"La France, leader européen des titres indexés sur l’inflation,
"notamment sur les maturités longues", il faut vraiment être
inconscient, ou je-m’en-foutiste. Mais ce n’est là, après tout, que
l’attitude générale des gouvernements depuis 1974, date du premier
budget en déficit." (Source)
Publié par Philippe Herlin
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5 avr. 2018
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Articles
Dans notre précédent article,
nous avons expliqué comment la Banque de France possédait presque 20%
de la dette de l’État et que cette part augmentait rapidement. Une
cavalerie financière qui n’augure rien de bon. Cette fois, et toujours
en exclusivité car on n’en trouve nulle mention dans les médias, voici
une nouvelle preuve de l’impéritie des différents gouvernements à gérer
la dette de la France.
On dit souvent qu’une bonne vague d’inflation permet d’effacer les dettes et, c’est vrai, l’histoire l’a prouvé à maintes reprises. Un épisode de forte hausse des prix durant quelques années permet à la dette publique de voir sa valeur réelle ramenée à presque rien. Sauf que désormais ce ne sera plus possible, car l’État s’est privé de cette possibilité ; il s’est même mis un couteau sous la gorge en cas d’hyperinflation.
En octobre 2001, la direction du Trésor a eu la très malencontreuse idée de lancer le premier emprunt indexé sur l'indice des prix de la zone euro : l'OAT€i. Les emprunts du Trésor "classiques", les OAT (Obligations assimilables du Trésor) sont émis à taux fixe : en cas de remontée des taux, l’État est protégé (son emprunt ne lui coûte pas plus cher), et en cas d’épisode inflationniste, il rembourse en monnaie dévaluée (son emprunt lui coûte alors moins cher à rembourser). Dans les deux cas, il est gagnant.
Mais avec une obligation indexée sur l’inflation, l’État est obligé de rembourser à hauteur de l’augmentation des prix, et un épisode d’hyperinflation peut le ruiner complètement ! Alors pourquoi prend-il ce risque insensé ? Pour gagner des clopinettes, puisqu’en effet ces emprunts séduisent les investisseurs qui, eux, peuvent ainsi se couvrir contre l’inflation. Ce type d’emprunt se vend bien, donc moins cher en termes de taux d’intérêt, ce qui permet au Trésor de réaliser une petite économie. Tout cela est assez minable, c’est une vue à court terme, "et après moi le déluge".
Dans son dernier bulletin, l’Agence France Trésor (AFT), qui gère la dette de la France, est toute fière d’annoncer le placement d’une OAT€i de 18 ans. Le Trésor fait donc le pari que les prix resteront sages sur les 18 années qui viennent… Nous ne sommes même pas maîtres de notre destin, puisqu’il ne s’agit pas du taux d’inflation en France, mais bien dans la zone euro. Et si ce pari est perdu, ira-t-on rechercher les responsables ? Bien sûr que non ; ils couleront une retraite tranquille, la note sera payée par les Français. Mais l’AFT est très contente d’elle-même : "Par cette émission, la France, qui s’engage à émettre environ 10 % de son programme de financement annuel sous la forme de titres indexés sur l’inflation, réaffirme son statut d’émetteur de référence en zone euro pour les émissions sur ce segment, notamment sur les maturités longues."
On dit souvent qu’une bonne vague d’inflation permet d’effacer les dettes et, c’est vrai, l’histoire l’a prouvé à maintes reprises. Un épisode de forte hausse des prix durant quelques années permet à la dette publique de voir sa valeur réelle ramenée à presque rien. Sauf que désormais ce ne sera plus possible, car l’État s’est privé de cette possibilité ; il s’est même mis un couteau sous la gorge en cas d’hyperinflation.
En octobre 2001, la direction du Trésor a eu la très malencontreuse idée de lancer le premier emprunt indexé sur l'indice des prix de la zone euro : l'OAT€i. Les emprunts du Trésor "classiques", les OAT (Obligations assimilables du Trésor) sont émis à taux fixe : en cas de remontée des taux, l’État est protégé (son emprunt ne lui coûte pas plus cher), et en cas d’épisode inflationniste, il rembourse en monnaie dévaluée (son emprunt lui coûte alors moins cher à rembourser). Dans les deux cas, il est gagnant.
Mais avec une obligation indexée sur l’inflation, l’État est obligé de rembourser à hauteur de l’augmentation des prix, et un épisode d’hyperinflation peut le ruiner complètement ! Alors pourquoi prend-il ce risque insensé ? Pour gagner des clopinettes, puisqu’en effet ces emprunts séduisent les investisseurs qui, eux, peuvent ainsi se couvrir contre l’inflation. Ce type d’emprunt se vend bien, donc moins cher en termes de taux d’intérêt, ce qui permet au Trésor de réaliser une petite économie. Tout cela est assez minable, c’est une vue à court terme, "et après moi le déluge".
Dans son dernier bulletin, l’Agence France Trésor (AFT), qui gère la dette de la France, est toute fière d’annoncer le placement d’une OAT€i de 18 ans. Le Trésor fait donc le pari que les prix resteront sages sur les 18 années qui viennent… Nous ne sommes même pas maîtres de notre destin, puisqu’il ne s’agit pas du taux d’inflation en France, mais bien dans la zone euro. Et si ce pari est perdu, ira-t-on rechercher les responsables ? Bien sûr que non ; ils couleront une retraite tranquille, la note sera payée par les Français. Mais l’AFT est très contente d’elle-même : "Par cette émission, la France, qui s’engage à émettre environ 10 % de son programme de financement annuel sous la forme de titres indexés sur l’inflation, réaffirme son statut d’émetteur de référence en zone euro pour les émissions sur ce segment, notamment sur les maturités longues."
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