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samedi 3 décembre 2022

Attention aux vendeurs indélicats

Attention aux vendeurs indélicats

Le 14 octobre, j’achète à Bordeaux un kayak de pêche Hobie Outback neuf avec un sondeur. Quelques jours plus tard, le vendeur, très sympa par ailleurs, me livre le kayak à la maison. Petit bémol, il n’avait pas les contacteurs pour la batterie ni le support du sondeur. 

"Ce n'est pas grave, je vous enverrai rapidement les pièces manquantes", me dit-il.

Ces pièces devaient m’être envoyées rapidement via La poste. Après un de plusieurs jours et un rappel par téléphone, j’ai reçu les contacteurs (qui pouvaient être achetés avant la livraison  à la quincaillerie du coin), mais toujours pas le support du sondeur. 

A noter que je ne peux utiliser ledit sondeur à moins de le tenir dans une main tandis que l’autre tiendrait la canne à pêche et l’épuisette dans les dents. Bref, je n’ai toujours pas quatre bras. Après plusieurs coups de fil et des promesses de livraison non tenues, le vendeur m’a annoncé lors de notre dernier contact téléphonique que la maison mère était en rupture de stock de support de sondeur. J’aurai peut-être une chance d’avoir le support à la Noël, à Pâques ou à la Trinité… 

Moralité : Attention lorsqu’on vous livre un objet avec des équipements incomplets et que vous faites confiance au vendeur !




 

dimanche 25 septembre 2022

L’effet pondération, l’autre combine de l’INSEE pour minorer l’inflation

 Publié par Philippe Herlin | 1 sept. 2022 

La mesure précise de l’inflation s’avère particulièrement importante dans la période actuelle. Les prix dérapent à un niveau jamais vu depuis des décennies. Les ménages et les entreprises doivent en avoir la meilleure perception possible afin d’ajuster leurs comportements. Malheureusement, les instituts statistiques nationaux ont tendance à minorer la hausse des prix pour sauver les apparences, et ceci au bénéfice de l’État, dont une grande partie des dépenses, notamment sociales, sont indexées sur l’évolution des prix. Nous avons déjà expliqué comment l’INSEE minore la hausse réelle des prix en France, en excluant quasiment le logement, qui ne pèse qu’à hauteur de 6% dans le "panier de la ménagère", et en inventant un très fumeux "effet qualité".

En cette période de fortes hausses des prix, un autre élément vient pervertir cette mesure : l’effet pondération. L’indice des prix à la consommation (IPC) est construit à partir d’un panier moyen censé représenter l’ensemble des Français, le "panier de la ménagère". Mais il faut savoir – c’est la subtilité capitale – que la composition et le poids des différents produits de ce panier ne sont modifiés qu’une fois par an. Il y a donc un effet retard conséquent. Comme l’explique cette note méthodologique, l’INSEE prend les pondérations de "l’année A-2, valorisées aux prix de décembre de l’année A-1 et éventuellement complétées par des corrections en volume entre l’année A-2 et A-1 [ce qui a été fait pour tenir compte de la crise sanitaire, mais bien imparfaitement]." Quand il s’agit de noyer le poisson, on peut compter sur notre institut national.

En ce moment, les Français se serrent la ceinture pour faire le plein de leurs voitures, payer le gaz ou le fioul pour le chauffage, et l’électricité (qui n’augmente cependant que de 4% cette année grâce au bouclier tarifaire). Le poste "énergie" augmente soudainement dans leur budget, mais cela ne se reflète pas dans l’IPC, qui garde la même pondération pour ce poste : 8,86% en juillet 2022, après 8,08% en juillet 2020, 7,48% en juillet 2017, 8,68% en juillet 2012 ; nous sommes toujours dans la tendance historique. Idem pour l’alimentation, également touchée de plein fouet par les hausses de prix.

 

 

Nous avons une pondération qui date du "monde d’avant" et qui ne correspond pas à la réalité que vivent les Français. Nous avons assisté au même phénomène en 2020, durant les confinements : les prix des carburants et des transports baissaient, mais les ménages n’en profitaient pas puisqu’ils étaient confinés ou sous couvre-feu ! Qu’à cela ne tienne, l’inflation affichait un taux très faible, alors que les dépenses alimentaires, elles, progressaient (plus de cantine à l’école ou au travail) sans que ce surcoût n’apparaisse.

Cette pondération qui s’adapte bien trop lentement, et l’effet retard qu’elle implique, s’avère bien pratique pour écrêter les fortes hausses des prix, les pics d’inflation, sur le dos du consommateur. Certes, si la hausse des prix de l’énergie et de l’alimentation continue l’année prochaine (c’est plus que probable), l’INSEE devra modifier sa pondération (dans le secret de ses bureaux car la transparence de l’organisme public est proche de zéro), mais cela laisse du temps, y compris pour trouver d’autres subterfuges. C’est sans doute trop demander à l’INSEE d’adapter son panier tous les mois ou tous les trimestres…

Ainsi, l’inflation réelle s’affiche à un taux bien supérieur aux communiqués officiels. On s’en doutait, les soi-disant 6% d’inflation annuelle actuels relèvent juste d’une bonne blague.

SOURCE

mercredi 14 septembre 2022

Le spectre de l’Allemagne se lève

 13 septembre 2022

Pour faire face à la menace russe imaginaire qui pèse sur l’Europe occidentale, l’Allemagne prendra la tête d’une UE élargie et militarisée.

Le spectre de l’Allemagne se lève (Consortium News)

Olaf Scholz, chancelier fédéral d’Allemagne, rencontre Volodymyr Zelenskyy, président de l’Ukraine, à Kiev, le 14 février 2022.

L’Union européenne se prépare à une longue guerre contre la Russie qui semble clairement contraire aux intérêts économiques et à la stabilité sociale de l’Europe. Une guerre apparemment irrationnelle - comme beaucoup le sont - a des racines émotionnelles profondes et revendique une justification idéologique. Il est difficile de mettre fin à de telles guerres parce qu’elles sortent du cadre de la rationalité.

Pendant des décennies après l’entrée de l’Union soviétique à Berlin et la défaite décisive du Troisième Reich, les dirigeants soviétiques se sont inquiétés de la menace du "revanchisme allemand". Puisque la Seconde Guerre mondiale pouvait être considérée comme une revanche allemande pour avoir été privée de la victoire lors de la Première Guerre mondiale, l’agressivité allemande Drang nach Osten ne pouvait-elle pas être ravivée, surtout si elle bénéficiait du soutien anglo-américain ? Il y a toujours eu une minorité dans les cercles de pouvoir américains et britanniques qui aurait voulu achever la guerre d’Hitler contre l’Union soviétique.

Ce n’était pas le désir de répandre le communisme, mais le besoin d’une zone tampon pour faire obstacle à de tels dangers qui constituait la principale motivation de la répression politique et militaire soviétique permanente sur l’ensemble des pays, de la Pologne à la Bulgarie, que l’Armée rouge avait arrachés à l’occupation nazie.

Cette préoccupation s’est considérablement atténuée au début des années 1980, lorsqu’une jeune génération allemande est descendue dans la rue pour manifester pacifiquement contre le stationnement d’"euromissiles" nucléaires qui pourraient accroître le risque de guerre nucléaire sur le sol allemand. Ce mouvement a créé l’image d’une nouvelle Allemagne pacifique. Je crois que Mikhaïl Gorbatchev a pris cette transformation au sérieux.

Le 15 juin 1989, Gorbatchev est venu à Bonn, qui était alors la modeste capitale d’une Allemagne de l’Ouest faussement modeste. Apparemment ravi de l’accueil chaleureux et amical, Gorbatchev s’est arrêté pour serrer les mains tout au long du chemin dans cette ville universitaire paisible qui avait été le théâtre de grandes manifestations pacifistes.

J’étais là et j’ai pu constater sa poignée de main inhabituellement chaleureuse et ferme et son sourire enthousiaste. Je ne doute pas que Gorbatchev croyait sincèrement en une "maison européenne commune" où l’Europe de l’Est et l’Europe de l’Ouest pourraient vivre en harmonie côte à côte, unies par une sorte de socialisme démocratique.

Gorbatchev est mort à l’âge de 91 ans il y a deux semaines, le 30 août. Son rêve de voir la Russie et l’Allemagne vivre heureuses dans leur "maison européenne commune" a rapidement été mis à mal par le feu vert donné par l’administration Clinton à l’expansion de l’OTAN vers l’est. Mais la veille de la mort de Gorbatchev, d’éminents politiciens allemands réunis à Prague ont anéanti tout espoir d’une telle fin heureuse en proclamant leur volonté de diriger une Europe vouée à la lutte contre l’ennemi russe.

Il s’agissait d’hommes politiques issus des mêmes partis - le SPD (parti social-démocrate) et les Verts - qui avaient pris la tête du mouvement pacifiste des années 1980.

L’Europe allemande doit s’étendre vers l’Est

Le chancelier allemand Olaf Scholz est un politicien SPD incolore, mais son discours du 29 août à Prague était incendiaire dans ses implications. Scholz a appelé à une Union européenne élargie et militarisée sous la direction de l’Allemagne. Il a affirmé que l’opération russe en Ukraine soulevait la question de savoir "où sera la ligne de démarcation à l’avenir entre cette Europe libre et une autocratie néo-impériale". Nous ne pouvons pas nous contenter de regarder, a-t-il dit, "des pays libres être rayés de la carte et disparaître derrière des murs ou des rideaux de fer."

(Note : le conflit en Ukraine est clairement l’affaire inachevée de l’effondrement de l’Union soviétique, aggravée par une provocation extérieure malveillante. Comme pendant la guerre froide, les réactions défensives de Moscou sont interprétées comme des signes avant-coureurs d’une invasion russe en Europe, et donc comme un prétexte à l’accumulation d’armes).

Pour répondre à cette menace imaginaire, l’Allemagne prendra la tête d’une UE élargie et militarisée. Tout d’abord, Scholz a déclaré à son auditoire européen dans la capitale tchèque : "Je m’engage à élargir l’Union européenne aux États des Balkans occidentaux, à l’Ukraine, à la Moldavie et, à long terme, à la Géorgie". Il est un peu étrange de s’inquiéter du déplacement de la ligne de démarcation vers l’ouest par la Russie alors que l’on prévoit d’intégrer trois anciens États soviétiques, dont l’un (la Géorgie) est géographiquement et culturellement très éloigné de l’Europe mais aux portes de la Russie.

Dans les "Balkans occidentaux", l’Albanie et quatre petits États extrêmement faibles issus de l’ex-Yougoslavie (Macédoine du Nord, Monténégro, Bosnie-Herzégovine et Kosovo largement non reconnu) produisent principalement des émigrants et sont loin des normes économiques et sociales de l’UE. Le Kosovo et la Bosnie sont des protectorats de facto de l’OTAN, occupés militairement. La Serbie, plus solide que les autres, ne montre aucun signe de renoncement à ses relations bénéfiques avec la Russie et la Chine, et l’enthousiasme populaire pour "l’Europe" parmi les Serbes s’est estompé.

L’ajout de ces États membres permettra de réaliser "une Union européenne plus forte, plus souveraine et plus géopolitique", a déclaré M. Scholz. Une "Allemagne plus géopolitique", plutôt. Alors que l’UE s’élargit vers l’est, l’Allemagne se trouve "au centre" et fera tout pour les rassembler. Ainsi, outre l’élargissement, M. Scholz appelle à "un passage progressif aux décisions à la majorité en matière de politique étrangère commune" pour remplacer l’unanimité requise aujourd’hui.

Ce que cela signifie devrait être évident pour les Français. Historiquement, les Français ont défendu la règle du consensus afin de ne pas être entraînés dans une politique étrangère dont ils ne veulent pas. Les dirigeants français ont exalté le mythique "couple franco-allemand" comme garant de l’harmonie européenne, principalement pour garder les ambitions allemandes sous contrôle.

Mais Scholz dit qu’il ne veut pas d’une "UE d’États ou de directorats exclusifs", ce qui implique le divorce définitif de ce "couple". Avec une UE de 30 ou 36 États, note-t-il, "une action rapide et pragmatique est nécessaire." Et il peut être sûr que l’influence allemande sur la plupart de ces nouveaux États membres pauvres, endettés et souvent corrompus produira la majorité nécessaire.

La France a toujours espéré une force de sécurité européenne distincte de l’OTAN, dans laquelle les militaires français joueraient un rôle de premier plan. Mais l’Allemagne a d’autres idées. "L’OTAN reste le garant de notre sécurité", a déclaré Scholz, se réjouissant que le président Biden soit "un transatlantiste convaincu".

"Chaque amélioration, chaque unification des structures de défense européennes dans le cadre de l’UE renforce l’OTAN", a déclaré Scholz. "Avec d’autres partenaires de l’UE, l’Allemagne veillera donc à ce que la force de réaction rapide prévue par l’UE soit opérationnelle en 2025 et fournira alors également son noyau.

Cela nécessite une structure de commandement claire. L’Allemagne assumera cette responsabilité "lorsque nous dirigerons la force de réaction rapide en 2025", a déclaré M. Scholz. Il a déjà été décidé que l’Allemagne soutiendrait la Lituanie avec une brigade rapidement déployable et l’OTAN avec d’autres forces en état de préparation élevé.

Servir pour diriger ... où ?

En bref, le renforcement militaire de l’Allemagne donnera corps à la fameuse déclaration de Robert Habeck à Washington en mars dernier : "Plus l’Allemagne servira avec force, plus son rôle sera grand". Habeck, le Vert, est le ministre allemand de l’économie et la deuxième personnalité la plus puissante du gouvernement allemand actuel.

La remarque a été bien comprise à Washington : en servant l’empire occidental dirigé par les États-Unis, l’Allemagne renforce son rôle de leader européen. De la même manière que les États-Unis arment, entraînent et occupent l’Allemagne, celle-ci fournira les mêmes services aux petits États de l’UE, notamment à l’est.

Depuis le début de l’opération russe en Ukraine, la politicienne allemande Ursula von der Leyen a profité de sa position à la tête de la Commission européenne pour imposer des sanctions toujours plus drastiques à la Russie, ce qui a fait planer la menace d’une grave crise énergétique européenne cet hiver. Son hostilité envers la Russie semble sans limite. En avril dernier, à Kiev, elle a appelé à une adhésion rapide à l’UE de l’Ukraine, qui est notoirement le pays le plus corrompu d’Europe et qui est loin de respecter les normes européennes. Elle a proclamé que "la Russie va sombrer dans la déchéance économique, financière et technologique, tandis que l’Ukraine marche vers un avenir européen." Pour Mme von der Leyen, l’Ukraine "mène notre guerre". Tout cela va bien au-delà de son autorité pour parler au nom des 27 membres de l’UE, mais personne ne l’arrête.

Annalena Baerbock, ministre des affaires étrangères des Verts allemands, est tout aussi déterminée à "ruiner la Russie". Partisane d’une "politique étrangère féministe", Baerbock exprime sa politique en termes personnels. "Si je fais la promesse aux gens en Ukraine, nous sommes à vos côtés aussi longtemps que vous avez besoin de nous", a-t-elle déclaré en anglais lors du Forum 2000 à Prague, parrainé par le National Endowment for Democracy (NED) des États-Unis, le 31 août. "Alors je veux tenir mes promesses, peu importe ce que pensent mes électeurs allemands, mais je veux tenir mes promesses au peuple ukrainien".

"Les gens iront dans la rue et diront, nous ne pouvons pas payer nos prix de l’énergie, et je dirai, ’Oui je sais donc nous allons vous aider avec des mesures sociales. [...] Nous serons aux côtés de l’Ukraine et cela signifie que les sanctions resteront en vigueur jusqu’à l’hiver, même si cela devient très difficile pour les politiciens".

Certes, le soutien à l’Ukraine est fort en Allemagne, mais peut-être en raison de la pénurie d’énergie qui se profile, un récent sondage Forsa indique que quelque 77 % des Allemands seraient favorables à des efforts diplomatiques pour mettre fin à la guerre - ce qui devrait être l’affaire du ministre des affaires étrangères. Mais Baerbock ne montre aucun intérêt pour la diplomatie, seulement pour un "échec stratégique" pour la Russie - quel que soit le temps que cela prendra.

Dans le mouvement pacifiste des années 1980, une génération d’Allemands prenait ses distances avec celle de leurs parents et jurait de surmonter les "représentations de l’ennemi " héritées des guerres passées. Curieusement, Baerbock, née en 1980, a fait référence à son grand-père qui a combattu dans la Wehrmacht comme ayant en quelque sorte contribué à l’unité européenne. Est-ce là le pendule générationnel ?

Les petits revanchards

Il y a lieu de supposer que la russophobie allemande actuelle tire une grande partie de sa légitimation de la russophobie des anciens alliés nazis dans les petits pays européens.

Si le revanchisme anti-russe allemand a peut-être mis deux générations à s’affirmer, un certain nombre de revanchismes plus petits et plus obscurs ont fleuri à la fin de la guerre européenne et ont été intégrés dans les opérations de guerre froide des États-Unis. Ces petits revanchismes n’ont pas été soumis aux mesures de dénazification ou à la culpabilité de l’Holocauste imposées à l’Allemagne. Au contraire, ils ont été accueillis par la C.I.A., Radio Free Europe et les commissions du Congrès pour leur anticommunisme fervent. Ils ont été renforcés politiquement aux Etats-Unis par les diasporas anticommunistes d’Europe de l’Est.

Parmi celles-ci, la diaspora ukrainienne est certainement la plus importante, la plus intensément politique et la plus influente, tant au Canada que dans le Middle West américain. Les fascistes ukrainiens qui avaient auparavant collaboré avec les envahisseurs nazis étaient les plus nombreux et les plus actifs, dirigeant le Bloc des nations antibolcheviques qui avait des liens avec les services de renseignements allemands, britanniques et américains.

La Galicie d’Europe orientale, à ne pas confondre avec la Galicie espagnole, a fait partie de la Russie et de la Pologne pendant des siècles. Après la Seconde Guerre mondiale, elle a été divisée entre la Pologne et l’Ukraine. La Galicie ukrainienne est le centre d’un nationalisme ukrainien virulent, dont le principal héros de la Seconde Guerre mondiale est Stepan Bandera. Ce nationalisme peut être qualifié à juste titre de "fasciste", non pas simplement en raison de signes superficiels - ses symboles, ses saluts ou ses tatouages - mais parce qu’il a toujours été fondamentalement raciste et violent.

Incité par les puissances occidentales, la Pologne, la Lituanie et l’Empire des Habsbourg, la clé du nationalisme ukrainien était qu’il était occidental, et donc supérieur. Les Ukrainiens et les Russes étant issus de la même population, l’ultra-nationalisme ukrainien pro-occidental s’est construit sur des mythes imaginaires de différences raciales : Les Ukrainiens faisaient partie du véritable Occident, quoi que cela signifie, tandis que les Russes étaient métissés avec des "Mongols" et constituaient donc une race inférieure. Les nationalistes ukrainiens banderistes ont ouvertement appelé à l’élimination des Russes en tant que tels, en tant qu’êtres inférieurs.

Tant que l’Union soviétique existait, la haine raciale des Ukrainiens envers les Russes avait pour couverture l’anticommunisme, et les agences de renseignement occidentales pouvaient les soutenir sur la base de l’idéologie "pure" de la lutte contre le bolchevisme et le communisme. Mais maintenant que la Russie n’est plus dirigée par des communistes, le masque est tombé, et la nature raciste de l’ultranationalisme ukrainien est visible - pour tous ceux qui veulent la voir.

Cependant, les dirigeants et les médias occidentaux sont déterminés à ne pas le remarquer.

L’Ukraine n’est pas un pays occidental comme les autres. Elle est profondément et dramatiquement divisée entre le Donbass à l’Est, des territoires russes donnés à l’Ukraine par l’Union soviétique, et l’Ouest anti-russe, où se trouve la Galacie. La défense du Donbass par la Russie, qu’elle soit sage ou non, n’indique en aucun cas une intention russe d’envahir d’autres pays. Cette fausse alerte est le prétexte à la remilitarisation de l’Allemagne en alliance avec les puissances anglo-saxonnes contre la Russie.

Le prélude yougoslave

Ce processus a commencé dans les années 1990, avec l’éclatement de la Yougoslavie.

La Yougoslavie n’était pas un membre du bloc soviétique. C’est précisément pour cette raison que le pays a obtenu des prêts de l’Occident qui, dans les années 1970, ont conduit à une crise de la dette dans laquelle les dirigeants de chacune des six républiques fédérées ont voulu refiler la dette aux autres. Cette situation a favorisé les tendances séparatistes dans les républiques slovène et croate, relativement riches, tendances renforcées par le chauvinisme ethnique et les encouragements des puissances extérieures, notamment de l’Allemagne.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, l’occupation allemande avait divisé le pays. La Serbie, alliée de la France et de la Grande-Bretagne lors de la Première Guerre mondiale, a été soumise à une occupation punitive. La Slovénie idyllique a été absorbée par le Troisième Reich, tandis que l’Allemagne soutenait une Croatie indépendante, dirigée par le parti fasciste Oustachi, qui comprenait la majeure partie de la Bosnie, théâtre des combats internes les plus sanglants. À la fin de la guerre, de nombreux oustachis croates ont émigré en Allemagne, aux États-Unis et au Canada, sans jamais abandonner l’espoir de raviver le nationalisme croate sécessionniste.

À Washington, dans les années 1990, les membres du Congrès ont obtenu leurs impressions sur la Yougoslavie auprès d’un seul expert : Mira Baratta, une Américaine d’origine croate de 35 ans, assistante du sénateur Bob Dole (candidat républicain à la présidence en 1996). Le grand-père de Baratta avait été un important officier de l’Oustachi en Bosnie et son père était actif au sein de la diaspora croate en Californie. Baratta a rallié non seulement Dole mais aussi la quasi-totalité du Congrès à la version croate des conflits yougoslaves rejetant tout sur les Serbes.

En Europe, les Allemands et les Autrichiens, notamment Otto von Habsburg, héritier du défunt Empire austro-hongrois et député européen de Bavière, ont réussi à présenter les Serbes comme les méchants, prenant ainsi une revanche efficace contre leur ennemi historique de la Première Guerre mondiale, la Serbie. En Occident, il est devenu habituel d’identifier la Serbie comme "l’allié historique de la Russie", oubliant que dans l’histoire récente, les plus proches alliés de la Serbie étaient la Grande-Bretagne et surtout la France.

En septembre 1991, un politicien chrétien-démocrate et avocat constitutionnel allemand de premier plan a expliqué pourquoi l’Allemagne devrait favoriser l’éclatement de la Yougoslavie en reconnaissant les républiques yougoslaves sécessionnistes slovène et croate. (Rupert Scholz, ancien ministre de la défense de la CDU, lors du 6e symposium Fürstenfeldbrucker pour la direction de l’armée et des affaires allemandes, qui s’est tenu les 23 et 24 septembre 1991).

En mettant fin à la division de l’Allemagne, Rupert Scholz a déclaré : "Nous avons, pour ainsi dire, surmonté et maîtrisé les conséquences les plus importantes de la Seconde Guerre mondiale... mais dans d’autres domaines, nous sommes toujours confrontés aux conséquences de la Première Guerre mondiale" - qui, a-t-il noté, "a commencé en Serbie."

"La Yougoslavie, conséquence de la Première Guerre mondiale, est une construction très artificielle, jamais compatible avec l’idée d’autodétermination", a déclaré Rupert Scholz. Il conclut : "A mon avis, la Slovénie et la Croatie doivent être immédiatement reconnues au niveau international. (...) Lorsque cette reconnaissance aura eu lieu, le conflit yougoslave ne sera plus un problème interne à la Yougoslavie, où aucune intervention internationale ne peut être autorisée."

Et en effet, la reconnaissance a été suivie d’une intervention occidentale massive qui se poursuit encore aujourd’hui. En prenant parti, l’Allemagne, les États-Unis et l’OTAN ont finalement produit un résultat désastreux, une demi-douzaine d’îlots étatiques, avec de nombreux problèmes non résolus et fortement dépendants des puissances occidentales. La Bosnie-Herzégovine est sous occupation militaire ainsi que sous le diktat d’un "Haut représentant" qui se trouve être allemand. Elle a perdu environ la moitié de sa population à cause de l’émigration.

Seule la Serbie montre des signes d’indépendance, refusant de se joindre aux sanctions occidentales contre la Russie, malgré de fortes pressions. Pour les stratèges de Washington, l’éclatement de la Yougoslavie était un exercice d’utilisation des divisions ethniques pour briser des entités plus grandes, l’URSS puis la Russie.

Bombardements humanitaires...

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dimanche 14 août 2022

« L’École fabrique une masse énorme de consommateurs semi-illettrés »

 « L’École fabrique une masse énorme de consommateurs semi-illettrés » 

Jean-Paul Brighelli

11 août 2022 EPOCH TV

 

 

 

D’un narcissisme destructeur

■ Daniel BERNABÉ
LE PIÈGE IDENTITAIRE
L’effacement de la question sociale

Traduit de l’espagnol par Patrick Marcolini
avec l’aide de Victoria Goicovich
L’Échappée, 2022, 320 p.

Dans l’excellent avant-propos du livre signé Patrick Marcolini, le lecteur découvre cette étonnante confidence par laquelle Daniel Bernabé, auteur du Piège identitaire, répond aux critiques d’un économiste patenté – et accessoirement ministre du gouvernement espagnol – au sujet de possibles faiblesses théoriques de son livre. Plutôt que de ferrailler sur le terrain marécageux des arguties, Bernabé se rabat sur le nerf de sa démarche : non, il n’a pas rédigé de « thèse universitaire » censée rivaliser avec la production de quelques mandarins émérites mais « un essai politique qui veut s’adresser au plus grand nombre ». On imagine la grimace, sarcastique et dédaigneuse, d’un détenteur de chaire universitaire devant un coming out aussi grossièrement « populiste ». Surtout quand Daniel Bernabé enfonce ce clou – jubilatoire – que nous reproduisons in extenso : « Je n’ai pas un petit bureau au calme à l’université pour me consacrer à la recherche académique. Je suis un travailleur culturel précaire, ce qui signifie que pendant que j’écris mes livres à un rythme infernal, je suis aussi obligé de faire bouillir la marmite avec des articles et des reportages. Je n’ai ni le temps ni les moyens de passer quinze jours, comme le ferait un docteur en sciences sociales, à justifier le moindre petit paragraphe avec une citation d’un auteur obscur. Les gens comme moi doivent se contenter de suivre leur flair et d’écrire au fil de la plume. C’est comme ça qu’on produit de la littérature de combat, et pas autrement. » Ces moments de vérité où un auteur évoque les circonstances matérielles lui permettant d’écrire sont suffisamment rares pour être notés. Dans le cas présent, elles témoignent de l’urgence manifeste d’une voix décidée à maintenir le fer d’une « littérature de combat » dans le cœur du Léviathan économique. Et surtout, à rebours des micros-récits fractionnant les résistances en autant d’esquifs à la dérive, d’innerver ce lien vital entre luttes actuelles et grands récits du passé où les opprimés ont redressé, tous ensemble, l’échine et le poing. Citons le sociologue américain Vivek Chibber dans un article à charge contre les théoriciens du postcolonialisme : « Par quel artifice la mondialisation n’impliquerait-elle pas une forme d’universalisation du monde ? Dès lors que les pratiques qui se répandent partout peuvent légitimement être décrites comme capitalistes, c’est bel et bien qu’elles sont devenues universelles. Le capital avance et asservit une part de plus en plus importante de la population. Ce faisant, il façonne un récit qui vaut pour tous, une histoire universelle : celle du capital. [1] » Une condition humaine non pas éparpillée sur les confettis d’un archipel des douleurs mais appréhendée comme un tout menacé par un régime cohérent de prédations planétaires.


Marché de la diversité

Que l’animal Bernabé affirme avoir suivi « son flair » pour rédiger Le Piège identitaire laisse sourire. On devine la provocation, la posture du franc-tireur éloigné de toute coterie de bien-assis. Qui a lu son livre sait cependant que l’instinct de son auteur ne serait rien sans un cortex patiemment élevé à l’abri d’une politisation désormais arrimée au flux de slogans scandés en marques de lessive et d’anglicismes hashtagués à la nanoseconde près. Et si Bernabé se fixe comme objectif – pleinement atteint – de raconter ce patient « effacement de la question sociale » dans les mémos d’une gauche devenue allergique à tout récit émancipateur, c’est que le journaliste sait éminemment de quoi il parle. Il a suffisamment observé les choses – comprendre : les glissements idéologiques de ces dernières années et leurs implications matérielles – et dispose d’un recul historique suffisamment ancré dans le réel pour mesurer les auspices désastreux sous lesquels s’est rangée une partie de la critique sociale. Il a aussi eu le temps d’établir les coordonnées d’une partie du camp adverse : soit une certaine production universitaire qui a fait son miel en stimulant ses pontifes et autres doctorants en mal de sujets d’étude quant à l’édification sans cesse plus boursouflée et byzantine des cultural studies et de leurs multiples avatars. Avec quels résultats ! La notion de peuple n’étant plus qu’un tropisme protofasciste et celle de classe sociale un vestige globalisant pondu par quelque vieille barbe hétérocentrée, ne reste que l’individu, idéalement discriminé et nu comme un ver, affilié au gré de ses stigmates à d’autres mêmes que lui. Et c’est de ces alliances (intersections), tout autant foisonnantes que farouchement concurrentielles, que nous serions désormais en droit d’attendre et atteindre non pas le grand soir, ni même un quelconque petit matin, mais juste une espèce de stase libérale inclusive où tout un chacun aurait loisir de laisser s’épanouir les multiples expressivités de sa dynamique identité.

On ne va pas vous refaire l’historique, suffisamment documenté et critiqué dans les colonnes d’À contretemps, de la déferlante postmoderne qui, au prétexte de donner voix aux sans-voix, n’a su produire au fil des décennies que mise en rivalité de segments populationnels assignés aux cases d’un « marché de la diversité », pour reprendre les termes de Daniel Bernabé. De ce marché de dupes, dans le jeu duquel les publicistes libéraux paradent en promettant des gages à telle « minorité » tandis que le rouleau compresseur techno-capitaliste dissout, pan par pan, les possibilités de toute vie décente commune, l’auteur du Piège identitaire souligne l’étrange porosité avec l’agenda néolibéral. Des révolutions conservatrices des années 1980 (Thatcher, Reagan) aux troisièmes voix de la décennie suivante (Blair, Schröder) et jusqu’aux épigones estampillés « progressistes » des années 2000 (Obama, Macron), un implacable continuum s’est déroulé au cours duquel les classes dirigeantes ont patiemment défait le canevas des lois sociales arrachées dans l’après-guerre et provoqué la ruine tant physique que symbolique du monde ouvrier. Outre le fait d’être soudainement émiettés et précarisés, les prolos subissaient jusqu’à une disparition symbolique du champ social par la grâce d’une invisibilité médiatico-statistique. Quant aux classes populaires dans leur ensemble, face à la détérioration continue de leurs conditions de vie, elles finirent par se lasser des sirènes des gauches gouvernementales. De toutes façons, au fil du temps, ces gauches-là ne faisaient même plus semblant de s’adresser à elles, toutes obnubilées qu’elles étaient à choyer leur nouveau public cible : la fameuse classe moyenne. Soit, étymologiquement, celle des médiocres. Un ventre mou, pris entre l’étau des classes possédantes et exploitées, qui fut, à la manière du Canada Dry singeant d’une façon à la fois inoffensive et insipide la bière, ontologiquement conçu comme un ersatz de classe sociale. Comprendre : un agrégat d’individus, sans conscience collective et encore moins historique, essentiellement mu, à la manière d’un banc de méduses, par des courants qui s’imposent à lui. Quant à son mode d’être, il lui fut entièrement dicté par cet esprit boutiquier promu par la société de consommation. Parmi les étapes qui virent sa lente édification, Daniel Bernabé rappelle à quel point le virage néolibéral des années 1980 a joué dans sa consolidation : « Cette classe moyenne était composée de personnes dépourvues de tout credo politique explicite qui ne se reconnaissaient pas dans les catégories habituelles de gauche et de droite. Ce qui ne signifiait pas qu’elles étaient dépourvues d’idéologie, bien au contraire, puisqu’elles étaient animées d’un puissant instinct individualiste. Ces populations au style de vie imprégné de néolibéralisme étaient celles que les administrations Reagan et Thatcher avaient élevées au rang de garde prétorienne électorale. » Ce qu’explique avec un certain brio Bernabé, c’est qu’à partir du moment où de discrets architectes de la chose publique ont distillé le poison de la marchandise en tant que principal référent des mentalités d’une époque, l’espace politique lui-même s’est trouvé réduit au rang de « produit de consommation ».

S’il n’y a là rien de neuf sous le soleil d’une dénonciation de la marchandisation tous azimuts de nos espaces vitaux, l’apport de l’auteur tient en ce qu’il lie cette massive corruption de nos sociabilités à l’éclosion et à l’inflation des modi operandi issus d’une matrice postmoderne coupée de toute tradition de lutte et cherchant à faire masse dans ses confrontations avec les classes possédantes. Chaussées d’œillères – je ne vois que ce qui me concerne (et me rapporte) –, les sphères militantes ainsi formatées se croisent, telles des pousseurs de caddies dans les allées d’une galerie marchande, chacune remplissant sa besace au gré des contributions (souvent symboliques) récupérées auprès de telle enseigne politicarde. « Ainsi, bien que les inégalités continuent d’augmenter d’année en année, les aspirations identitaires ne se réalisent plus dans l’action collective, mais par la consommation de biens tangibles, ou d’idées politiques – ce qui revient au même », résume froidement Bernabé. Une condition qui confine au tragique et à l’absurde : la classe moyenne étant par définition un monde de l’indifférenciation, ses acteurs n’ont d’autre choix pour exister « individuellement » que de multiplier des affirmations, tantôt égotiques tantôt claniques, poussant toujours plus loin les curseurs d’une soi-disant singularisation alors qu’ils ne font que se conformer aux usages consuméristes du marché de la diversité.

Arrêtons-nous sur ce terme de « diversité » qui revient de manière récurrente sous la plume de Bernabé. L’auteur y voit une pièce maîtresse permettant aux politiques néolibérales d’avancer leurs pions tout en masquant habilement leurs intentions. Pour celles et ceux qui ont subi les pubs Benetton des années 1980, le germe était tout entier contenu dans ces images placides de mélange de « races ». Tandis que des rigueurs budgétaires jetaient des familles entières dans la dèche, la doxa progressiste vantait les promesses d’un horizon frelaté de vivre-ensemble. De la lutte contre l’exploitation aux luttes contre les discriminations, au fil des années et des alternances politiques, le pas serait sans cesse franchi, étiquetant et disqualifiant toute voix critique sous le néologisme bien commode d’une phobie de circonstance. Pire : l’ode à la diversité ringardisait définitivement le vieux clivage riche/pauvre consubstantiel à nos sociétés d’abondance (et de maltraitance) puisque, de la même manière que nous nous partagions entre gros et maigres, hétéros et homos, blancs et basanés, valides et handicapés, le fait d’être riche ou pauvre n’était rien d’autre qu’une déclinaison supplémentaire d’une société plurielle. Difficile dans ce cadre de remettre en cause les principes d’une redistribution des richesses inégalitaire, a fortiori quand un arrière-fond théologique justifiait l’obscène cohabitation entre les richards de la jet set et les cohortes de galériens comme relevant de la consécration divine d’une bien huilée méritocratie.

Introuvable « prolétariat de substitution »

« Bernabé facho, le peuple aura ta peau ! » : on entend déjà les autoproclamés porte-voix des minorités menacer d’un poing vengeur le journaliste espagnol. Et on ne peut que comprendre leur colère tant il est vrai que son implacable démonstration les fait passer pour les idiots utiles d’un Capital triomphant. Même si Bernabé est clair sur ses positions, il y a fort à parier qu’il ne sera lu et entendu que par celles et ceux ayant eu le même « flair » que lui : « Ce que j’affirme, c’est que tant que ces luttes [contre les discriminations] laisseront prise au marché de la diversité, tant qu’elles ne remettront pas en cause le néolibéralisme et son fonctionnement dans toutes les sphères de la vie quotidienne, elles seront généralement néfastes aussi bien à la gauche elle-même qu’aux groupes concernés. Et ce sera la droite qui tirera les marrons du feu. »
 

samedi 30 juillet 2022

Le système ne peut être réformé

 "L’avenir de l’humanité passe par les peuples occidentaux émancipés de l’idéologie et de l’action coloniales, se tenant debout, main dans la main avec les peuples autochtones de tous les continents pour instaurer l’harmonie de la société des sociétés sur terre. Il n’y a pas de solutions au sein du système, n’y en a jamais eu et n’y en aura jamais !"

~ Résistance 71 ~

Renversement images libres de droit, photos de Renversement | Depositphotos

 

vendredi 13 mai 2022

Tolérance

La « tolérance » est devenue un concept dévié qui veut dire accepter toutes sortes de pensées et de conduites déviantes. 

La raison est devenue l’instrument d’une pensée empirique bornée. 

Dans l’optique de l’égalité pour tous, la justice est devenue la « justice sociale ».


mardi 22 mars 2022

Présidentielles 2022 : prendre le système à contre-pied


 En France nous vivons dans une démocratie de connivence couplée au capitalisme des copains et des coquins.

 Cette démocratie est confisquée par un parti « unique » officiellement éclaté en une multitude de pseudo-tendances. Les tendances de « gouvernement » se relaient aux rênes du pouvoir en menant la même politique sous couvert de discours plus ou moins divergents.

 Les tendances hors gouvernement, c’est-à-dire  celles qui ne sont pas susceptibles d’arriver au pouvoir sont instrumentalisées pour diviser et opposer pour imposer.

 Pour la prochaine élection présidentielle, comme à l’accoutumée, les candidats qui gênaient ou représentaient un danger potentiel pour le système ont été  discrédités, calomniés, quasi absents des medias et ils n’ont pas obtenu le sésame des 500 parrainages même s’ils représentent une part significative des intentions de vote. C’est notamment le cas de François Asselineau. Il en découle que  les candidats retenus sont adoubés par le système. Ils sont des agents du système ou peut-être même pour certains des « naïfs » (mais j’en doute) instrumentalisés par le système

 Le scénario, bien rodé, sera respecté. Les « petits » candidats viennent faire un petit tour au premier tour pour atomiser les votes en distrayant l’électeur. Ils seront récompensés par quelques prébendes par la suite.

 Les tendances extrêmes (de gauche ou de droite) servent de faire-valoir au candidat choisi par le parti unique. Ce sont des chiens de berger que ledit parti fait aboyer pour canaliser les votes au second tour des élections pour que les français élisent le candidat choisi par le système.

 Dans l’alternative peu probable où au second tour, les votes ne se porteraient pas sur le candidat préféré du parti unique, il faut savoir que le gagnant, même s’il constitue un second choix du système, en fait partie intégrante.

 Alors, que faire ?

 L’abstention est une mauvaise option. Pour ses défenseurs, une (très) forte abstention ôterait leur légitimité aux élus. C’est totalement faux. Les résultats mettent en avant les pourcentages et l’élu obtient toujours la majorité des suffrages (plus de 50%). Le soir des élections tout le monde déplore l’abstention, mais dès le lendemain personne ne conteste la légitimité des élus. L’abstention favorise la pérennité du système.

 Le vote pour les « petits » candidats  n’est qu’un moyen pour l’électeur de se faire momentanément « plaisir » sachant que lesdits candidats se rallieront, pour la grande majorité d’entre eux, à l’un des rescapés du second tour.

 Généralement la configuration du second tour oppose le candidat préféré du système à une personnalité d’un extrême de l’échiquier politique (ou présentée comme telle) qui fait aussi partie du système et sert de faire-valoir. Une solution qui gênerait le système consisterait à amener au pouvoir le faire-valoir. Dans ces conditions, l’élu, agent du système, devrait malgré tout mettre en œuvre la politique voulue par le système et diamétralement opposée aux promesses de la campagne électorale. Cela pourrait constituer un déclic important pour la prise de conscience de la population et déboucher sur des contestations majeures pacifiques ou non.