Dans mon intervention, je vais envisager d’une part, les résultats de l’exercice budgétaire 2007 et d’autre part, les prévisions (relativement peu précises) pour 2008. Je conclurais en montrant que le budget fait tomber le masque de l’apolitisme revendiqué par la droite pendant la campagne électorale.
Les résultats 2007 :
Tous les indicateurs comptables et financiers se sont dégradés en 2007 par rapport à 2006. Les raisons de cette dégradation sont simples :
- Une forte augmentation des dépenses de fonctionnement (+ 8,98 %)
- Une plus faible croissance des recettes (+ 1,83%)
Lorsqu’on dépense plus qu’on ne gagne, il faut s’endetter. D’ailleurs la dette de la commune a encore augmenté de façon significative : + 12,7% en 2007, malgré une baisse de l’investissement de 36%.
Les dépenses : Pour justifier l’augmentation significative des dépenses, le rapport met en lumière de la subvention du CCAS (+ 26%) (période préélectorale) mais cette augmentation n’explique que pour une faible part la dérive des dépenses (1,7 point de la croissance globale des dépenses de fonctionnement qui a atteint presque 9% ). 18,6% de la croissance des dépenses de fonctionnement. Les raisons de la dérive des dépenses sont à rechercher ailleurs. Par exemple, les frais de personnel en croissance de 8,7 %. Quelles sont les raisons de cette augmentation importante des dépenses de personnel : l’augmentation des rémunérations, le recrutement de nouveaux personnels ?
Les recettes ne progressent que de 1,83%. Le rapport a beau jeu de mettre en avant la faible augmentation de la dotation globale de fonctionnement versée par l’État (1,35%), mais le produit des impôts locaux ne progresse que de 2,12%. On peut s’interroger sur la faible progression du produit fiscal essentiellement assis sur la taxe d’habitation et sur la taxe foncière qui représentent 56 % des recettes.
L’épargne d’exploitation se dégrade fortement, quasiment - 60%.
Il en est de même pour l’épargne brute. L’épargne nette ou capacité d’autofinancement des dépenses d’équipement est passée de 2,300 millions d’euros en 2006 à – 117 200 € en 2007 (- 106%).
On le voit, la capacité d’autofinancement des investissements est devenue négative ce qui veut dire que, toutes choses étant égales par ailleurs, les nouveaux investissements devront être financés quasi exclusivement par l’emprunt.
Conséquence de cette situation une augmentation de la dette (+10%), malgré une baisse significative des investissements (- 36%) en 2007.
Au total, le budget de l’année 2007 peut être interprété comme un budget préélectoral démagogique, voire clientéliste par certains côtés, qui obère l’avenir des finances de notre ville et laisse présager une augmentation continue des impôts locaux.
Les perspectives 2008 :
Pour 2008, les élections sont terminées le budget ne subit pas d’inflexion notable sauf, peut-être en ce qui concerne les dépenses sociales qui ne constituent plus une priorité, comme l’année précédente (préélectorale).
Selon les prévisions, les recettes attendues seraient en augmentation de 1,85%
Le rapport stipule : les « dépenses de fonctionnement seront reconduites à l’identique de 2007 », Qu’est-ce à dire ? Le montant sera-t-il identique à celui de 2007 ? Vraisemblablement pas, car ledit rapport indique que les dépenses de personnel (hors recrutement) devraient augmenter de 7,68 %. Par contre, à l’instar de la subvention au CCAS dont le montant reste identique à celui de 2007, les dépenses sociales semblent stagner. A Pessac, par exemple, la subvention municipale au CCAS augmente en moyenne de 4 à 5% par an. On peut déduire des chiffres du rapport que certaines dépenses seront reconduites à l’identique (les dépenses sociales), tandis que d’autres seront augmentées.
Le rapport nous présente ensuite une série d’investissements programmés mais reste évasif sur le financement (il se réfère à une capacité d’autofinancement problématique).
Au total, on peut penser que 2008 sera marquée par un déficit de ressources qu’une inéluctable augmentation des impôts locaux tentera de compenser. Cette augmentation prévisible de la fiscalité est, bien sûr, en totale contradiction avec vos promesses électorales. Nous attendons avec impatience le budget supplémentaire qui devrait, à moins de recourir de façon abusive à l’endettement, confirmer nos prévisions.
En conclusion : le budget fait tomber le masque de l’apolitisme
Pendant la campagne, on a voulu faire croire au Talençaises et Talençais que la gestion d’une ville pouvait se faire de façon apolitique.
En matière budgétaire, l’apolitisme repose sur l’idée qu’il existerait des règles (des recettes) de gestion, consensuelles et universellement reconnues.
Ces règles semblent directement issues du « sens commun » : ne pas dépenser plus qu’on ne gagne, ne pas emprunter au-delà de sa capacité future de remboursement, ne pas « décourager » voire « réprimer » l’initiative privée créatrice de valeur… Si bien que l’exécution du budget serait politiquement neutre.
Tout cela est faux, le budget est un instrument éminemment politique. Il reflète l’appartenance politique de l’équipe dirigeante. C’est le cas à Talence où la municipalité de droite reproduit dans le microcosme local la politique sarkoziste menée au niveau national.
Sarkozy fait des cadeaux fiscaux aux riches (18 milliards d’euros) et ce faisant il organise la pénurie des ressources budgétaires.
Notre Maire fait des cadeaux fiscaux aux riches promoteurs immobiliers, grâce aux résidences hôtelières qui, dans leur majorité, ne paient pas la taxe d’habitation, et ce faisant, il assèche les ressources budgétaires.
Après les cadeaux aux riches, Sarkozy nous dit que « les caisses sont vides », qu’il faut diminuer les prestations sociales, qu’il faut payer des franchises médicales, etc… Bref, que la plus grande partie de la population mette la main à la poche pour payer les cadeaux aux riches.
Notre Maire va nous dire qu’on ne peut augmenter les dépenses sociales (CCAS) et de solidarité, qu’on ne peut réaliser des investissements sociaux… parce que les recettes budgétaires sont insuffisantes… il faut donc augmenter les impôts locaux. Les contribuables devront à nouveau mettre la main à la poche pour payer ce que d’autres (les spéculateurs) ne paient pas.
Prendre aux moins riches pour donner aux plus riches, c’est une politique de droite qui est conduite à Peixotto comme à l’Elysée.
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