Compte
administratif 2014 - commentaire
En 2014, les dépenses de
fonctionnement ont connu une progression qualifiée de « modeste »
s’élevant à 0,87% (soit 379 850€). Certes, dans l’absolu, ce résultat peut
paraître un signe de bonne gestion. Néanmoins, il doit être mis en rapport avec
l’augmentation des recettes de fonctionnement : 0,55% (soit 258 111
€), on note un écart de 32 points de base entre les taux de croissance des
masses globales des dépenses et des recettes
de fonctionnement. En un mot : les dépenses augmentent plus vite que les
recettes, ce qui, tout le monde le sait, n’est pas un gage de bonne gestion
budgétaire. Si, pour un ménage, les dépenses augmentent plus vite que les
recettes, cela signifie qu’il va falloir « travailler plus pour gagner
plus » selon le slogan d’un ancien président de la République ou encore
avoir « envie de devenir milliardaire » selon les mots du ministre
des finances actuel. En réalité pour la majorité des ménages, la seule solution
envisageable à l’heure actuelle est de se « serrer la ceinture » en
réduisant les dépenses.
Pour Talence, il ne faut
pas rêver, nous sommes dans une situation similaire à celle du ménage précité.
L’augmentation des recettes ne pourra provenir que de sources internes car les
dotations extérieures poursuivront leur tendance actuelle à la raréfaction.
Deux solutions se présentent : 1)
trouver de nouvelles recettes et 2) augmenter les recettes existantes. En ce
qui concerne la première option, il apparaît que, notamment de par l’exiguïté
de son territoire Talence ne va pas devenir une ville industrieuse ou une technopole de type Silicon Valley, malgré l’existence de Talence Innovation. Il faut donc rechercher d’autres sources de
recettes. Bien sûr, il y a le stationnement payant dont on s’apercevra, trop
tard, qu’il ne produit pas les bénéfices attendus. On peut toutefois envisager
d’autres solutions. Se servir des véhicules municipaux comme supports
publicitaires, peindre la balayeuse aux couleurs d’une célèbre marque de soda
ou l’offrir à la publicité d’une chaîne de restauration rapide. Et si les
recettes de cette opération se révèlent insuffisantes, vous pourrez toujours
demander au personnel de la municipalité de se muer en femmes ou hommes
sandwich. Pour ce qui est de la deuxième
option, il est évident que vous allez augmenter la fiscalité locale, malgré vos
promesses de campagne en 2014. A ce propos, Monsieur l’Adjoint aux finances
nous rappellera quel est le niveau de la pression fiscale à Talence qui frise
des taux confiscatoires. Dans un contexte de crise austéritaire, de stagnation
voire de baisse des revenus réels, l’augmentation de la fiscalité programmée
sera un acte politiquement dangereux, mais il faut assumer quand on a le
pouvoir.
La maîtrise de la dépense concerne tant le fonctionnement que l’investissement.
L’investissement est votre variable d’ajustement favorite car elle est la plus
politiquement « acceptable » : lorsqu’on ne construit pas une
structure personne ne voit sa disparition puisqu’elle n’existe pas. Hormis les
projets d’investissement déjà débutés ou programmés de longue date (avant la
crise), rien ou pas grand-chose n’est prévu.
En 2014, les dépenses
d’investissement voient leur progression divisée par deux : 1,66% en 2014
contre 3,39% en 2013. Certes, le taux de croissance des dépenses d’équipement
s’élève à 3,24% en 2014, mais il est à noter que cette
« performance » ne compense pas la une baisse de 3,34% desdites
dépenses en 2013. En fait, les nouveaux investissements (quand il y en aura) seront,
encore plus fortement que par le passé, tributaires des cessions d’actifs,
c’est-à-dire des ventes de bijoux de famille selon la logique du déshabiller
Pierre pour habiller Paul. Sachant que cette logique se trouve limitée par la
dimension de plus en plus réduite du patrimoine de notre ville.
Dépenses (€)
|
2013
|
2014
|
Taux de croissance
|
3,39%
|
1,66%
|
Investissement
|
8 689 542
|
8 833 688
|
Equipement
|
5 782 541
|
5 970 076
|
Taux de croissance
|
- 3,34%
|
3,24%
|
En conséquence, à l’avenir,
les dépenses de fonctionnement n’échapperont pas à la coupe claire, même si
cette réduction va se heurter inévitablement, dans certains domaines, à un
effet de cliquet clientéliste. C’est ce que nous verrons sans doute dans le
budget primitif de 2015.
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