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vendredi 21 février 2014

Bertez : Le problème de la France, dans un monde globalisé, c'est le coût élevé du capital .

Voici quelques morceaux choisis de l'article de Bruno Bertez disponible ici.


Le problème de la France, dans un monde globalisé, c'est le coût élevé du capital qui réduit le taux de profit.

"Le capital français ne fait pas son travail -et là, Mélenchon a raison, à condition de nuancer- parce que le coût du capital est trop élevé. Il n’est pas rentable d’investir parce que les investisseurs, pour accomplir leur fonction, faire leur métier, auraient besoin d’un taux de profit que l’économie française ne peut pas leur offrir.  Prenons un exemple, si un investissement rapporte 3,5% du capital investi en France, ce n’est pas un chiffre exact, c’est un chiffre juste pour fixer les idées, alors qu’il rapporte 9% dans un pays émergent ou 7% dans un pays développé, alors le détenteur de capitaux ou la firme ont intérêt à investir ailleurs plutôt qu’en France, c’est une question de bon sens." 


Dans un contexte de mondialisation néolibérale, de laisser-faire laisser-passer, "ce que l’on appelle l’intégration, la mondialisation, et qui a été si bien analysé par Allais, sont les processus par lesquels se véhiculent à la fois le prix des marchandises et la contrainte du profit. Et c’est en ce sens que nous disons que Mélenchon a raison, mais en déplaçant le raisonnement." 

"La cause du chômage, c’est le coût du capital trop élevé, mais, Monsieur Mélenchon, non, ce n’est pas le coût du capital français qui est trop élevé, c’est le coût du capital global, tel qu’il est imposé par les Américains, les Anglo-saxons et la finance. La concurrence du  monde extérieur produit une tendance à l’égalisation du taux de profit, une norme en quelque sorte pour investir. Et ceux qui ne sont pas capables d’atteindre la norme et de passer la barre fatidique sont largués, laissés pour compte. Quand on offre une rentabilité de 3,5%, ce qui est peut-être beaucoup pour le système français, mais que l’on compare à une norme globale de 7 ou 9%, alors on devient insuffisant et le capital fait grève. Soit il va au parking en attendant des jours meilleurs, soit il va à l’étranger. Soit il procède à des investissements productifs ailleurs, soit il s’adonne aux délices de la spéculation internationale, telle qu’elle est stimulée par la politique des Banques Centrales kleptocrates."
"La concurrence à l’investissement, ou mieux à l’emploi des capitaux, est deux fois double. Premièrement, elle est double entre l’investissement intérieur et l’investissement à l’étranger. Deuxièmement, elle est double dans le choix entre l’investissement productif et l’usage spéculatif. On peut aussi bien, avec le même argent, investir en France ou ailleurs." 
L'arnaque de la production de valeur. "On peut aussi bien produire de vraies richesses ou produire ce que les kleptos appellent de la valeur, c’est à dire du gonflement fictif de ce que l’on appelle improprement le capital, car vous savez pour nous lire régulièrement qu’en dernière analyse cela n’est absolument pas du capital, mais de la Dette passée à l’alchimie des marchés."
"la production de valeur dont on nous rebat les oreilles, mais dont ils se gargarisent, n’est en réalité qu’une alchimie qui transforme la pauvreté réelle, c’est à dire la Dette, en une richesse fictive qui sert de gage à  la création de nouvelles dettes. Car l’innovation financière, en dernière analyse, n’est jamais que cette gigantesque escroquerie alchimique qui consiste à fabriquer du capital avec de la dette, de la richesse avec de la pauvreté."   
Faire vivre la politique et non pas faire de la politique pour en vivre


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