Question orale de
Bernard CONTE du 17 décembre 2018
Stationnement,
circulation et bétonnage à Talence
Ma question porte sur les
problèmes de stationnement et de circulation inévitablement engendrés par le
bétonnage « sauvage » des
promoteurs immobiliers à Talence. Monsieur le maire, je vous saurais gré
de répondre à chacune de mes questions. Je vous en remercie par avance.
Le rôle d’un maire est de gérer
la ville pour le bien commun de la population. Gouverner c’est prévoir et
prévoir à long terme et non pas simplement naviguer à courte vue. Le domaine de
l’urbanisme est essentiel en ce qui concerne le bien-être de la population.
La densification urbaine programmée
Talence est en proie à une
densification urbaine constante depuis de nombreuses années. Il est vrai,
Monsieur le nouveau maire, que vous avez déclaré à la presse, peu après votre
élection, votre souhait de réviser la politique de la bétonnière. Mais, je dois
rappeler, Monsieur le Maire, que vous si vous ne teniez pas la barre du temps
d’Alain Cazabonne, vous étiez son adjoint aux finances et votre opposition à la
densification effrénée de Talence ne s’est jamais manifestée au moins à travers
vos votes en Conseil municipal. De plus, étant membre de la commission
d’urbanisme, je n’ai pas l’impression d’un infléchissement de la politique de
la bétonnière depuis votre élection. Mais ce n’est peut-être qu’une impression.
Les adeptes de la densification
urbaine (Votre ami Monsieur Juppé, par exemple) prédisent 50 000 habitants
à Talence à l’horizon 2030. Ce qui se traduirait par 7 000 habitants
supplémentaires et une densité de 6 000 habitants au km² : une vraie
fourmilière. Dans cette hypothèse, le béton va continuer à se déverser à flots
sur notre ville.
Talence est malade de la densification urbaine
1. Monsieur
le maire, combien de logements ont-ils été ajoutés au stock existant depuis
2014 ?
2. Combien
de places de stationnement correspondent à ces logements ?
3. Considérez-vous
que le nombre de places de stationnement soit suffisant ?
Vous faites votre possible, mais il y a le PLU
Le nombre de places de
stationnement attaché aux logements est insuffisant, de l’avis de certains élus
talençais, mais toute action s’avère contrainte par le Plan local d’urbanisme
(PLU). Il est vrai que dans la commission d’urbanisme votre adjoint dit
négocier avec les promoteurs pour certains projets immobiliers un nombre de
places de stationnement un peu au-delà des exigences du PLU. C’est une démarche
louable, mais totalement insuffisante si l’on veut éviter les problèmes futurs de
stationnement sur le domaine public.
A ce propos, il convient de rappeler que le
PLU est l’expression des contraintes mineures que veulent bien supporter les
promoteurs immobiliers, c’est-à-dire un service minimal. En effet, chaque place
de stationnement se réalise au détriment de la surface habitable, ce qui ampute
le profit global de l’opération immobilière. D’où la nécessité impérieuse de
réduire le stationnement résident, le solde étant reporté sur le domaine
public. La sauvegarde des profits implique le transfert des nuisances du
stationnement résiduel à la collectivité. Le principe reste toujours le
même : privatiser les profits et socialiser les coûts. Cette démarche est
entérinée par la classe politique dans le cadre de la démocratie de connivence
pour ne pas dire de « copinage ». Pour s’en rendre compte, il suffit
de se demander qui vote le PLU ?
Ce sont les mêmes, quelle que
soit leur appartenance politique, qui votent le PLU et qui, par la suite, se
retranchent derrière, tout en le critiquant, pour faire le jeu de leurs
« amis », « commanditaires, « sponsors »… de
l’immobilier. Il s’agit d’hypocrisie électoraliste, l’électeur est, comme à
l’habitude, pris pour un naïf, un imbécile sans cerveau, un « sans
dents ». Il faut le mystifier !
Nier le problème et trouver des solutions de fortune
D’une part, certains élus nient le
problème en affirmant, haut et fort, que l’ajout de milliers de logements ne se
fera pas au détriment de la qualité de vie et du bien-être des talençais. Au
contraire, selon eux, la densification « préservera
les qualités urbaines caractéristiques des quartiers » et
Talence restera « une cité
remarquable où il fait bon vivre » (évidemment, je tiens à votre
disposition les références de ces propos).
D’autre
part, il faut trouver des solutions de fortune en autorisant le stationnement
dans des zones où il était interdit auparavant (la bande centrale du cours de
la Libération entre le Lycée Victor Louis et le Casino, une partie de la rue
Avison… pour ne citer que ces lieux). De la même manière, pour augmenter le
stationnement et réserver des places aux autochtones, sous prétexte de
l’existence de voitures « ventouses » allochtones, vous étendez la
zone bleue. Ce ne sont que des solutions de fortune car bientôt le nombre de vignettes
de stationnement résident surpassera le nombre de places de stationnement
disponible sur l’espace public.
Enfin,
l’extension exponentielle du parc de logement entraîne un accroissement
corrélatif du nombre de véhicules dans notre ville où « fleurissent »
les embouteillages tout au long de l’année (Dans ce contexte, Talence obtiendra
sûrement une troisième fleur).
Monsieur le maire, comment allez-vous
réagir ?
Les
données du problème viennent d’être exposées. Elles concernent la densification
urbaine, le stationnement et la circulation. Ce sera ma quatrième
question : 4. Quelle politique allez-vous mener pour résoudre ce problème
majeur de Talence sachant qu’il sera un enjeu important pour les futures
élections municipales de 2020 ?
Bernard CONTE
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