Débat sur les orientations
budgétaires 2015
Nous
savons tous que le débat sur les orientations budgétaires est un pur exercice
de style. Je remercie Monsieur l’adjoint aux finances pour sa présentation intéressante et illustrée de nombreux graphiques bien colorés.
Je
ferai deux types de commentaires : d’abord sur la forme, puis sur le fond.
- La
forme
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troisième paragraphe : « A la fin du 1er semestre 2014, le niveau d'endettement public a dépassé le
seuil des 2.000 G€ soit 95,1 % du PIB ». Je présume que
2.000 signifie deux mille, sachant que le point n’est pas un séparateur de
milliers. De plus G€ semble signifier gigaeuro, c'est-à-dire milliard d’euros.
Donc 2.000 G€ peut se traduire par
2 000 milliards d’euros (ou peut-être 2 000 Gigots euros ?). Un problème
de cohérence dans l’utilisation des unités se pose dès le 7ème
paragraphe de la page 2 où on lit : « Cette réduction s'appuie sur un plan de 50 milliards d'économie entre
2015 et 2017 dont 21 milliards dès 2015 (14,5 M€ en 2016 et 2017) ».
On passe du Giga au milliard et, en fin de citation, « 14,5 M€ »
semble indiquer que M désigne des milliards. Si c’est le cas, au paragraphe
11 quelle est la signification de
M : « Pour Talence c'est ainsi
une perte de 970 k€ pour 2015 et une perte estimée à 3,3 M€ en cumulé 2014-2017 ».
Doit-on lire que la perte pour Talence serait de 3,3 milliards
d’euros ?
Au total, il apparaît qu’une harmonisation des
unités employées soit nécessaire à la bonne compréhension du texte. De plus, il
serait opportun de signaler la source des chiffres fournis. Ces premières
remarques n’enlèvent rien à mon appréciation initiale concernant la présentation.
- Le fond
Il est vrai,
comme le document le souligne fortement, que l’État impose l’austérité aux
collectivités locales, mais cela n’est pas récent. Il convient de rappeler, par
exemple, que dans un contexte politique différent, la dotation globale de
fonctionnement (DGF) attribuée à Talence avait été réduite de 1,6% en 2011.
Par ailleurs,
d’après les chiffres fournis, il s’avère que, malgré l’assèchement de la DGF,
entre 2013 et 2014, les recettes de fonctionnement ont connu une augmentation
de 258 k€, ce qui relativise un peu la noirceur du tableau qui nous est présenté.
Les dépenses de fonctionnement
L’objectif retenu de maîtrise des dépenses de
fonctionnement méritera des commentaires lorsque nous sera présenté l’ensemble
des mesures devant assurer ladite maîtrise ainsi que « le ciblage des actions communales et la
sanctuarisation des actions prioritaires ». Pour l’instant nous n’en
sommes qu’à la phase des incantations. Il sera intéressant de suivre les coupes
budgétaires, claires dans certains secteurs et sombres dans d’autres, pour
mettre à nu la politique de la municipalité. Comme j’ai pu l’écrire :
« le masque de l’apolitisme va
inévitablement tomber et dévoilera la réalité d’une municipalité de droite
».
Les investissements
L’objectif pour 2015 d’une augmentation de
l’investissement de 40,3% apparaît bien ambitieux, mais ledit objectif
sera-t-il atteint, c’est une autre histoire. Pour espérer réaliser le programme
d’investissement, il faudra encore vendre des bijoux de famille, pour un
montant net de 1 000 000 - 765 000 = 235 000 euros. Il sera aussi nécessaire d’emprunter plus de
2 millions d’euros, ce qui fera certainement baisser le niveau de la dette
municipale comme on nous affirme vouloir le faire.
La dette
Le contexte de faibles taux d’intérêt est
favorable à la renégociation des prêts et à la baisse du fardeau de la dette…
Il faudrait signaler qu’il s’agit d’un choc externe positif qui a peu à voir
avec la bonne gestion qui est revendiquée.
On nous présente dans la diapositive n° 21 une
série de ratios (encours de la dette par habitant, annuité par habitant…) avec
une comparaison de la valeur de ces mêmes ratios pour la moyenne des villes
appartenant à la même strate dans le but de mettre en lumière l’excellente
santé de Talence. Néanmoins, cette comparaison flatteuse mérite quelques
nuances.
Par exemple, depuis l’an 2000, la dette par
habitant à Talence est passée de 198 € à
819€ (/hab) en 2013 , ce qui traduit une augmentation + 313,6% ?
Pour mémoire, la dette par habitant à Pessac, ville voisine, est passée de 300€
en 2000 à 176 € en 2013, soit une réduction de 41,3%... Vous voyez qu’il faut
nuancer.
Les recettes du budget : vers une augmentation programmée de la
fiscalité locale :
Page 3 : « Ainsi les décisions nationales en matière de masse salariale, les
dépenses des nouveaux rythmes scolaires, le FPIC, et les baisses de dotations
représentent pour Talence un impact de près d'1,9 M€ représentant en fiscalité
6% d'augmentation des taux d’imposition des talençais pour la seule année 2015
et 9% si on ajoute les efforts déjà consentis en 2014. »
Cette phrase m’interroge. Elle semble
impliquer que la seule cause des problèmes budgétaires de notre ville émane de l’action
l’État, ce qui demande vérification. L’impact des contraintes « venues d’ailleurs » représenterait
en fiscalité une augmentation des taux d’imposition de 6% des talençais en
2015 :
1°- s’agit-il de pourcentages ou de
points ?
2°- cette phrase préfigure-t-elle une
augmentation des taux inférieure aux chiffres donnés (6 ou 9% ?)
ce qui vous permettrait de dire aux talençais : « voyez comme notre gestion est saine, on ne
vous dépouille pas totalement, on vous laisse quand même les yeux pour
pleurer ! ».
Alors, allez-vous augmenter les impôts ou bien
pensez-vous, à l’instar du Téléthon, organiser un Budgethon pour
Talence ?
Faire vivre la politique et non pas faire de la politique pour en vivre...
Bref compte rendu dans le journal Sud Ouest : « Volontarisme prudent »
RépondreSupprimerhttp://www.sudouest.fr/2015/02/13/volontarisme-prudent-1828923-3229.php