire locale. De nombreuses expérimentations menées actuellement
de par le monde concluent à la possibilité de la couverture d'une
part significative des besoins familiaux en légumes frais, de l'ordre
de 75% selon le Laboratoire sur l'Agriculture Urbaine de Montréal que
l'on a présenté dans le Quatrième Cavalier (https://www.leretourauxsources.com/catalogue/135-le-quatrieme-cavalier-l-ere-du-coronavirus.html). Ainsi, le "modèle du pavillon avec jardin",
c'est-à-dire la contribution des villes à leur propre
alimentation par l'intégration du potager et du logement, n'est pas un
"non-sens écologique" mais au contraire un schéma d'avenir, du
moins si la priorité est la réduction de l'empreinte des villes sur
la planète ainsi que le bien-être et l'autonomie des populations,
plutôt que la facilité du contrôle politique d'un entassement de cages
à lapins.
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