Pages

lundi 30 juillet 2012

Le nouveau vélo de Julie

A la suite du relais de l’appel à don d'un vélo par Sud-Ouest - tous mes remerciements à Patrick Faure - nous avons reçu de nombreuses propositions.

Julie a opté pour un vélo offert par un généreux donateur de Floirac. Nous tenons à le remercier vivement ici.



Par ailleurs, il convient aussi de remercier tous les autres donateurs (et donatrices) potentiels qui se sont spontanément manifestés dans un élan de solidarité inespéré.

Enfin, la réussite de cet appel montre qu’il existe encore une réelle solidarité dans notre société, malgré l’individualisme glorifié par le « système ».



"Faire vivre la politique et non pas faire de la politique pour en vivre"...

lundi 23 juillet 2012

Aidons Julie ! : Appel à don de vélo

« On » lui a « emprunté » de façon définitive son vélo et elle n’a pas les moyens d’en acheter un autre.


Nous l’appellerons Julie.

Le 16 juin 2012, Julie (16 ans) se rend à la médiathèque Castagnera de Talence pour réviser son baccalauréat. Elle attache son vélo à l’entrée de la passerelle et, « surprise !», à son retour le vélo (B-twin) qu’elle avait reçu en cadeau de Noël avait disparu malgré l’antivol qu’elle retrouve sectionné, sans doute à l’aide d’un coupe-boulons.

Fait-divers classique, me direz-vous ! Oui mais, le problème est que Julie et sa maman ne disposent pour vivre, que de 540 euros mensuels car la maman de Julie est en fin de droits Assedic.

Le 17 juin, la maman a adressé un courrier à la Mairie pour savoir s’il existait une éventuelle assurance municipale couvrant ce type de « sinistre ».

Le 13 juillet elle a reçu une réponse, très administrative, stipulant que « le vol s'étant déroulé dans un lieu public, la ville ne peut en être tenue pour responsable ». Ce qui, juridiquement, est la dure vérité.

A titre personnel, étant donné le contexte financier (connu du CCAS de la Mairie), je pense que la municipalité aurait pu faire un « geste ».

Toujours est-il que Julie est toujours dépourvue de vélo pour se déplacer.


Appel à la solidarité : aidons Julie !

Pour Julie, nous recherchons un vélo mixte ou de femme en parfait état de marche, la bénéficiaire n’étant pas en mesure d’assumer d’éventuels frais de remise en état.

Pour ceux qui souhaitent répondre à cet appel, je vous propose de me contacter à l’adresse courriel suivante : bd.conte@gmail.com

Ou sur mon téléphone : 06 98 52 99 78

Sésame pour emprunter les livres à la Médiathèque



Sésame pour "emprunter" les vélos devant la Médiathèque


"Faire vivre la politique et non pas faire de la politique pour en vivre"...

lundi 9 juillet 2012

Les connexions des patrons du CAC 40

La vidéo :

Xerfi Canal, la chaîne de la réflexion économique - Aurélien Duthoit Le pré-carré magique des patrons du CAC 40

Le texte :

Le pré-carré magique des patrons du CAC 40



Xerfi Canal présente l'analyse d'Aurélien Duthoit, directeur d'études Xerfi Global

Dans aucun autre pays, l’influence des grandes entreprises n’est aussi forte qu’en France. Ce que l’on sait moins, c’est que le paysage de ces grands groupes est dominé par un patronat tout à fait atypique. Le grand patron français-type est totalement différent de ses homologues européens.


Contrairement aux idées reçues, les patrons français sont ceux qui ont passé le plus temps dans leur groupe avant d’en prendre la direction. Il faut en effet compter presque 19 ans d’ancienneté en moyenne pour un patron français, contre 17 un Italien, 16 pour un Allemand, et même 15 pour un Espagnol. Bien sûr, à la moyenne il n’y a personne : elle comprend aussi bien les patrons parachutés que les patrons qui n’ont connu qu’une seule entreprise dans leur vie. D’un côté, nous avons Stéphane Richard de France Telecom ou François Pérol de BPCE, tout deux arrivés pratiquement directement à la tête de leurs groupes. A l’opposé du spectre, Serge Kampf créa en 1967 ce qui devint Capgemini, tandis que Christophe de Margerie entra débutant à Total dès 1974 avec son diplôme d’ESCP en poche. Martin Bouygues, lui, est entré dans le groupe fondé par son père en 1974, sans diplôme, et comme conducteur de travaux. Malgré quelques exceptions, la France est bel et bien le grand pays d’Europe où les parachutages au sommet, parfois en provenance directe des cabinets ministériels sont les plus fréquents.


Les vase-communiquants entre milieux d’affaires et milieux politiques sont une autre tradition très française. Il ne faut pas se voiler la face, ces accointances existent partout. Seulement, elles ne s’affichent jamais de façon aussi explicite qu’en France. Nous parlions de Stéphane Richard, ancien directeur de cabinet de Christine Lagarde, alors Ministre de l’Economie et des Finances. Nous parlions aussi de François Pérol, secrétaire général adjoint de l’Elysée sous Nicolas Sarkozy. Ces exemples récents ne sont pas anecdotiques. 13 patrons du CAC 40 actuel ont, à un moment ou à un autre, pris part à des activités dans la haute sphère publique ou politique, comme conseiller, chargé de mission ou même directeur de cabinet. C’est absolument sans équivalent en Europe.


Si politique rime avec grandes entreprises en France, cela s’explique aussi parce que politiques et grands patrons ont fréquenté les mêmes cénacles de formation des élites. C’est là encore une particularité française : on compte ainsi, sur 40 patrons, 12 énarques, 12 polytechniciens et 10 HEC, et 5 Sciences Po. Ce quasi monopole de certaines grandes écoles parisiennes est là encore absolument sans égal en Europe. On trouve ailleurs certaines tendances similaires, comme les anciens d’Oxford et de Cambridge au Royaume-Uni, ou les anciens ingénieurs diplômés des universités de Munich en Allemagne. Mais nulle part ailleurs une ville et un carré d’écoles ne disposent d’une telle influence.


En continuant l’analyse, on constate également le culte du cumul de diplômes en France. Plusieurs grands patrons détiennent au moins deux prestigieux sésames, et quelques diplômes additionnels. Là où plus de 80% des patrons allemands n’ont qu’une seule formation sanctionnée par un diplôme, souvent en sciences de l’ingénieur, les patrons français empilent les titres, et dix huit d’entre eux disposent de deux diplômes minimum. Parmi les circuits préférentiels, les combinaisons HEC/Sciences-Po/ENA et Polytechnique/ENA sont les plus privilégiées. C’est la voie choisie par exemple par Henri de Castries, patron d’Axa, diplômé en droit, d’HEC et ancien de l’ENA. Gérard Mestrallet, à la tête de GDF Suez, est lui ancien de Polytechnique, de l’Ecole Nationale de l’Aviation Civile et de l’ENA, avec en plus un petit Sciences Po Toulouse. On compte également de très nombreux X-Mines comme Philippe Varin de PSA ou Carlos Ghosn de Renault.


Il y a encore beaucoup plus étonnant : les grands patrons français sont parmi leurs homologues occidentaux ceux dont la formation initiale en finance et gestion d’entreprises est la plus rare : 20% seulement d’entre eux disposent d’un diplôme dans ce domaine. C’est peu comparé aux 50% que l’on trouve en Italie ou au Royaume-Uni. C’est également moins qu’en Allemagne, où ce sont par ailleurs les ingénieurs et les chercheurs qui tiennent le haut du pavé. Près de 40% des patrons du DAX sont ainsi titulaires d’un doctorat, à l’image de Martin Winterkorn, patron de Volkswagen.


Cette appétence des grands groupes pour les super-diplômés disposant de réseaux et d’entrées dans la sphère publique explique bien leur influence dans la vie économique et politique française. Mais ces profils sont bien sous-représentés parmi les fondateurs d’entreprises, les développeurs de PME et d’entreprises de taille intermédiaires.

Aurélien Duthoit, Le pré-carré magique des patrons du CAC 40, Xerfi Canal
"Faire vivre la politique et non pas faire de la politique pour en vivre"...

jeudi 5 juillet 2012

Pacte budgétaire et Mécanisme européen de stabilité

Qu’est-ce que le TSCG ?


Le Pacte budgétaire (TSCG) met sous tutelle les parlements nationaux. Alors que beaucoup de pays dont la France n’arrivent pas à respecter l’obligation du traité de Maastricht de limiter leur déficit public à 3%, ce nouveau traité introduit une « règle d’or » - en réalité une règle de plomb - puisque le déficit structurel admis serait seulement de 0,5% du PIB. Un non-respect de ce dogme absurde déclenchera un mécanisme correctif automatique à la suite duquel la Commission européenne définira « la nature, l’ampleur et le calendrier des mesures correctives à mettre en œuvre » (article 3). Le déficit en question est le total des déficits des administrations publiques, au sens du traité de Maastricht, qui comprennent l’État, les collectivités territoriales (communes, départements ou régions), l’assurance chômage et surtout les organismes de Sécurité sociale (retraites, assurance maladie, allocations familiales, accidents du travail). Ce déficit structurel, notion mal définie, sera de toute façon calculé par la Commission européenne.

Par conséquent, en France, le déficit ne pourra au minimum dépasser 10 milliards d’euros (le PIB est de 2000 milliards). Comme le déficit était de 90 milliards en 2011, il devra donc baisser de 80 milliards pour être conforme au traité. Rappelons que le déficit actuel est du pour une grande partie aux intérêts payés aux banques (50 milliards par an), ce qui fait que la dette s’auto entretient. Cette situation résulte de la loi du 3 janvier 1973 qui a interdit à la Banque de France d’accorder des avances sans intérêt au Trésor.

En outre les États dont la dette dépasse 60 % du PIB devront la réduire suivant la règle de 1/20 par an. Pour la France, la dette qui était de 1700 milliards d’euros en 2011, devra être ramenée à 1200 milliards. Ce serait donc de 500/20, soit 25 milliards par an, que la France devrait amputer son budget pendant 25 ans.

Le budget productif devra aussi être amputé de l’abondement de la France au MES (Mécanisme Européen de Stabilité) dont le capital s’élèvera au total à 700 milliards d’euros. 80 milliards d’euros seront versés dans les cinq premières années (capital libéré). La quote-part totale de la France s’élèvera à 20,3859% soit 142,7 milliards, dont 16,3 devront être versés en permanence à partir de la 5e année. Le MES est chargé de se porter garant vis-à-vis des marchés financiers qui prêteront aux États en difficulté. Au cas où les fonds diminueraient par suite de pertes, sur réquisition des gouverneurs du MES (les ministres des Finances de l’Union européenne), les États membres devront compléter le capital libéré comme le capital non-libéré sous 7 jours.

Au cas où la « règle d’or » ne serait pas respectée par un pays, le TSCG prévoit des sanctions financières se montant à 0,1% du PIB (2 milliards pour la France), elles seraient décidées par la Cour de Justice de l’Union européenne, le Parlement national n’étant pas consulté.

Les pays de la zone euro ont déjà, depuis Maastricht, l’interdiction d’influer sur le cadre monétaire et l’obligation d’emprunter aux banques. Ils ont perdu tout moyen de peser sur les taux d’intérêt auxquels ils empruntent, parce qu’ils ne peuvent plus faire de chantage à la dévaluation (comme l’a fait le Royaume-Uni dernièrement). Parmi ces États, ceux qui signeront le TSCG subiront en outre la surveillance de la Commission européenne qui s’immiscera directement dans leur budget, au mépris de la démocratie et du droit des peuples à gérer leur budget. La deuxième mâchoire d’un étau se refermera sur eux, elle obligera chaque État à restreindre drastiquement son budget productif et le fera entrer en récession. Et ce n’est pas le mot « stabilité » ajouté au Pacte de croissance qui pourra l’éviter.

Les États qui veulent accéder au MES devront ratifier le TSCG. Pour éviter que quelques États puissent bloquer le processus comme ce fut le cas en 2005 pour le TCE, il suffira que 12 pays l’acceptent pour qu’il soit mis en œuvre. Ce traité serait très coûteux, il entraînerait tous les pays dans la récession ; d’autre part, il prive les parlements nationaux de leur prérogative budgétaire. Cette tare est fondamentale à nos yeux : sans souveraineté nationale, il sera impossible d’engager une véritable politique de gauche en France, même si les électeurs le décident.


Qu’est-ce que le MES ?

Le MES est une version européenne du FMI. Il peut prêter aux Etats (à des taux inférieurs au "marché") mais sous les conditions du TSCG. Cela ressemble aux "plans d’ajustement structurels" qui ont tant fait souffrir les peuples africains. Les politiques européennes d’austérité ne datent pas d’aujourd’hui, elles nous obligent à détruire notre système de santé, à privatiser l’énergie, les télécommunications, la poste et elles voudraient nous contraindre à prendre la retraite à 67/68 ans. L’austérité imposée crée le chômage.

Les néolibéraux nous culpabilisent sur le sort de nos enfants à qui les égoïstes que nous sommes, laisseraient une dette immense. Répondons leur qu’avec ce traité, nous leur laisserions une dette quasi-éternelle qu’ils seront évidemment incapables d’honorer, le but étant de les maintenir pour toujours dans l’austérité. L’État ne doit pas être comparé à une famille surendettée car un État souverain peut créer sa monnaie. Certes il a aliéné ce droit en ratifiant le traité de Maastricht, mais ce traité peut et doit être dénoncé. Les intérêts cumulés depuis que l’État s’est privé du droit d’emprunter gratuitement à la Banque de France se montent à 1500 milliards. Cette somme a été donnée inutilement aux marchés financiers. La France qui est encore la 5e économie du monde doit être capable de gérer sa monnaie, elle ne doit pas s’abandonner au fatalisme et à la décadence dans laquelle l’euro-libéralisme entraîne un continent entier.
"Faire vivre la politique et non pas faire de la politique pour en vivre"...