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jeudi 8 janvier 2015

"Je suis couillonné, eh bien, voilà, je fous le camp !

Pour la Commission européenne : l’appartenance à la zone euro est « irrévocable »...

Charles de Gaulle : "Je suis couillonné, eh bien, voilà, je fous le camp ! "

Texte actualisé le 5 janvier 2015
jeudi 8 janvier 2015, par Comité Valmy
Actualisation le 5 janvier 2015, de cet article mis en ligne en septembre 2011, en réponse à cette déclaration arrogante de la Commission européenne :

Grèce : pour la Commission européenne, l’appartenance à la zone euro est « irrévocable ».
L’appartenance d’un pays à la zone euro est « irrévocable », a rappelé lundi 5 janvier Annika Breidthardt, une porte-parole de la Commission européenne, en réponse à une question sur une possible sortie de la Grèce de la monnaie unique. Rappelant que cette règle était inscrite dans le traité européen.

Pour Charles de Gaulle dans cette Europe, rien ne saurait être irrévocable ou irréversible. Il en est certainement de même pour le peuple de France.

L’article qui suit, paru le 2 septembre 2008, connait depuis quelques jours un remarquable succès. Il s’agit d’une interview du général de Gaulle alors au pouvoir, au sujet de la possibilité de quitter l’Union européenne alors que la modalité de sortie n’était pas prévue dans le traité de Rome. (comme la possibilité de sortie de l’euro n’était pas prévue dans le traité de Maastricht, ce qui oblige à quitter l’Union européenne pour quitter l’euro). La réponse magistrale du Général est d’une lumineuse simplicité qui vérifie l’adage : "les grandes idées n’ont pas d’âge, elle n’ont qu’un avenir". Cerise sur le gâteau, on y vérifie accessoirement que de Gaulle préférait un rapprochement avec l’Union soviétique plutôt qu’un enfermement de la nation dans le piège européen.


Charles de Gaulle : "Je suis couillonné, eh bien, voilà, je fous le camp ! "


Général de Gaulle : Le Marché Commun, il n’y a en fait que deux ans qu’on a commencé à le réaliser. Or notre expansion industrielle remonte à bien avant deux ans. L’expansion industrielle allemande, italienne, de même. Ceux qui racontent des histoires sur les bienfaits incomparables de l’intégration européenne sont des jean-foutre.


Alain Peyrefitte- - Le traité de Rome n’a rien prévu pour qu’un de ses membres le quitte.


Général de Gaulle. - C’est de la rigolade ! Vous avez déjà vu un grand pays s’engager à rester couillonné, sous prétexte qu’un traité n’a rien prévu pour le cas où il serait couillonné ? Non. Quand on est couillonné, on dit : "Je suis couillonné. Eh bien, voilà, je fous le camp ! " Ce sont des histoires de juristes et de diplomates, tout ça.


AP. - Nous pouvons dire que ce n’est pas nous qui abandonnons le Marché commun, c’est lui qui nous abandonne.


GdG. - Mais non ! Ce n’est pas la peine de raconter des histoires ! D’ailleurs, tout ce qui a été fait pour l’Europe, par ceux qu’on appelle les "européens ", a très bien marché tant que c’était la France qui payait tout. On a commencé par la Communauté européenne du charbon et de l’acier. Ça a consisté en quoi ? En ce qu’on a rendu à l’Allemagne son charbon et son acier, qu’elle n’avait plus car on les lui avait retirés. On les lui a rendus pour rien. Et ça a consisté à donner aux Italiens ce qu’ils n’avaient pas : du charbon et du fer. Alors, ils ont pu faire une industrie métallurgique. Mais nous, nous n’avons pas retiré un rotin de la CECA, pas un rotin !

Nous avions un problème qui était la modernisation de nos mines, mais nous les avons modernisées sans que la CECA nous donne un sou. Voilà ce qu’a été la CECA ! C’était une escroquerie, au profit des Allemands et des Italiens !

« Après quoi, on a fait l’EURATOM. Et c’est la même chose. Dans l’EURATOM, nous apportons 95% . Il n’y a que nous qui ayons une réelle capacité atomique. Les autres n’en ont absolument aucune, ni installations, ni spécialistes pour les faire tourner. Alors, nous mettons en commun nos 95% de capacité atomique et les autres mettent leurs 5% et on partage les résultats, chacun au même titre ! C’est une escroquerie !

« La Communauté européenne de défense, c’était la même chose. Pourquoi l’a-t-on inventée ? Parce que les Allemands n’avaient pas d’armée. Alors, comme on avait peur des Russes, il fallait qu’ils en fassent une, mais comme on ne voulait pas qu’elle soit sous commandement allemand, on la plaçait sous le commandement du général Norstadt. Mais du coup, on voulait en faire autant pour l’armée française ! C’est l’Europe à leur façon. Mais si l’on veut faire une Europe qui ne soit pas à notre détriment, alors, il n’y a plus personne !

« Évidemment, aujourd’hui, les Allemands commencent à se dire : « Si nous ne faisons pas le Marché commun avec les Français, les Français vont s’arranger avec les Russes. Et ensuite, qu’est-ce qui va nous arriver ? Nous serons en danger. » Et c’est parfaitement exact. Si la politique du traité franco-allemand, c’est-à-dire le noyau de l’Europe, ne réussit pas, eh bien, nous irons vers d’autres.


AP. - D’autres, c’est-à-dire les Russes ?

GdG. - Naturellement ! Ils voient que le moment est venu. Ils nous font des mamours, en se disant : "On va pouvoir s’arranger avec les Français, comme autrefois." Et dans ce cas, nous cesserons d’être couillonnés, ce sont les Allemands qui le seront. »


Extrait de "C’était de Gaulle" d’Alain Peyrefitte - Tome II - Page 267
Mise en ligne CV : septembre 2011

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