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dimanche 31 janvier 2021

Connivence entre les pouvoirs ?

 Chef de l’État, ministres, parlementaires : et si l’immunité était levée ?

Le maintien d’une justice politique conduisant à laisser aux membres du Parlement le soin d’autoriser les poursuites visant les représentants de la Nation ou carrément de juger les ministres, fait débat.

Par Fabien Bottini1.
Un article de The Conversation - Source

« Responsable mais pas coupable » : comment ne pas penser à la célèbre formule de l’ancienne ministre des Affaires sociales Georgina Dufoix face à sa mise en cause dans le scandale du sang contaminé en 1991, lorsque l’on évoque la responsabilité des membres du gouvernement ?

Ce mot revenait à dire que les ministres ne pouvaient qu’être politiquement – et non pénalement – responsables des délits involontaires commis dans l’exercice de leurs fonctions, sous peine de paralyser l’action gouvernementale.

Encore en 2018, le projet de révision constitutionnelle porté au nom du chef de l’État prévoyait d’inscrire à l’article 68-2 de la Constitution (68-2 C.) que leur responsabilité pénale ne pourrait « être mise en cause à raison de leur inaction que si le choix de ne pas agir leur est directement et personnellement imputable ».

Comme nombre de décisions gouvernementales sont, en pratique, prises de façon collégiale, la réforme aurait signifié qu’ils n’auraient pu à l’avenir être poursuivis de ces chefs au pénal si elle avait été adoptée.

Or, à la différence de la responsabilité pénale qui peut conduire à une peine d’amende ou à une peine restrictive ou privative de liberté, la responsabilité politique a pour seule sanction la perte du mandat ou de la fonction publique.

Une incompréhension de l’opinion publique

D’où, parfois, l’incompréhension de l’opinion publique face à ce que d’aucuns voient comme une « immunité-impunité ».

D’autant que, même lorsque l’infraction est intentionnelle, les règles spécifiques applicables peuvent conduire à substituer leur responsabilité politique à leur responsabilité pénale, comme le montre le précédent des affaires Pasqua.

Poursuivi pour des malversations politico-financières dans trois dossiers, l’intéressé a en effet été acquitté de façon contestable pour deux d’entre elles par la Cour (et condamné à un an de prison avec sursis pour le dernier). De sorte que la vraie sanction a sans doute été son renoncement à briguer de nouveaux mandats électifs dans la foulée.

Les ministres ne sont toutefois pas les seuls à qui la Constitution accorde une protection particulière face au droit pénal. Celle-ci s’étend également aux parlementaires et au chef de l’État.

Trouver le bon équilibre entre protection pénale et continuité des fonctions

À la suite de l’explosion des scandales politico-financiers, trois révisions constitutionnelles sont intervenues dans les années 1990, pour tenter de trouver un meilleur équilibre entre la soumission des intéressés à la loi pénale commune et la protection nécessaire à la continuité de leurs fonctions.

Depuis le vote des lois constitutionnelles n° 93-952 du 27 juillet 1993, n° 95-880 du 4 août 1995 et n° 2007-238 du 23 février 2007, les poursuites contre les parlementaires sont libres en cas de flagrant délit – même si elles restent subordonnées à une autorisation du bureau de leur chambre dans le cas contraire et si leur assemblée peut dans tous les cas exiger la suspension des poursuites ou des mesures coercitives dont ils font l’objet (art. 26 C.)

Le chef de l’État peut, quant à lui, être destitué par le Parlement réuni en Haute cour – sorte de tribunal habilité à le priver de son mandat politique – « en cas de manquement à ses devoirs manifestement incompatible avec l’exercice de son mandat », de façon à faciliter sa mise en cause pénale par la suite – ce qui n’est encore jamais arrivé (art. 67 et 68 C.).

Enfin, les membres du gouvernement sont justiciables des tribunaux ordinaires pour les faits détachables de leurs fonctions ministérielles. Ceux qui y sont rattachables ne peuvent être jugés que par une Cour de justice de la République (CJR) elle-même essentiellement constituée de députés ou de sénateurs, même après la fin de leurs fonctions (art. 68-1 et 68-2 C.).

C’est ce qui explique qu’Édouard Balladur et François Léotard aient récemment été renvoyés devant la Cour de justice, plus de 20 ans après, pour des faits de financement occulte de la campagne présidentielle de 1995 commis alors qu’ils étaient eux-mêmes ministres.

Une protection historique obsolète ?

Leur procès est l’occasion de réfléchir à l’opportunité d’une nouvelle réforme de la protection constitutionnelle accordée à ceux qu’il est désormais convenu d’appeler les « décideurs publics ».

Car il donne l’occasion de questionner la persistance des raisons historiques qui ont présidé à l’adoption des immunités parlementaires, ministérielles et du chef de l’État.

Historiquement, cette protection pénale est née de la nécessité d’assurer la sauvegarde des élus de la Nation dans le contexte de la Révolution pour favoriser l’établissement de l’ordre public nouveau.

Nous sommes ici par la volonté du peuple et nous n’en sortirons que par la force des baïonnettes.

Cette tirade mémorable prononcée par Mirabeau, le 23 juin 1789, au moment du serment du jeu de Paume, n’était pas sans risque : le roi pouvait céder à la tentation de répondre au défi qui lui était lancé en envoyant la Troupe contre les conjurés.

Par la suite, un savant système destiné à mettre les agents publics et les élus de la Nation à l’abri des juridictions pénales – alors entre les mains d’une noblesse de Robe nostalgique de l’Ancien régime – a progressivement été mis en place dans les années qui ont suivi.

Il consistait à faire remonter la chaîne des responsabilités de la base au sommet pour faire endosser celle des agents de l’administration aux membres du gouvernement, sous le contrôle de parlementaires seuls habilités à les mettre politiquement et pénalement en cause. Qu’un cantonnier commette un vol, il ne pouvait être poursuivi sans l’autorisation de son ministre de tutelle, à charge pour ce dernier de répondre le cas échéant de sa décision devant les membres de la représentation nationale. Que le chef de l’État dilapide l’argent public, sa responsabilité était de même transférée sur les membres du gouvernement, à qui ils revenaient de contresigner ses actes, avec la même conséquence.

Comme dans l’ancien droit :

Il suffisait de tenir à l’administration par le plus petit fil pour n’avoir rien à craindre que d’elle. – Tocqueville.

Des mécanismes soumis à l’usure du temps

Comme on peut s’y attendre, ce système a fini par subir l’usure du temps et à être en décalage avec les attentes populaires à mesure que cette justice d’exception faisait la preuve de ses défauts.

Soit-elle conduit à l’impunité des mis en cause, soit au contraire elle fait peser sur eux une sanction disproportionnée (comme dans l’affaire Malvy – du nom de l’ancien ministre de l’Intérieur condamné au bannissement pour forfaiture sous la IIIe République par les chambres alors que l’infraction n’existait même pas dans le Code pénal).

C’est la raison pour laquelle la protection accordée aux agents publics a commencé à être démantelée sous la IIIe République par un Décret du 19 septembre 1870.

De l’aveu même d’un des acteurs de l’époque, le représentant Taillefert, le texte opérant la réforme a été « l’un des mieux accueillis par l’opinion publique ». Mais la réforme n’a pas été plus loin, les immunités constitutionnelles des représentants de la Nation étant maintenues dans une forme largement inchangée, malgré quelques évolutions rédactionnelles.

Les limites des réformes déjà votées

Encore aujourd’hui, les révisions précitées ont pour point commun de faire dépendre la mise en œuvre ou le jugement des poursuites pénales dirigées contre les parlementaires, les ministres et le chef de l’État de la décision d’autorités politiques : puisque la décision revient toujours aux membres des assemblées – qui pour certains sont eux-mêmes d’anciens ministres.

Continuer à confier le jugement des décideurs publics constitutionnels à cette justice d’exception fausse ainsi l’application de la loi pénale, dès lors qu’ils peuvent être « juge et partie » sur les affaires dont ils sont saisis.

Cela ressort des exemples précités ou de l’affaire Charasse : poursuivi, une fois élu sénateur, pour ne pas avoir répondu à la convocation d’un juge d’instruction – qui voulait avoir son témoignage d’ancien ministre – il en appelait, avec succès, à la solidarité des autres membres de la chambre pour suspendre ses poursuites.

Car l’opposition ne joue pas toujours son rôle de contre-pouvoir sur ces questions : parlementaire entre 1959 et 1988, Jean Foyer, par ailleurs ancien garde des Sceaux, en avait fait le constat : la maxime latine « Hodie tibi, cras mihi » – aujourd’hui moi, demain toi – la conduit parfois à faire bloc avec la majorité en la matière.

Une immunité à double tranchant

Principe démocratique, séparation des pouvoirs… les arguments théoriques invoqués à l’appui du maintien de ces immunités sont certes sérieux.

Mais, sous couvert de respecter les idéaux de la démocratie libérale, leur mise en œuvre pratique les méconnaît : en ignorant que la démocratie postule en toute circonstance le respect de la volonté générale ; et le libéralisme l’obligation de chacun d’assumer personnellement la responsabilité de ses actes – surtout lorsqu’il s’agit d’infractions à la loi pénale.

Sans nier le particularisme de la situation des décideurs publics, il convient donc de s’interroger sur la subsistance de solutions dérogatoires formulées à une autre époque au moment où, sous l’influence de l’article 6§1 de la Convention européenne des droits de l’Homme, tout prévenu a désormais droit à ce que sa cause soit entendue par un tribunal indépendant et impartial.

Car cela implique que chacun puisse bénéficier de la présomption d’innocence en l’absence de condamnation définitive et que des juges professionnels recrutés par concours, pour leurs compétences, sur une base méritocratique, instruisent objectivement l’affaire, sans parti pris, à charge ET à décharge, pour assurer la pleine, entière et effective application de la loi pénale, « soit qu’elle protège, soit qu’elle punisse » (art. 6 de la DDHC).

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samedi 23 janvier 2021

Monique de Marco et Alain Cazabonne favorables au consentement sexuel à 13 ans

 Le Sénat a adopté le 21 janvier à la quasi unanimité de retenir l'âge de 13 ans comme seuil pour le consentement sexuel. (La majorité sexuelle était, jusqu'alors de 15 ans)

"Voici, compte tenu de l'ensemble des délégations de vote accordées par les sénateurs aux groupes politiques et notifiées à la présidence, le résultat du scrutin n° 57 : Nombre de votants 345
Nombre de suffrages exprimés 343
Pour l'adoption 343
Le Sénat a adopté. (Applaudissements.)"

Ils ont voté pour

Photo de Mme Monique de Marco, sénatrice de la Gironde (Nouvelle Aquitaine)Photo de M. Alain Cazabonne, sénateur de la Gironde (Nouvelle Aquitaine)

Monique de Marco       -     Alain Cazabonne (sénatrice et sénateur de la Gironde)

samedi 16 janvier 2021

Les histoires de « mutations » de la Covid-19 montrent que les confinements sont conçus pour durer

Les histoires de « mutations » de la Covid-19 montrent que les confinements sont conçus pour durer éternellement

 
 Du bon usage du mensonge | La Presse
 
Par Brandon Smith − Le 30 décembre 2020 − Source Alt-Market
 
Depuis de nombreux mois maintenant, j’avertis que la conception des mesures de confinement de la pandémie est perpétuelle, ce qui signifie que les mesures de confinement sont censées durer éternellement. Nous pouvons le constater dans les commentaires des élites de l’establishment qui font pression pour obtenir ces contraintes ; leur argument le plus fréquent étant que les restrictions liées à la pandémie sont la « nouvelle normalité ». Cette affirmation est soulignée par des globalistes comme Gideon Lichfield du MIT dans son article « On ne va pas revenir à la normale« .

Dans cet article, il déclare :

En fin de compte, cependant, je prédis que nous allons rétablir la capacité de socialiser en toute sécurité en développant des moyens plus sophistiqués pour identifier qui est à risque de maladie et qui ne l’est pas, et en discriminant – légalement – ceux qui le sont.

… on peut imaginer un monde dans lequel, pour prendre un vol, il faudra peut-être être inscrit à un service qui suit vos déplacements via votre téléphone. La compagnie aérienne ne pourrait pas voir où vous êtes allé, mais elle recevrait une alerte si vous avez été à proximité de personnes infectées connues ou de points chauds de la maladie. Les mêmes exigences s’appliquent à l’entrée des grandes salles de spectacles, des bâtiments gouvernementaux ou des centres de transport public. Il y aurait des scanners de température partout, et votre lieu de travail pourrait exiger que vous portiez un moniteur qui surveille votre température ou d’autres signes vitaux. Si les boîtes de nuit demandent une preuve d’âge, elles pourraient à l’avenir exiger une preuve d’immunité – une carte d’identité ou une sorte de vérification numérique via votre téléphone, montrant que vous vous êtes déjà remis ou que vous avez été vacciné contre les dernières souches de virus.

Dans mon article « Vagues de mutilation : La tyrannie médicale et la société sans cash« , j’ai démantelé les arguments de Lichfield et expliqué pourquoi les contrôles que l’establishment tente de mettre en place ont été planifiés longtemps à l’avance. Le « grand reset » et la « quatrième révolution industrielle » sont en cours de développement depuis au moins 2014, date à laquelle ces termes ont été injectés pour la première fois dans les principaux médias économiques. Les idées de société sans cash, d’« économie de partage », de surveillance biométrique des masses, de scores de crédit social, etc. font toutes partie du programme globaliste depuis des décennies. Le coronavirus n’est pour eux qu’une crise utile à exploiter pour justifier les mesures draconiennes qu’ils ont toujours voulues.

Le plan était si prévisible que j’ai même souligné, au début de l’épidémie de coronavirus, que les confinements ne prendraient pas fin même si une vaccination efficace était mise au point, car il leur suffirait de déclarer qu’une « nouvelle mutation » du virus résistante aux traitements existants a été trouvée. Ou bien, ils pourraient concevoir un tout nouveau virus et le diffuser dans la population afin de maintenir la machine à reset en marche.

Il n’est pas surprenant qu’au moment où la nouvelle a été diffusée que les vaccins Pfizer et Moderna, à peine testés et très suspects, étaient mis à la disposition du public, des rapports ont commencé à faire état de mutations du coronavirus, « plus infectieuses« , trouvées dans des endroits comme le Royaume-Uni, l’Inde et l’Afrique du Sud.

Je ne suis pas sûr que les élites puissent être plus transparentes.

Prenez le vaccin Pfizer maintenant et vous pourriez recevoir un passeport d’immunité pendant quelques mois, puis il sera annulé à chaque nouvelle mutation du virus. Vous devez donc vous soumettre à des vaccinations sans fin, dont beaucoup n’ont pas encore été testées et sont potentiellement dangereuses. Comme l’ancien vice-président de Pfizer et d’autres professionnels de la santé l’ont mis en garde, ces vaccins sont comme la roulette russe et pourraient provoquer une réaction auto-immune qui conduirait à la stérilité ou à d’autres réactions nocives.

Les vaccins eux-mêmes sont une solution à court terme, même s’ils sont efficaces. Ils nécessitent plusieurs doses au cours d’un mois, et les vaccinations doivent être renouvelées éventuellement tous les quelques mois. Fondamentalement, cela ne s’arrête jamais. Avec les mutations et les anticorps limités des vaccins, les élites pourraient maintenir les confinements et les contraintes en place pendant de nombreuses années.

L’Organisation Mondiale de la Santé indique clairement que la vaccination ne sera pas nécessairement considérée comme une solution à la propagation du virus. Cela signifie que même si vous êtes vacciné, vous serez toujours considéré comme un porteur et un transmetteur potentiel de la Covid-19, ce qui signifie que les mesures de confinement et les obligations de port de masques ne cesseront pas. Cela soulève la question suivante : quel est l’intérêt du vaccin ?

Le responsable scientifique de l’OMS cite le fait qu’il n’y a pas suffisamment de preuves pour établir que les vaccins empêchent la transmission. Selon cette logique, nous pourrions également soutenir qu’il n’y a pas de preuve que les vaccins sont efficaces à 95%, ou qu’ils sont sûrs à tout le moins.

En attendant, l’OMS et notre sympathique voisin fasciste, le Dr Anthony Fauci, répandent constamment l’histoire selon laquelle la « pire épidémie«  est encore à venir. Il faut que ce train de la peur continue à avancer sur la voie du « Grand Reset », n’est-ce pas ?

Pour les personnes qui croient réellement que la crise de la pandémie de Covid-19 prendra fin après les vaccinations de masse, je suis désolé de le dire, mais vous avez été dupés. Chaque élément de la réponse de l’establishment et chaque déclaration publique qu’ils font indique qu’ils prévoient de violer vos libertés civiles pendant longtemps. Ces promesses d’aide au coin de la rue ? Des mensonges. L’affirmation selon laquelle si vous suivez leur programme, tout reviendra à la normale ? C’est une arnaque. C’est une rhétorique creuse conçue pour vous faire taire et vous soumettre à la tyrannie médicale juste assez longtemps pour que cela devienne irréversible.

Je soupçonne qu’ils espèrent pouvoir conditionner le public au cours des prochaines années à s’adapter simplement aux contrôles jusqu’à ce que nous oubliions ce qu’était la vie avant la pandémie et le reset. Il semble cependant que le plan de reset des globalistes ne se déroule pas très bien.

Les vaccins et les nouvelles sur les mutations semblent précipités, c’est le moins qu’on puisse dire. Au départ, l’establishment a déclaré qu’il faudrait au moins 18 mois rien que pour mettre au point un vaccin à des fins d’essais et de tests, et que les confinements se poursuivraient bien au-delà de ce délai jusqu’à ce qu’une majorité de la population soit immunisée. Au lieu de cela, ils ont lancé plusieurs vaccins en six mois et le récit de la mutation fait déjà la une des journaux.

Je pense que cela est dû au fait que la résistance aux mesures de confinement face à la pandémie s’accroît et que le nombre de personnes refusant de se faire vacciner semble élevé. Comme on le dit, la révolution ne sera pas télévisée, mais il est encore impossible de la cacher complètement.

En Europe, un pourcentage énorme de la population (environ 50 % ou plus selon les pays) hésite à se faire vacciner. Aux États-Unis, les sondages montrent qu’au moins 30 % de la population refusera catégoriquement, tandis que 60 % des gens hésiteront selon l’efficacité du vaccin.

Même un grand nombre d’agents de santé refusent le vaccin, et ce sont ces personnes qui subissent le plus de pression pour se soumettre ou faire face aux conséquences.

Hilarant, les médias affirment que bien qu’il y ait eu « quelques réactions allergiques » au vaccin, il n’y a « aucune preuve d’effets secondaires graves à long terme ». Peut-être est-ce parce qu’il n’y a aucune étude des effets à long terme et qu’il y a eu un minimum d’essais avant que les vaccins ne soient mis sur le marché ? N’est-ce pas là une logique de base ? Pensent-ils vraiment que nous sommes aussi stupides ?


dimanche 10 janvier 2021

L’effondrement de l’empire américain

L’effondrement de l’empire américain 

Par Dmitry Orlov – Le 7 juillet 2020 – Source Club Orlov

 Paul Craig Roberts, qui était secrétaire adjoint au Trésor dans l’administration de Ronald Reagan, a annoncé que l’effondrement des États-Unis est inévitable. Pour étayer cette conclusion, il cite quelques Russes dont il respecte les opinions : Andrei Raevsky – alias The Saker – et Dmitry Orlov –  votre serviteur. Je suis flatté, bien sûr, mais je n’ai jamais prétendu que l’effondrement des États-Unis était évitable. « Tous les empires finissent par s’effondrer ; aucune exception ! » Je n’ai pas cessé de le répéter. Depuis que j’ai commencé à écrire sur ce sujet en 2006, je n’ai jamais hésité sur ce point.

À l’époque, j’avais écrit [en français, NdT] :

« L’effondrement des États-Unis semble aussi peu probable aujourd’hui que l’effondrement de l’Union soviétique ne l’était en 1985. L’expérience du premier effondrement peut être instructive pour ceux qui souhaitent survivre au second ».

L’effondrement des États-Unis vous semble-t-il beaucoup plus probable aujourd’hui qu’en 2006 ? Si oui, c’est un bon signe ; sinon, vous devriez manger plus de poisson. Il est riche en oméga-3, ce qui permettra à votre cerveau de mieux fonctionner.

Je ne ressens pas d’envie particulière de me joindre à Paul Craig Roberts et d’annoncer que les États-Unis viennent d’atteindre le point de non-retour car, à mon avis, ils ont dépassé ce point depuis longtemps. Je trouve également assez fâcheux que cette détermination dépende de l’opinion de quelques Russes ; les Américains devraient décider eux-mêmes quand leur empire se sera suffisamment effondré pour appeler son effondrement par son nom : un effondrement. De plus, je ne veux pas participer à l’effondrement de l’Amérique parce que cela contredit la politique russe informelle concernant la chose, qui est bien résumée dans la phrase lapidaire ВСЁ САМИ – « tout par eux-mêmes » : les Américains peuvent s’écrouler sans l’aide de personne, c’est pourquoi les Russes refusent de lever le petit doigt pour ça. Conformément à cette politique, mon objectif est d’informer sur l’effondrement, et non d’y participer.

Et conformément à mon objectif d’informer sur l’effondrement, je souhaite vous fournir les outils pour décider si, et dans quelle mesure, l’Empire américain s’est effondré. Mon approche traite l’Amérique comme un Empire, et suppose qu’elle repose sur les trois mêmes piliers que tous les autres empires depuis leur apparition il y a plusieurs milliers d’années. Ces trois piliers n’incluent pas des éléments secondaires tels que la richesse financière, la puissance économique, la puissance militaire, la supériorité technologique, une population importante ou de vastes possessions territoriales. Les trois piliers sont composés de constructions mentales essentielles. Sans ces constructions, un empire se froisse comme un costume bon marché. L’Empire américain a déjà possédé ces constructions mentales en abondance. Je veux vous donner les moyens de décider par vous-même s’il les a encore.

Beaucoup de gens fondent actuellement leur appréciation de l’ampleur de l’effondrement de l’Amérique sur trois choses :

1. Black Lives Matter et le chaos qui l’accompagne, avec de nombreuses villes américaines pillées et incendiées, une police rendue inefficace et un taux de criminalité qui explose, des gens qui ont peur d’exprimer des opinions contraires à celles que la gauche totalitaire considère comme appropriées par crainte de perdre leur carrière et leur emploi. [C’est le phénomène Cancel culture, NdT]

2. L’effondrement de l’économie américaine et avec elle du marché de l’emploi, avec environ la mise à l’écart de la moitié de la population valide en âge de travailler, des vagues d’expulsion de locataires, de saisie des biens des propriétaires/débiteurs et de faillites d’entreprises, en particulier dans le secteur des services, jusqu’alors largement surdimensionné et parasité. Environ la moitié des propriétaires – détenteurs de prêts hypothécaires – sont prêts à vendre parce qu’ils ne voient pas comment continuer à payer leurs traites.

3. L’effort totalement insensé de contenir le coronavirus en utilisant des demi-mesures inefficaces qui gênent ceux qui ont très peu de chances d’en mourir – la grande majorité – tout en faisant tout ce qui est possible pour infecter les personnes vulnérables, âgées et les malades, afin de collecter ensuite quelques milliers de dollars supplémentaires auprès des compagnies d’assurance médicale ou du Trésor américain tout en les tuant lentement à l’aide de machines de respiration pulmonaire artificielle.

Non pas que ce soit de bonnes nouvelles, mais ce sont les symptômes d’une maladie sous-jacente, et non ses causes, qui sont de nature beaucoup plus générale et systémique. Ces symptômes sont peut-être d’une gravité sans précédent, mais ils ne sont certainement pas sans précédent dans leur ensemble.

Examinons chacun d’entre eux :

1. Aux États-Unis, la vie des Noirs compte – tous les 20 à 30 ans environ, mais presque jamais le reste du temps, pendant lequel on considère qu’il est bien de laisser les Noirs s’entre-tuer, de les emprisonner en masse et de contribuer à leur déchéance en leur fournissant un logement et en distribuant de l’argent et de la nourriture à des familles noires sans père. La routine est maintenant si bien rôdée qu’elle peut être recyclée à l’infini ; ainsi, le Rodney King de 1991 a été réincarné en George Floyd de 2020. Et n’oublions pas l’émeute raciale de Chicago en 1919.

En tout cas, ce n’est pas nouveau et ceux qui pensent que cela conduira à une sorte de mouvement révolutionnaire seront certainement déçus. Les révolutions nécessitent des dirigeants et une vision, et les dirigeants de ce mouvement n’ont rien à offrir en dehors de tactiques de protestation, qui ont également été recyclées. De manière emblématique, le poing levé, symbole de ce mouvement, a fait surface dans presque toutes les révolutions de couleur lancées par les États-Unis dans le monde entier, et il ne s’agit donc que de retours de bâtons.

Dans la politique américaine, les Afro-Américains sont des pions politiques manipulés en permanence à des fins partisanes, notamment par le parti Démocrate. Ils sont des pions politiques depuis la guerre civile, qui était un conflit économique – une lutte pour arracher économiquement le Sud à l’Empire britannique – l’abolition de l’esclavage était une fable moralisante pour cacher la soif de sang des industriels du Nord. En tant que pion politique permanent, la société afro-américaine est maintenue au plus près du point d’ébullition, prête à se révolter au moindre faux pas. Cette condition fait que la société afro-américaine dégénère de plus en plus à chaque génération qui se succède.

Actuellement, les Démocrates sont les instigateurs et les complices des émeutes raciales et du chaos qui en découle, dans une tentative désespérée d’empêcher la victoire de Trump lors de sa réélection. Ce faisant, ils contribuent à détruire le pays de l’intérieur, alors que Trump fait un travail de destruction à l’échelle internationale. Il s’agit d’une manifestation de la séparation des préoccupations au sein du duopole Républicain-Démocrate, ce qui n’est pas nouveau non plus : il est de tradition que les républicains s’occupent de la politique étrangère tandis que les démocrates se concentrent sur la politique intérieure.

Le fort penchant pour l’autodestruction est peut-être un peu nouveau, mais ce n’est pas la seule sphère dans laquelle l’Amérique s’autodétruit actuellement. C’est probablement un symptôme de la sénescence générale de son élite dirigeante. Beaucoup de ses membres dirigeants, y compris les deux candidats à la présidence – Trump et Biden – ainsi que beaucoup d’autres, ont largement dépassé l’âge de la retraite et, très probablement, sont trop séniles pour donner un sens à un monde en mutation rapide. Ils ne sont encore capables que de deux choses : s’accrocher au pouvoir et s’enrichir aux frais de l’État.

Quoi qu’il en soit, des émeutes raciales et d’autres manifestations politiques ont déjà eu lieu auparavant et l’empire américain a continué malgré tout.

2. L’économie américaine s’effondre en effet, et ce depuis plusieurs générations. À un moment donné, probablement vers 1970, lorsque la production américaine de pétrole conventionnel a atteint son maximum, il a été décidé qu’il devrait être possible de permettre aux Américains de vivre perpétuellement au-dessus de leurs moyens en s’endettant de plus en plus tout en accusant des déficits commerciaux toujours plus importants avec le reste du monde.

Bien entendu, cette technique, appelée conventionnellement « pousser le bouchon toujours un peu plus loin », est vouée à l’échec. Chaque fois que l’on pousse le proverbial bouchon un peu plus loin, le gouffre s’approfondit – il s’élève aujourd’hui à plus de 28 000 milliards de dollars pour la seule dette souveraine des États-Unis. Et puis on atteint une petite colline et le bouchon vous revient dessus et vous réduit en miettes. Il semble que cette colline a été rencontrée en 2019 – bien avant que le coronavirus ne commence à faire la une des journaux.

À l’heure actuelle, des millions d’Américains ont perdu leurs moyens de subsistance et succomberont en temps voulu à la malnutrition, à des problèmes médicaux non traités, à l’abus d’alcool et de drogues et, principale cause de mortalité, au désespoir. Cela se produit déjà de plus en plus.

Mais même un tel événement ne suffirait pas à mettre définitivement fin à l’empire américain. Après tout, suffisamment de personnes sont mortes pendant la Grande Dépression pour que celle-ci soit qualifiée d’acte de génocide – puisqu’elle était tout à fait évitable. Le fait fondamental à garder à l’esprit est que les États-Unis ne sont pas un État social et qu’ils ne se consacrent pas au bien-être de leur population. Pour parler franchement, aux États-Unis, la plupart des gens ne comptent pas – ils sont une ressource à utiliser pour faire des profits et amasser des richesses pour le petit nombre qui compte – ceux qui possèdent la ressource. C’est moins un pays qu’un country club ; et si vous n’en êtes pas membre, votre bien-être n’a aucune importance. Vous pouvez mourir en masse et être remplacé plus tard par l’immigration. Où sont les descendants des « coolies » chinois qui ont construit le chemin de fer transcontinental ? Rien ne prouve qu’un grand nombre d’entre eux soient jamais rentrés en Chine. Il est fort probable qu’on leur a simplement donné assez d’opium pour qu’ils se suicident tranquillement.

Ainsi, même un profond échec économique ne signifiera pas nécessairement la fin de l’Empire américain – car ce n’a pas été le cas jusqu’à présent. Les États-Unis peuvent simplement se défaire d’une grande partie de leur population, en la remplaçant au besoin par des migrants en meilleure santé, moins gâtés, mieux éduqués et plus disciplinés et recommencer à zéro, car il y aura encore des profits privés à réaliser jusqu’à ce que le tout dernier arbre, rocher ou tas de gravats soit vendu au plus offrant.

3. La panique face aux coronavirus a été des plus commodes. Elle a été utilisée comme excuse pour les nombreux échecs de ceux qui échouent et comme couverture pour divers types d’activités défensives utiles pour ceux qui n’échouent pas. La Chine et la Russie l’ont utilisée comme prétexte pour mettre au point leurs systèmes de soins de santé et de défense civile afin de contrecarrer toute future attaque bioterroriste américaine. Les Européens, avec leurs résultats lamentables et embarrassants, l’ont utilisée pour démontrer l’état de délabrement de leurs systèmes de soins de santé – à une exception notable : l’Allemagne – ainsi que leur désunion interne en ne se prêtant pas mutuellement assistance. D’un autre côté, ils ont pu utiliser le coronavirus pour arrêter la migration incontrôlée. Et les Américains ont utilisé le coronavirus comme excuse pour couvrir leur échec économique, qui a précédé la peur du virus et l’arrêt économique qui s’en est suivi.

Aujourd’hui, certains membres de l’élite américaine tentent d’utiliser la peur du coronavirus à des fins partisanes afin de détrôner Trump. Selon les statistiques publiées, le coronavirus a tendance à être beaucoup plus infectieux et beaucoup plus mortel dans les États contrôlés par les Démocrates que dans ceux contrôlés par les Républicains – un signe clair que les statistiques sont fausses, puisque les virus ne sont que des brins d’ARN enfermés dans une membrane protéique et, en tant que tels, n’ont pas d’affiliation politique. S’ils semblent être politiquement affiliés, cela indique qu’ils sont utilisés à des fins de propagande.

Outre l’affiliation politique, un autre excellent prédicateur du taux de mortalité des coronavirus est la prévalence des maisons de retraite. Les personnes âgées meurent toujours de quelque chose, et le coronavirus se trouve être l’agent mortel du jour, tandis que les maisons de retraite offrent un environnement propice à la propagation du virus, étant remplies de personnes dont le système immunitaire est affaibli et qui sont proches de la mort pour d’autres raisons.

Malgré la surchauffe de la presse et toutes les tactiques d’intimidation déployées par les épidémiologistes pour gagner leur vie, le coronavirus ne rend pas les gens malades, ni ne les élimine en masse, sans parler de tuer suffisamment d’enfants ou de personnes saines en âge de travailler pour qu’il ait une importance économique. Il est donc farfelu de penser qu’un problème médical aussi mineur suffirait à renverser un empire puissant.

Donc, cessons de considérer des problèmes aussi insignifiants que les émeutes raciales, les dépressions économiques et les virus respiratoires inhabituellement dangereux comme les causes profondes de l’effondrement de l’Empire Américain. Considérons plutôt que cet empire, comme n’importe quel autre, repose sur trois piliers : la culture, l’idéologie et l’histoire. Si l’un d’entre eux est absent, l’effondrement de l’empire devient probable. Éliminez les trois, et son effondrement est assuré. Vers les années 1970, ces trois piliers étaient au sommet de leur forme ; aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Voici à quoi ressemble chacun de ces trois piliers dans le contexte de l’Amérique d’aujourd’hui.

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