Conseil municipal de Talence le 27 septembre 2019
MOTION
: Pour
une nouvelle ligne de TCHNS propre, la ligne E, Ecoresponsable
Monsieur le Maire expose :
«Bordeaux Métropole a lancé en mars
2019 une concertation concernant notamment la création d’une nouvelle ligne de
Transport en Commun à Haut Niveau de Service (TCHNS) reliant Talence au CHU en
desservant les secteurs de la gare Médoquine, Arts et Métiers, Raba et Thouars.
Cette ligne se prolonge vers Gradignan Malartic, Bègles et Villenave d’Ornon.
Ce
TCHNS est en effet indispensable pour désaturer le réseau aujourd’hui
particulièrement sollicité, notamment le Tram B qui transporte 100 000
utilisateurs par jour et qui a vu sa fréquentation augmenter de 25 % entre 2015
et 2018. Il convient aussi de répondre aux enjeux de développement de
l’Université de Bordeaux et du Centre Hospitalier Universitaire de Bordeaux qui
prévoient des aménagements programmés sur des sites à fort potentiel de
développement urbain. Enfin, il
permettra de désenclaver les
quartiers de la Médoquine, de Thouars et de Raba, qui aujourd’hui doivent se
contenter de lignes de bus engluées dans la circulation et qui circulent au
mieux toutes les 15 à 20 mn en heures de pointe.
Dans
le dossier de consultation lancé par Bordeaux Métropole pour la réalisation de
la nouvelle ligne CHU-Médoquine-Arts et Métiers-Raba-Thouars, la part en site
propre du Bus à Haut Niveau de Service (BHNS) est passée de 55 à 83 %, synonyme
d’une future ligne performante et structurante pour la ville, à l’égal du tram.
Dans
ces nouvelles conditions, deux possibilités se dessinent pour le futur mode de
transport de cette nouvelle ligne E :
-
soit un tram et
sa grande capacité de transport
-
soit une grande
première sur la Métropole : un BHNS 100 % hydrogène ou une solution
innovante et propre.
Nous
devons être audacieux et visionnaires : notre planète ne peut plus
attendre et l’hydrogène est une énergie d’avenir, créatrice d’emploi local et
inépuisable ! La nouvelle ligne E sera Efficace, Econome, Exemplaire et
Environnementale.
Pour
l’ensemble de ces raisons, le Conseil Municipal de Talence, dans le cadre de la
concertation de Bordeaux Métropole, se prononce résolument en faveur d’une
ligne de TCHNS propre reliant Talence au CHU en passant par les secteurs de la
gare Médoquine, Arts et Métiers, Raba et Thouars jusqu’à Gradignan, Bègles et
Villenave d’Ornon, desservie soit par un tramway, soit par un BHNS 100 %
hydrogène ou une solution innovante et propre.»
Commentaire de Bernard CONTE, lors du Conseil municipal
Deux remarques, l’une sera d’ordre général et l’autre plus
spécifique.
1.C’est
une excellente initiative de vouloir fluidifier les transports urbains. La
circulation dans la métropole et particulièrement à Talence est de plus en plus
difficile. Mais je note que la cause première de cet engorgement n’est jamais
évoquée. Il s’agit de l’accroissement de la population engendré par la
densification urbaine. Les innombrables projets qui font le bonheur (et le
profit) des promoteurs immobiliers accroissent la population urbaine et le
nombre de véhicules en circulation. Bizarrement, ce fait n’est jamais évoqué,
je me demande pourquoi ? En effet, la densification urbaine semble faire
consensus à travers les partis politiques, même chez ceux qui critiquent parfois
la spéculation immobilière. Je ne peux penser qu’il puisse y avoir une collusion
entre les différents acteurs de la densification. À mon sens, pour ne pas
ajouter aux difficultés des déplacements, il faut commencer par limiter, voire
arrêter, la densification de l’habitat. C’est comme pour sauver la planète,
commençons par le début, c’est-à-dire les économies d’énergie.
En
effet, l’hydrogène « inépuisable », comme inscrit dans le texte, « n'existe pas à l'état
naturel, il faut le fabriquer, et pour cela on casse des molécules de pétrole
ou de gaz » explique Jean-Pierre Corniou, du cabinet Sia Partners. 95% de
l'hydrogène produit en France provient des dérivés du carbone, au prix d'un
bilan énergétique franchement mauvais. « Il faut rejeter de 12 à 13 kilos
de carbone dans l'atmosphère pour produire 1 kilo d'hydrogène », reconnait
Thomas Gauby, de l'association française pour l’hydrogène et les piles à
combustible (Afhypac) ». Certains rétorqueront qu’il existe
l’hydrolyse de l’eau. Mais, « avec des procédés d’électrolyse
industrielle, il faut aujourd’hui 1 l d’eau et 5 kWh d’électricité pour
fabriquer 1 000 l d’hydrogène sous forme de gaz à la pression atmosphérique. Il
faut ensuite comprimer ce gaz à 700 bars pour une utilisation automobile. Puis
convertir cet hydrogène en électricité grâce à la pile à combustible (rendement
60 % sur le Nexo, Hyundai). Au final, il ne reste plus que 1,53 kWh sur les 5 kWh
d’électricité initiale » (en gros 30%).
En définitive,
peut-être que dans plusieurs décennies, l’hydrogène permettra de sauver la
planète, mais à l’heure actuelle et dans un avenir proche, c’est une mauvaise
solution. Bien entendu, invoquer l’hydrogène engendre un effet d’annonce en
direction d’une partie de l’électorat. Pour une réelle efficacité, la nouvelle
ligne E devrait être non pas 4E, mais PRV c’est-à-dire à Pédales, à Rames ou à
Voile.
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